Journal C'est à Dire 131 - Mars 2008

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S P É C I A L H A B I T A T

Un immeuble bioclimatique dans le Haut-Doubs Économie d’énergie

Sollicités régulièrement par des personnes qui souhaitent s’installer sur la commune, fer- vents défenseurs de l’identité du village et par ailleurs conscients de la nécessité de mieux respecter l’environnement, les élus locaux ont fait le choix d’une évolution originale, inno- vante à plusieurs égards, sous la forme de douze logements bas- se énergie. “Le retard pris par la commune en matière d’urbanisation est devenu un atout pour le village qui se doit tout en pensant développement durable. Ce qui implique de rompre avec la prolifération des maisons individuelles” argu- mente Christine Joostens-Égret. La commune a eu l’opportunité d’acheter en 2006 une cin- quantaine d’ares à un privé à l’entrée de Saint-Antoine. Invi- té sur place, le C.A.U.E. du Doubs (conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) a convenu avec les élus de Saint- Antoine “d’accompagner la com- mune dans un travail de réflexion et de construction d’un projet exemplaire.” L’idée rete- nue a été celle d’un bâti basse énergie qui prendrait place entre les vieilles maisons et le lotis- sement, sans nuire aux uns ni aux autres. “Nous avons visé la cohérence en tous points” insis- de garder son caractè- re traditionnel. La nou- velle carte communa- le a été élaborée sur ces bases. Aussi l’évolution de Saint-Antoine doit se faire dans cet esprit,

te l’adjointe. Conçu par le cabinet bisontin des architectes Quirot et Vichard, ce futur immeuble sera com- mercialisé début 2010 par le pro- moteur privé Ixia. Mais ce ne sera que lorsque le permis de construire sera purgé de tout recours, d’ici quelques mois, que le terrain appartenant à la com- mune sera vendu au promoteur. Le bâti, construit sous la forme de deux éléments “cubiques” complétés par un grand tuyé pour rappeler l’ancrage rural du sanitaire. “L’objectif est d’arriver à 70 kilowatts au mètre carré par an, alors que dans une mai- son classique, on se situe à plus de 300.” L’isolation sera donc très performante, les huisseries aussi, l’orientation principale se fera vers le Sud, l’eau chaude sanitaire sera chauffée au solai- re et le chauffage des logements se fera au gaz naturel. Saint-Antoine lance une opéra- tion pionnière pour une com- mune de cette taille. Mais déjà cette initiative séduit des maires avoisinants soucieux du déve- loppement raisonné de leur com- mune. Il est vrai que ce qui semble être aujourd’hui une véri- table audace ne sera demain que construction banalisée. projet, répondra aux exigences du label “Effinergie” : c’est-à- dire qu’il sera d’abord peu gourmand en énergie pour le chauf- fage de l’eau chaude

Un projet totalement novateur sortira de terre sur la commune de Saint-Antoine, vers Métabief. Un semi-col- lectif de douze logements, conçu comme un exemple pionnier de développement durable dans le Haut-Doubs.

L’ ancienne adjointe au maire de Saint-Antoi- ne, Christine Joostens- Égret, a porté ce pro- jet depuis plus de deux ans. Pas

à pas, avec l’accord de ses pairs élus, elle a suivi l’évolution du dos- sier, dans ses moindres détails, les contacts avec les services d’urbanisme, les architectes, les

conseillers en environnement. Le 28 février 2008, le conseil muni- cipal de Saint-Antoine a défini- tivement approuvé le projet, qui a fait l’objet d’une présentation

publique à la population locale le 1 er mars dernier. Et déjà, le projet ne laisse pas indifférent. Il crée même une vive polémique au sein des élus du village.

“L’objectif est d’arriver à 70 kilowatts au mètre carré.”

J.-F.H.

Le bâtiment prendra place sur un site particulièrement bien placé, à l’entrée du village, côté Labergement Sainte-Marie.

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