Journal C'est à Dire 131 - Mars 2008

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S P É C I A L H A B I T A T

L e bio a le vent en poupe ! Après le sec- teur alimentaire où il a fait son entrée en force, c’est au tour de l’habitat de se mettre au vert. Si, pour la plupart d’entre nous,nous sommes attentifs à ceque l’onman- ge (47%des Français prétendent consommer des produits bio), nous sommes aussi de plus en plus nombreux à se soucier de l’environnement dans lequel onvit.La deman- de d’information s’accroît sur les produits naturels qui n’étaient jusque-là plébiscités que par un public d’initiés. Le bio se démo- cratise ! La preuve de cet engouement : le salon Bio & Co organisé à Micropolis les 4, 5 et 6 avril. Outre l’espace alimentaire, c’est le premier salon bio de la construction sai- ne. C’est dire ! 250 exposants sont attendus à cette occasionpour brosser toutes les facettes de ce vaste sujet. 50 conférences, sont prévues dans le cadre du salon, animées par des spécialistes indé- pendants comme Samuel Courgey qui “fera réfléchir sur la conception bioclimatique et l’importance du choix des matériaux, ou Bruno Cornevin qui expliquera l’électricité solaire. Yvan Saint-Jours, rédacteur en chef et créateur du magazine “la maison éco- logique” interviendra ainsi que Vincent Panisset sur les bâtiments basse énergie” indiquent les organisateurs. Des anima- tions permanentes sont aussi prévues sur les stands autour de la construction en paille et les enduits à la chaux. Ce salon a pour but de sensibiliser le grand public à une autre façon de vivre l’habitat, mais aussi les professionnels du bâtiment qui construisent. “Bio & Co vise aussi à donner l’occasion à chacun d’entre nous de passer à l’acte pour économiser l’énergie, moins polluer et mieux consommer.” Les 4, 5 et 6 avril, Besançon accueille à Micropolis le salon Bio & Co entiè- rement dédié à l’alimentation et à la construction saine. Le bio s’invite à Besançon Salon

Patrick Viot : “Il y a un avenir entre écologie et économie” 260 exposants

Président de l’association haut-saônoise “Bio & Co”, Patrick Viot organise le premier salon l’habitat sain et de l’alimentation bio de Besançon. Objectif : informer les particuliers et les profes- sionnels sur une tendance verte qui prend de l’ampleur.

C’est à dire : Comment est née l’idée du salon Bio & Co ? Patrick Viot : Je collabore au maga- zine “La maison écologique” que j’ai représenté sur un certain nombre de salons du bio un peu partout en Fran- ce. À force, j’ai fini par trouver dom- mage qu’il n’y ait rien en Franche- Comté. J’ai créé l’association Bio & Co dont je suis le président avec l’idée d’organiser un salon à Besançon. Càd : Habitat, alimentaire, bien- être, c’est rare qu’un salon du bio aborde autant de thématiques. Pour une première c’est un tour de force ? P.V. : C’est vrai qu’actuellement, tous les salons bios cherchent à s’ouvrir aussi à l’habitat écologique. Dès le départ, j’ai voulu créer un salon équi- libré qui regroupe à la fois l’alimentaire et l’habitat. Ce sont deux secteurs dif- férents qui ne s’adressent pas exac- tement à la même clientèle mais qui vont se rencontrer. Càd : Estimez-vous qu’il y a un véritablement engouement pour le bio ou alors que cette évolution est encore marginale ? P.V. : Beaucoup de gens s’intéressent au bio en effet, mais ils font plus ou moins d’efforts pour s’y investir vrai- ment. Il ne faut pas se cacher la véri- té, le bio ne représente pas le gros du marché. Il suffit d’entrer dans une boulangerie pour se rendre compte que la plupart des pains ne sont pas bios. La tendance est, elle aussi, très for- te dans l’habitat. On la ressent beau-

coup chez les professionnels. Pour moi, ça a été une très bonne surpri- se de voir le nombre d’exposants franc- comtois qui se sont proposés pour venir participer au salon. Depuis deux ans, beaucoup d’artisans, de reven- deurs de matériaux écologiques se sont installés dans la région, et des constructeurs commencent à élabo- rer des offres spécifiques pour des maisons saines. Tout cela va dans le bon sens. Càd : L’évolution se fait sentir dans les métiers du bâtiment ? P.V. : On assiste en effet à une peti- te révolution. C’est le cas par exemple d’une entreprise de maçonnerie du Doubs qui s’est spécialisée dans la brique monomur dont le pouvoir iso- lant est important. Des artisans se recyclent. Il y en a qui posaient jusque- là de la fenêtre P.V.C. et qui main- tenant se sont équipés pour poser la ouate de cellulose. Les architectes sont aussi sensibles à cette forme d’habitat. Il y en aura six sur le salon. C’est aussi l’objectif de ce rendez-vous

Patrick Viot : “On assiste à une petite révolution.”

Càd : Face à cet engouement pour l’écologie, n’y a-t-il pas un risque pour le consommateur de se fai- re abuser. On l’a constaté avec l’escroquerie à la vente de pompes à chaleur. Comment faire la dif- férence entre tous ces profession- nels qui se prétendent spécialistes de nouveaux équipements ? P.V. : C’est l’objet de ce salon de per- mettre à des gens de s’informer à tra- vers des conférences et de rencontrer des professionnels. En général, un entrepreneur qui se lance sur le mar- ché de l’habitat écologique a un inté-

rêt commercial, mais à la base il y a un fond de sincérité et de motiva- tion. Nous essayons de jouer la trans- parence. Il est vrai que dans le domai- ne de l’alimentation bio, il existe des labels et des certificats dont les expo- sants doivent disposer. Dans l’habitat, c’est différent. Si nous pouvons juger de la qualité de matériaux, nous ne sommes pas en mesure de dire si un constructeur fait de bonnes mai- sons ou pas. C’est au client de se faire une idée.

que de mon- trer com- ment toutes ces profes- sions évo-

“Une tendance forte dans l’habitat.”

luent.

Càd : Qu’attendez-vous de ce salon ? P.V. : Je souhaite montrer aux pro- fessionnels du bâtiment qu’il y a un avenir intéressant entre écologie et économie, qui existe depuis 20 ans outre-Rhin et qui arrive chez nous.

Propos recueillis par T.C.

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