Journal C'est à Dire 130 - Février 2008

L E P O R T R A I T

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Thierry Ducret, au bout de son plus beau rallye horloger Cet enseignant au lycée Edgar Faure de Morteau vient d’entrer dans le cercle prestigieux des Meilleurs Ouvriers de France en horlogerie. Il considère avant tout cette distinction comme une victoire personnelle dans la réalisation d’une pièce d’exception. Flangebouche

L a gloriole, les titres et les honneurs, il ne court pas spécialement après. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir partagé avec son épou- se Isabelle, un bel instant d’émotion le 30 janvier dernier à la Sorbonne lors de la dési- gnation officielle des M.O.F. de l’année 2007. Une cérémonie fastueuse suivie le lendemain d’une réception à l’Élysée en présence de Xavier Darcos et du président Sarkozy. On hono- rait ainsi sous les ors de la Répu- blique 233 artisans d’excellence. Sur les huit candidats horlogers, Thierry Ducret est le seul à avoir décroché la timbale. Une sur- prise, pas vraiment puisqu’on l’avait officieusement averti fin octobre de son examen de pas- sage réussi. “Je me suis inscrit

de son épouse. Il travaille un an chez Péquignet puis récidive chez Herbelin. C’est là qu’il effectue en complément ses premières vacations au lycée Edgar Fau- re. Sans le savoir, il met ainsi le pied chez son futur employeur. Pendant 10 ans, il sera maître auxiliaire avant d’embrasser une carrière d’enseignant en bonne et due forme. Il s’implique lar- gement dans la formation des futurs horlogers. Cet engagement fort l’a sans motivé à mettre per- sonnellement en application le savoir-faire qu’il transmettait aux jeunes. Pour le concours des meilleurs ouvriers de France auquel il par- 6497. “On nous a fourni un cahier des charges assez libre sur l’esthétisme mais drastique côté conception et finitions notam- ment.” Outre les heures et les minutes, la pièce doit obligatoi- rement comporter des indications du jour de la semaine et du jour du mois. Des complications un peu trop accessibles au goût de l’horloger qui y rajoute l’indication du mois agrémenté d’un correc- teur manuel. Sa soif d’innovation technique l’incite également à intégrer un autre correcteur manuel desti- né aux changements des jours du mois. Bien pratique en février. Après la mise sur plans du pro- jet, vient le temps de la concré- tisation à l’établi aménagé dans une pièce de sa maison à Flan- gebouche. “Se lancer dans une telle aventure implique de mettre en œuvre toutes les facettes du métier. On est à la fois créateur, dessinateur, scieur, limeur, angleur…On fonctionne en tota- le autonomie, ce qui signifie aus- si d’assumer seul toutes les erreurs. En cela, c’est une très bonne expé- rience.” Il passera 300 heures à réaliser son chef-d’œuvre, car c’en est un. Un travail d’orfèvre au 1/100 ème de millimètre qui ne souffre aucune erreur. Lamoindre rayure et tout est à recommen- cer. Son livre de bord mention- ne parfois une séance conclue par une “pièce H.S.”. “Je n’ai jamais eu l’idée d’abandonner sauf peut-être si j’avais cassé une pièce qui m’aurait pris 15 jours ticipait, chaque candi- dat devait réaliser une montre de poche double date à partir d’un mouvement ETA

de travail.” Accomplir un tel chantier sup- pose de mettre en place une orga- nisation compatible avec l’activité professionnelle et la vie familiale. Ses collègues du lycée le sou- tiennent en le suppléant sur diverses actions conduites en dehors du temps scolaire. Enfants et épouse débarrassent parfois le plancher, histoire de le laisser tranquille. Il lui faut bien consen- tir quelques sacrifices. Plutôt que d’échelonner les séances de fabri- cation dans la durée impartie, Thierry préfère les concentrer sur des périodes courtes mais intenses. “J’ai fonctionné en deux temps. 70 % du travail a été effec- vier 2007. Avec un peu de recul, il assimile assez volontiers son mode opératoire à celui d’un pilo- te de rallye participant à une longue traversée du désert sans autre assistance que la sienne. “On s’engage sur toutes sortes d’étapes courtes, longues, faciles ou très techniques, monotones ou captivantes avec des galères et des séquences euphoriques.” Une façon comme une autre d’éprouver la palette émotion- nelle de l’âme humaine. Au-delà de la reconnaissance et de l’accomplissement person- nel, cette distinction de M.O.F. va-t-elle changer son existence ? Sur le plan professionnel et vue la pénurie d’horlogers qualifiés, il est clair qu’un artisan de ce niveau pourrait facilement un emploi très lucratif en Suisse voi- sine. Il a forcément réfléchi à la question. Certains de ces col- lègues ont franchi le pas. Il y son- ge parfois tout en appréciant la diversité et l’intérêt des projets qui lui offre son poste d’enseignant. Bien placé pour connaître l’importance de la trans- mission du savoir et de la pro- motion des métiers manuels, il a volontiers accepté de confier sa montre au musée de l’horlogerie de Morteau. “On pourra la voir à partir de mars.” Ce passionné d’horlogerie sait garder les pieds sur terre. Il rêve tout au plus d’assouvir sa curio- sité d’innovations techniques en ayant la possibilité d’examiner certains modèles de montres de conception assez révolutionnai- re à l’exemple de cette nouvelle Tag Heuer où toutes les trans- missions se font par le biais de courroies montées sur rou- lement à billes. F.C. tué en janvier et février 2006.” Très en avance sur la date butoir, il achève ensui- te son œuvre en jan-

en décembre 2005. J’ai appré- hendé ce challenge comme une façon de se prouver à soi-même qu’on est capable de réaliser une pièce hors normes. Le vrai défi, c’est surtout d’être bon là où on est habituellement un ton en des- sous du niveau d’exigence requis” , analyse ce père de famille de trois enfants.Originaire de Lyon, il est venu à Morteau en 1981, histoi- re de passer son B.E.P. d’horloger. Après deux ans d’internat, retour dans la cité lyonnaise où il s’installe à son compte comme artisan horloger. “J’avais une activité de vente et réparation classique sur tout type de montres.” L’expérience durera 13 ans. Métier intéressant mais salaire pas mirobolant. En 1994, il met de nouveau le cap sur le Haut-Doubs horloger, pays

Il passera 300 heures à réaliser son chef-d’œuvre.

L’horloger a réalisé son chef-d’œuvre chez lui en ébauchant notamment la plupart de ses pièces au tour.

Vediorbis, un partenaire recrutement efficace.

Vediorbis est leader sur le marché du placement fixe de personnel (CDI/CDD) dans le Haut-Doubs, pour tous les secteurs d’activités. C’est le résultat d’une politique de recrutement et de formation efficace, sans cesse à l’écoute des entreprises locales.

V ediorbis est devenu l’acteur incontournable du recru- tement dans le Haut- Doubs, spécialement sur la bande frontalière. Cet- te enseigne, déjà reconnue pour son activité intérimaire, s’impose désormais comme un des parte- naires privilégiés des entreprises à la recherche de personnel pour du long terme (CDI). Vediorbis mobi- lise toutes ses compétences de recru- teur pour répondre aux besoins de main-d’œuvre, en particulier dans les métiers de l’Industrie (micro- mécanique, décolletage, horlogerie…), du BTP (maçonnerie, TP, et seconds oeuvres…), et du Tertiaire (export, comptabilité…). Une antenne Vediorbis - Search, filiale spécialisée dans le place- ment de personnel “Cadres” et “Commerciaux”, est présente à

Morteau depuis début 2008, dans les locaux de l’agence Vediorbis. Un véritable cabinet spécialisé, avec un consultant exclusif chargé du recrutement, très pointu dans ce créneau de qualification.

pour attirer de vrais profession- nels sur le Haut-Doubs : “Avec 75% des nouveaux candidats que nous faisons venir, par voie d’annonces presse et par le net, des 4 coins de la France” . L’autre point fort de l’enseigne est son dispositif de formation . En 2008, Vediorbis prévoit d’augmenter son investissement dans la formation qualifiante. Avec un impératif, celui de la réussi- te : “Nous affinons au maximum la sélection de nos canditats au départ, afin d’éviter à tous les échecs et la perte de temps. Chez Vediorbis, pas de tourisme !”. En mars prochain est reconduite une formule qui a fait ses preuves en 2007 : la for- mation par Vediorbis de 12 “maçons- canalisateurs” qualifiés, compre- nant 2 mois de formation théorique et pratique, avec 100% d’embauche à la fin. Au final, il s’agit d’un partena- riat efficace entre Vediorbis et tous les acteurs économiques . Raphaël Lucas conclut : “face à la pénurie de main d’œuvre, il n’y a pas de fatalité ! Mais de nouvelles solutions, où l’innovation, l’approche- terrain et le professionnalisme d’une équipe priment !”.

“Nous recru- tons directe- ment pour des CDI sans pas- ser nécessai-

“Chez Vediorbis,

pas de tourisme”

rement par une période d’intérim ” explique Raphaël Lucas, responsable des agences Vediorbis de Morteau et Maîche. “Concrè- tement, ce sont plus de 50 embauches directes en CDI qui ont été conclues localement par Vediorbis en 2007, année faste pour notre enseigne”. Le “sour- cing” des candidats ne se limite pas à la région, puisque Vedior- bis déploie un arsenal de moyens

L’entreprise Vermot SA. à Gilley (25) collabore activement avec Vediorbis pour recruter puis former ses salariés.

Une équipe de professionnels du recrutement à votre service : Raphaël Lucas - Responsable d’agence Morteau/Maîche, consultant Vediorbis Search Valérie Guinchard - Chargée de recrutement et du suivi-clients à Morteau Véronique Burgunder - Chargée de recrutement et du suivi-clients à Maîche Stéphanie Billod - Assistante d’agence à Morteau Camille Dougoud - Stagiaire, chargée de recrutement David Bonnet - Délégué commercial secteur 25

A MAÎCHE : pl. du Champ de foire - Tél. 03 81 64 08 98

A MORTEAU : 12 rue de la gare - Tél. 03 81 67 57 57

Sa réalisation, une montre de poche conçue avec quatre complications.

et votre « espace entreprise » sur nos sites : www.vediorbis.com ou www.vediorbis-search.com

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