Journal C'est à Dire 131 - Mars 2008

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Frontaliers : un débat qui arrive trop tard… Conférence Les industriels français souffrent de la proximité de la Suisse qui par son dyna- misme et un taux de change avantageux attire la main-d’œuvre. Un phéno- mène face auquel il est difficile de réagir. On continue pourtant à tenter d’analyser le phénomène, comme le 20 mars dernier à La Chaux-de-Fonds.

La Suisse deviendrait la plaque tournante du pétrole Bassin lémanique De nombreuses sociétés de négoce interna- tional s’installent sur les rives du lac Léman et embauchent à tour de bras des traders, un métier qui a le vent en poupe.

l’intermédiaire d’intervenants français et suisses. Au moins, nos voisins helvétiques ont le mérite de vouloir décrypter dans le détail une problématique dont on se plaint surtout de ce côté-ci de la frontière. Cette fois-ci, le débat est posé. Mais n’est- il pas trop tard pour l’entreprendre ? Depuis la crise horlogère qui a frappé sévèrement nos deux pays il y a 25 ans, les rôles ont été redistribués et il n’y a pas de raison que ça change. La Suisse a trouvé un second souffle économique, le Haut-Doubs le cherche encore et observe jalousement l’euphorie dont profite le pays voisin. “Il me semble que ce n’est pas correct de dire que les socié- tés françaises meurent parce que les entre- prises suisses leur prennent la main-d’œuvre. Lors de la crise horlogère nous sommes pas- sés de 100 000 emplois à 28 000. Aujour- d’hui, nous sommes 43 000. De son côté, l’industrie horlogère française était floris- sante, mais elle n’a pas su se reconstruire” a rappelé un représen- tant de l’entreprise Ulysse Nardin le 20 mars au Club 44. Tout est dit. Les Suisses ont donc réussi là où nous avons échoué. De la fin des années soixante-dix jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, quand de part et d’autre de la frontière les capi- taines d’industrie cherchaient des solutions pour enrayer la chute, était-ce irréaliste de tenter un rapprochement franco-suisse et pourquoi pas de jeter les bases d’un futur pôle horloger transfrontalier, une idée que défendent aujourd’hui quelques élus du Haut-Doubs ? Pour autant, notre région n’a pas perdu son savoir-faire horloger. Les industriels hel- vétiques le savent, eux qui sollicitent les compétences françaises. “La France n’a pas su se reconstruire.”

L e diagnostic est sûr. Le voici résu- mé dans ses grandes lignes :les indus- triels français sont confrontés chaque jour à des démissions de collabora- teurs qui leur préfèrent la Suisse. L’économie helvétique est florissante et le nombre de fron- taliers est en constante augmentation (+ 33% dans le Doubs entre 2002 et 2007). En Fran- ce surtout, les élus s’interrogent sur le désé- quilibre qui se crée entre nos deux pays. Le

dynamisme de l’un profite à l’autre tout en le plaçant dans une sorte de dépendance éco- nomique. À partir de là, quelles sont les solu- tions à apporter pour que cet espace trans- frontalier trouve un équilibre ? Cette ques- tion demeure. Le Club 44 à La Chaux-de-Fonds qui pro- pose cette année un cycle de conférence sur le “développement régional transfronta- lier” apporte des débuts de réponses par

D evenez trader ! Le métier est à la mode, y compris en Suisse. ’après la presse helvétique, la région de Lausanne et de Genève deviendrait la capi- tale mondiale du commerce de pétrole. Plus du quart de l’or noir échangé dans le monde transiterait désormais par Genève qui damerait le pion

tés pétrolières, russes notam- ment, qui préféreraient la dis- crétion suisse à l’euphorie de la place londonienne. L’activité générée par le négoce interna- tional de matières premières depuis la Suisse serait désor- mais supérieure à celle de l’horlogerie. Pour répondre à cet engoue- ment soudain, les organismes

à Londres. Selon nos informations, plus de 400 sociétés spécia- lisées dans le com- merce du pétrole sont installées sur les rives du lac Léman, si bien que le métier de trader , spécialis-

de formation suisses ont décidé de réagir et de s’adapter. Tou- jours selon la presse de Suisse romande, “le trader néerlandais Essent emploiera 200 traders à Genève d’ici à 2008.” Il faut donc

“Une nouvelle formation consacrée à l’ingénierie financière.”

te du négoce international, est devenu très demandé de l’autre côté de la frontière. Et la pro- fession est plutôt bien payée : 250 000 dollars par an, plus 20 % sur les bénéfices ! Les experts financiers suisses esti- ment à la bagatelle de 16 mil- liards de dollars le volume des échanges organisés sur le bas- sin lémanique. Cet essor inouï est notamment dû à l’arrivée massive de socié-

répondre à cette forte deman- de. L’école polytechnique fédé- rale de Lausanne et l’université de Genève mettent en place des formations sur ce thème. “Nous avons une nouvelle formation consacrée à l’ingénierie finan- cière” confirme-t-on à Lausan- ne. Le négoce international sup- plantera-t-il l’horlogerie dans l’immense gisement d’emplois offert par la Suisse voisine ?

Le Club 44 poursuit un cycle de conférence sur le “développement régional transfrontalier.”

T.C.

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