Journal C'est à Dire 131 - Mars 2008

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Deux architectes parisiens, Anne-Lise Bideaud et Matthieu Wotling, ont remporté le concours d’aménagement du site. Ce trophée va leur permettre d’obtenir un mandat d’étude en vue d’établir un pré-schéma directeur. Le Locle Les jeunes architectes planchent sur le Col-des-Roches

C e projet apporte-t-il une solutionaurécurrent pro- blème de la traversée de lacitéhorlogère?Mêmesi cen’estpassafinalité,ilprend néan- moins en compte ce volet qui figu- rait assez logiquement dans les contraintesimposéesauxcandidats. “L’un des quatre pôles du pro- jet porte sur l’aménagement d’une gare ferroviaire et routière avec un parking d’échange” , explique Jean-Marie Cramant, l’architecte communal du Locle. Dans le mandat attribué le 13 mars dernier aux jeunes lau- réats, la priorité sera d’ailleurs donnée à la nouvelle affectation de la gare du Col-des-Roches qui aura toute son importance pour résoudre les problèmes de mobi- lité dans la ville. Ce concours Europan n’a donc rien d’un concours alibi. Initié il y a une quinzaine d’années par la Fran- ce, il s’adresse à de jeunes archi- tectes, urbanistes, paysagistes 150 000 francs suisses par pays. C’est pratiquement trois fois moins cher qu’un concours nor- mal” , poursuit l’architecte. Sur les 76 villes inscrites pour cette 9 ème édition, 5 étaient loca- lisées en Suisse : Delémont, Mou- don, Sion, Genève et Le Locle. La règle du jeu est assez simple. Après avoir fait acte de candi- dature, il s’agit de réaliser un projet respectant les préconi- sations d’un cahier des charges. Un jury sélectionne le meilleur dossier, lequel est ensuite vali- dé par la collectivité. L’aménagement du col des Roches a mobilisé 18 concurrents d’Italie, Pologne, Allemagne, États-Unis, Suisse et pour la majorité d’entre eux, en France. “Tous ont été fortement emballés par la configuration paysagère du site qui nous semble parfois d’une grande banalité. C’est tout l’intérêt de ce concours d’idées qui permet d’apporter un regard neuf, libéré également du poids des réglementations adminis- tratives et juridiques qui limi- de moins de 40 ans. “Chaque pays a une petite structure Euro- pan et doit proposer dif- férents sites d’étude. La participation s’élève à

tent forcément la créativité. Il appartient ensuite au jury de fai- re la part des choses.” Pour le Col-des-Roches, il s’agissait globalement de requa- lifier le périmètre de la plaine s’étendant du tunnel à hauteur de l’usine Rolex. Les candidats avaient à traiter plusieurs para- mètres : un espace qui sert à la fois de porte d’entrée en Suis- se et de ville du Locle, la valo- risation du marais situé en zone basse avec l’idée de créer un plan d’eau et la question du trafic de transit. Ils devaient également prendre en compte le bief qui draine la plaine et la carrière de pierre creusée sur la butte domi- nant l’endroit. C’est finalement un cabinet parisien qui a inté- gré au mieux toutes ces contraintes. Anne-Lise Bideaud, l’une des deux lauréats, est ori- ginaire de Besançon. “Leur pro- jet correspond assez justement à ce que nous attendions. Il est peut- Globalement, il se décompose en quatre pôles axés sur l’entrée de ville, la carrière transposée en un amphithéâtre culturel et tou- ristique, la gare ferroviaire et routière et au cœur de ce quar- tier, une structure urbaine ortho- gonale inspirée de l’architecture de la ville. Parallèlement à la route principale, ils ont dessi- né une voie secondaire réservée aux modes de circulation doux. Un lac noir d’une dizaine d’hectares agrémente la plaine en intégrant une zone d’activité ludique au nord et une réserve naturelle au sud. “Les C.F.F. ont très bien réagi sur le concept, c’est encourageant. Le lac recouvre- rait en grande partie du terrain cantonal et un peu de privé. Sa mise en eau semble assez facile puisqu’il suffirait de décaper un peu les couches de marne exis- tantes. L’opération coûterait envi- ron 1,7 à 1,8 million de francs suisses. Il pourrait être réalisé d’ici 2 à 4 ans” conclut l’architecte loclois. F.C. être ambitieux et uto- pique mais il reste à l’échelle d’une ville de 15 000 habitants” , esti- me Jean-Marie Cra- mat.

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