Journal C'est à Dire 131 - Mars 2008

V A L D E M O R T E A U

9

Patrick Chopard : toujours plus loin, toujours plus haut Villers-le-Lac Après une année 2007 marquée par un titre de champion de France et une 2 ème place au “Dolomites Open”, l’homme-oiseau du Chauffaud vient d’établir en Namibie le record du monde de distance en vol aller-retour, soit 350 km en 7 heures à bord d’un deltaplane rigide.

A vec ce record, Patrick Chopard entre défini- tivement dans le gra- tin des meilleurs del- tistes mondiaux.Une belle consé- cration pour ce champion déjà ravi d’avoir décroché en juillet der- nier à Millau son premier titre national toutes catégories confon- dues. “Dans la famille du del- taplane, on distingue les ailes

explique le technicien qui a ain- si devancé une quarantaine de concurrents français. Quelques semaines plus tard, il confirmait en terminant second au “Dolomites Open” qui réunit les meilleurs de la discipline. “La compétition, c’est le plaisir de se retrouver, de se confron- ter sur des sites d’envol attrac- tifs.” De belles victoires certes,

mais pas de là à combler l’appétit du deltiste local toujours prêt à planer vers d’autres défis. Début 2008, avec une vingtai- ne d’autres spécialistes français, il met le cap sur la Namibie. “De par sa topographie et son climat, ce pays offre des conditions aéro- logiques exceptionnelles pour le deltaplane. On s’y est rendu sur les conseils de pilotes de planeurs allemands.” Cette expédition de grande envergure nécessitait une logistique énorme. “Tout le matériel a été transporté en bateau. L’embarquement a eu lieu au mois d’octobre à desti- nation du port de Windhoek, la capitale du pays.”

rigides et flexibles. Les premières ont un coefficient de finesse allant de 15 à 17 contre 8 à 10 pour les secondes. Cette donnée indique combien de fois un appareil peut parcourir son altitude de départ en planant. S’il est lâché à 1 000 m, cela représente 15 à 17 km. À titre comparatif, le coef- ficient de finesse des planeurs les plus performants atteint 60” ,

Une occasion unique d’aller à la rencontre d’une population accueillante.

S’il fait 40 °C au sol, la tempé- rature frise - 5 °C à 5 000 m. Il faut donc s’habiller en consé- quence. “J’avais des vêtements techniques semblables à ceux uti- lisés en haute montagne.” Certains optent pour le télé- phone satellite, d’autres pour une balise. La plupart des membres de la délégation ont fait le déplacement non pas pour voler, mais pour encadrer la poi- gnée de pilotes dont Patrick, pré- posés à l’exploit.

coup plus facile d’établir un tel record à plusieurs car on se ren- seigne et on s’observe mutuelle- ment pendant la tentative.” À chacun ensuite de prendre les bonnes options et d’exploiter au mieux sa science du pilotage, un domaine où Patrick fait mer- veille. “Le lendemain, on a essayé de battre le record en triangle F.A.I. On a abandonné mais vu les conditions, on a tenté un nou- vel aller-retour.” Résultat des courses : un vol de 404,5 km parcouru en 8 h 20, soit le plus long circuit jamais réalisé en delta. Record battu officieusement mais non homo- logué par la F.A.I. car entre- pris sans avoir été annoncé dans les règles. “Du coup, en 3 vols, j’ai parcouru 950 km” , conclut le recordman qui prévoit déjà un nouveau séjour sur le sol nami- bien. Il se fixe d’abord comme objectif de briller en juillet pro- chain aux championnats du mon- de 2008 organisés en Italie.

La “colonie” française a rejoint la Namibie à par- tir du 5 janvier. Après avoir récupéré le maté- riel, elle s’est rendue aux portes du désert de Namibie dans une

L’homologation d’un record impose qu’il soit préalablement annon- cé à la Fédération d’Aérologie Interna- tionale. “On leur

La bouteille d’oxygène s’avère obli- gatoire.

immense ferme de 55 000 hec- tares qui servira de camp de base. “Comme il n’y a pas de montagne, les décollages s’effectuent derrière un remor- queur qui nous lâche à 5 000 mètres d’altitude.” La bouteille d’oxygène s’avère obligatoire. Elle est installée dans le har- nais. Autre contrainte, le froid.

indique les coordonnées du point de décollage et celles de la bali- se de contournement où l’on fera demi-tour.” Le 9 janvier, ils sont 4 à s’élancer. Trois iront jusqu’au bout. Par- ti à 10 h 40, Patrick sera le pre- mier à revenir 7 heures plus tard au point de départ, après un aller- retour de 350 km. “C’est beau-

F.C.

L’homme-oiseau du Chauffaud a parcouru 350 km sur son delta-plane en Namibie.

Made with FlippingBook flipbook maker