Journal C'est à Dire 133 - Juin 2008

D O S S I E R

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de sécurité. L’abus d’alcool nuit à la tranquillité du Haut-Doubs L’avis du sous-préfet La consommation de boissons alcoolisées est souvent à l’origine des actes de délinquance constatés sur l’arrondissement de Pontarlier. Cet- te délinquance modérée profite de l’insouciance d’une population peu habituée à se protéger. Le point avec Francis Bianchi, le sous-préfet.

C’ est à dire : Quelle est votre perception de la délinquance sur le Haut-Doubs ? Francis Bianchi : Ce n’est pas une zone très criminogène. Il faut néanmoins rester vigilant et continuer à maîtriser la situa- tion. Cad : Observe-t-on une mon- tée en puissance de certaines formes de délinquance ? F.B. : Oui. On est actuellement confronté à une augmentation des atteintes aux personnes liées aux violences intrafamiliales et aux conflits de voisinage. Cad : Qu’est-ce que peut expli- quer la progression de ce phé- nomène ? F.B. : On vit dans une société où les victimes s’expriment plus facilement. La libération de la parole contribue à cette aug- mentation assez forte des vio- lences aux personnes. Elles ne sont pas plus nombreuses qu’avant, mais mieux connues. La même chose s’est produite avec les actes de pédophilie. Il ne faudrait surtout pas oublier les problèmes d’alcool souvent à l’origine de ces violences intra- familiales. Cad : Et les conflits de voi- sinage ? F.B. : Ils sont le fait de frictions entre les ruraux et les néoru- raux. L’attrait de la Suisse a atti- ré de nouveaux habitants sur le Haut-Doubs qui résident majo- ritairement en zone rurale. Ces personnes ont parfois du mal à accepter des habitudes cam- pagnardes auxquelles elles n’étaient pas confrontées. La délinquance en milieu rural est aussi favorisée par une plus grande vulnérabilité. La popu- lation n’a pas encore développé la culture de la protection qui existe dans les villes. Cad : Pas d’autres tendances nouvelles sur le secteur ? F.B. : Si, on observe un autre phénomène récent : la multi-

plication des infractions à carac- tère économique et financier. Il s’agit d’escroqueries à la car- te bleue, d’arnaques proposées par le biais du commerce en ligne. Cad : Quelles sont les solu- tions mises en œuvre pour diminuer la délinquance ? F.B. : Cela suppose plus de vigi- lance et un renforcement de la prévention qui se décline en trois volets. Cad : Lesquels ? F.B. : La prévention situation- vent agir dans ce sens par le biais d’alarmes, d’installations de vidéosurveillance.Autre volet, la prévention socio-économique où l’on agit sur l’environnement de la personne. En l’aidant à s’intégrer socialement et pro- fessionnellement, on lui évite de tomber dans la délinquance. C’est toutes les actions d’insertion, d’amélioration des conditions de vie développées à travers les Contrats Locaux de Prévention de la Délinquance qui fonctionnent depuis plu- sieurs années sur les commu- nautés de communes de Mor- teau et du Larmont. Ces dis- positifs intègrent le troisième volet préventif axé sur la tra- jectoire de l’individu. Le prin- cipe étant là de lui proposer des activités socioculturelles, du sport. Ces contrats locaux réunissent les services de poli- ce, de gendarmerie, les bailleurs sociaux, les établissements sco- laires, les municipalités et d’autres structures qui gravi- tent autour de l’insertion, du tissu associatif. Ici, on est en présence d’acteurs, d’élus qui se montrent très attentifs. Mor- teau vient par exemple de publier une plaquette informant les personnes âgées sur les pré- cautions à prendre en termes nelle qui consiste à durcir les cibles, com- pliquer la tâche du délinquant. Les pou- voirs publics comme les particuliers peu-

Cad : Peut-on noter des dif- férences entre les bassins mortuacien et pontissalien ? F.B. : Il me semble qu’il y a davantage de personnes en gran- de difficulté sociale sur le Val de Morteau. C’est un peu lié au mirage de l’emploi frontalier qui a attiré une classe de population déjà en situation sensible avant de venir tenter sa chance en Suis- se. N’est pas frontalier qui veut. Tous n’ont pas réussi et cela génè- re une augmentation du nombre de personnes en précarité. Ce s’inscrivent néanmoins dans un contexte de délinquance forte- ment maîtrisé. Cad : Pas d’autres compor- tements spécifiques à signa- ler sur le secteur ? F.B. : Depuis quelque temps sur Pontarlier, on constate pas mal de dégradations purement gra- tuites comme cette trentaine de voitures retrouvées récemment avec des rétroviseurs arrachés et des pneus crevés. Ces faits révèlent aussi des consomma- tions excessives d’alcool. Sur ce point, on ne peut pas incrimi- ner les patrons de débits de bois- sons qui travaillent correcte- ment. La jeunesse a un problè- me avec l’alcool. Il est nécessaire de responsabiliser tout le mon- de, les jeunes bien sûr, mais aus- si les maires qui organisent des fêtes villageoises. Chacun doit respecter l’interdiction de vendre de l’alcool aux mineurs. Cad : Estimez-vous que les effectifs de police et de gen- darmerie sont suffisants ? F.B. : On voudrait toujours avoir plus de moyens. Mais je ne pen- se pas qu’on soit en déficit en matière de forces de l’ordre. Propos recueillis par F.C. phénomène crée des cas sociaux.Je ne vois pas d’autres diffé- rences significatives. Ces tendances et leurs conséquences

Une augmentation des atteintes aux personnes.

Francis Bianchi soulève le problème de l’alcoolisme, facteur à l’origine de la progression de plusieurs formes de délinquance sur le Haut-Doubs.

PORTES OUVERTES DIMANCHE 15 JUIN

Économie

Le Haut-Doubs s’ouvre au marché de l’alarme et la protection La qualité des systèmes de protection laisse souvent à désirer aux yeux des rares professionnels installés sur la région. La protection, c’est un métier.

L e niveau global de pro- tection enFranceetdans le Haut-Doubs en parti- culierestencorelargement inférieuràlamoyenneeuropéenne. “On est dans une région où les particuliers réagissent souvent après coup” observe Michel Bour- din d’ O’Keys Protection. La

de tout marché en plein déve- loppement : manque d’expérience, appât du gain faci- le, diversité des opérateurs pas toujours qualifiés ou sérieux… “L’alarme et la vidéosurveillan- ce nécessitent l’intervention de professionnels capables de réa- liser une étude, d’apporter un

on peut proposer des systèmes de protection personnalisés et efficaces à partir de 1 500 euros” , poursuit ce professionnel qui défend également l’intérêt de s’adresser à un installateur de proximité. On peut vérifier ses références, son intégrité. Il pré- sente ensuite, du moins il faut l’espérer, l’appréciable avanta- ge d’être plus facilement joi- gnable et réactif. “On note aujour- d’hui un boom significatif de la vidéosurveillance, y compris chez les particuliers.” Le champ des possibilités est encore plus vaste, la gamme de prix aussi. Michel Bourdin soulève également la question des accédants à la construction individuelle rarement bien infor- més sur la protection. “Il serait cohérent d’intégrer, voire même simplement de préparer une ins- tallation au stade des plans.Cela coûtera toujours plus cher de le faire par la suite.”

société qu’il a créée intervient depuis 12 ans sur tout le Haut- Doubs auprès des commerçants, collec- tivités, particuliers.

conseil et une quali- té de services trop souvent sous-esti- mée.” Personne n’est à l’abri d’un cambrio-

Manque d’expérience, appât du gain.

D’autre part, il ne suffit pas tou- jours de cocher la case “systè- me de protection” dans son contrat d’assurance pour se pré- munir efficacement conte le vol. Tout comme on trouve facile- ment des alarmes dans le com- merce facile à installer. Mais quand il s’agit de les dépanner, c’est une autre affaire. Les causes de ces dysfonctionne- ments sont communes à celle

lage, même les sites les mieux protégés. Pour une habitation, la finalité d’une installation n’est pas d’aboutir à l’arrestation du voleur mais de le faire fuir le plus rapidement possible.Simple à dire,cette assurance-vol s’avère plus difficile qu’il n’y paraît à mettre en place et à garantir dans le temps. À chaque mai- son, sa protection. “Il n’y a pas de modèle standard.Aujourd’hui,

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