Journal C'est à Dire 127 - Novembre 2007

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Circulation Le Locle croule sous les voitures Les Loclois se sont mobilisés pour dénoncer le problème de la circula- tion dans cette ville aux heures de pointe. Mais au-delà du coup de gueu- le, quelles sont les solutions à apporter ?

U n bouchon ! Chaque jour,c’est lamême séré- nade qui se joue sous les fenêtres des rive- rains du Locle. Ils assistent aux heures de pointe du matin et du soir au ballet monotone des tra- vailleurs frontaliers. 24 000 véhi- cules traversent quotidiennement la cité helvétique, dont 5 000 à 6 000 sont des pendulaires, “c’est plus que le Gothard” remarque Bernard Vaucher, chargé de pro- motion de la ville du Locle. Pour tenter de gagner du temps et éviter les axes encombrés, des automobilistes n’hésitent plus à prendre des chemins de tra- verse et passent par des zones résidentielles dont les routes ne sont pas faites pour supporter un trafic en constante aug- mentation. C’est en réaction à ce genre de dérives que des Loclois ont déci- dé en octobre de bloquer la rou- te des Monts. Plus qu’un coup de gueule, cette opération avait pour but de sensibiliser les chauf- feurs aux dangers et aux nui- sances sonores occasionnées par le passage incessant des voi- tures. “Ce mouvement citoyen a été efficace et médiatique” remarque Antoinette Zaugg, une habitante concernée par le pro- blème. “On comprend que les pendulaires cherchent à gagner

tait aussi aux autorités helvé- tiques de maîtriser le flux de main-d’œuvre est aussi une explication. À l’inverse, la libre circulation des personnes et les besoins constants en personnel des sociétés pour lesquelles la conjoncture est florissante se traduit par une intensification du flux de circulation. “Notre problème n’est pas la main- d’œuvre frontalière dont nous avons besoin d’ailleurs” insiste Bernard Vaucher redoutant que de ce problème, naisse en Suis- se, un sentiment anti-frontalier. “Le souci, ce sont les structures qui ne sont pas adaptées. Il faut trouver des solutions afin d’éviter des engorgements aux heures de pointe.”

du temps pour se rendre sur leur lieu de travail. Or les routes de quartier par lesquelles ils pas- sent ne sont pas faites pour cela. L’hiver, c’est impossible de se croi- ser, en tout cas très difficile. En plus, le quartier des Monts en l’occurrence est en plein déve- loppement, il y a beaucoup d’enfants. Il faut envisager des solutions” insiste Giuseppe Cru- citti du Conseil général de la vil- le du Locle. La circulation difficile depuis le Col-des-Roches est due à une conjonction de facteurs. Des observateurs remarquent que l’adoption par l’industrie hel- vétique des horaires libres a accentué le phénomène dans le tard que leur voisin. Le co-voi- turage a du mal à entrer dans les mœurs. Pourtant, ces quelques minutes grappillées sont perdues dans le bouchon, il n’y a pas de doute. “Sur les 400 voitures arrêtées le jour de la manifestation, une seulement était complète” poursuit Antoi- nette Zaugg. Ensuite, la levée du permis obli- gatoire frontalier qui permet- sens où les travailleurs frontaliers feraient preu- ve de plus d’individualisme. Ils prennent chacun leur voiture pour partir cinq minutes plus tôt ou plus

Les solutions : elles exis- tent. Quatre scénarios sont proposés par la vil- le du Locle en réponse à cette difficulté.

“Ce projet n’avance pas.”

La première est citoyenne et éco- nomique. Elle consiste à inviter les travailleurs frontaliers à fai- re du co-voiturage. La seconde revient à impliquer les entre- prises pour qu’elles apportent elles-mêmes une solution de transport à leurs salariés. C’est le cas de Cartier par exemple qui a mis en place une navette qui part chaque matin de Mor- teau pour rejoindre le Crêt-du- Locle. Un dispositif que la manu-

24 000 véhicules traversent tous les jours Le Locle.

défendre devant la Confédéra- tion Helvétique qui apportera les crédits. “Or il n’est même pas budgétisé.” La dernière solution proposée par la ville du Locle concerne le transport public. Elle se révé- lera aussi coûteuse si elle devait connaître une issue favorable. Les autorités locales proposent que le TransRun, le futur métro qui doit relier La Chaux-de- Fonds à Neuchâtel vienne jus- qu’au Locle. Des parkings-relais seraient aménagés au Col-des- Roches. Les travailleurs y lais- seraient leur voiture et pren- draient ensuite les rames régu- lières. “C’est peut-être la solu-

tion la plus chère, mais c’est sûre- ment la plus intelligente” ter- mine Bernard Vaucher. Cepen- dant, Le Locle a du mal à trou- ver sa place à la table des négo- ciations pour défendre son point de vue. Sa position prépondé- rante pourtant puisqu’elle est une des portes d’entrée de la Suisse, ne semble pas la favo- riser vis-à-vis de ses voisines La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel. En attendant, la circulation res- tera compliquée même si des solutions palliatives vont émer- ger. Les travailleurs frontaliers et les riverains devront prendre encore leur mal en patience. T.C.

facture horlogère suisse est en train de faire évoluer. Johnson et Johnson a également engagé une réflexion en ce sens. Les deux autres solutions consis- tent à investir dans de nouvelles infrastructures. Là, c’est une autre paire de manches. Il s’agit tout d’abord de concrétiser le projet d’évitement de la ville du Locle. “Mais ce projet n’avance pas” déplore Bernard Vaucher. En tout cas pas assez vite au goût des autorités locloises. Pour que la voie de contournement soit engagée, il faut que l’État de Neuchâtel ait finalisé le pro- jet dans un an pour pouvoir le

Exposition Pierre BERTIN

Exposition (Huiles et Aquarelles) du 30 novembre au 31 décembre 2007

Voici un artiste qui doit peu à l’école et rien à une imitation servi- le. Dés l’enfance une voix souverai- ne lui murmurait « tu seras peintre et tu seras toi- même ». La voix avait dit vrai. Se succédèrent les années fécondes où Pierre BERTIN Reçut la reconnaissance de ses

pairs, l’admiration d’un public aver- ti et de nombreuses distinctions. Et voici que pour sa 25éme exposi- tion à la Galerie Cart (quelle fidéli- té), il nous offre une gerbe épanouie de « fleurs » cueillies Çà et là au gré de son inspiration… Léon DEPIERRE

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