Journal C'est à Dire 127 - Novembre 2007

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Santé L’ U.F.C. part en guerre contre l’obésité infantile

“H alte à l’obésité !” Le chiffre à lui seul effraie. Au cours des dix dernières années, le nombre de personnes atteintes d’obésité a progressé de 136 % en Franche-Comté. “La région a connu l’évolution la plus impor- tante de France, loin devant toutes les autres. La moyenne se situe plutôt autour de 30 à 40 %, ce qui était énorme” , analyse Monique Bisson, la présidente de l’U.F.C.-Que choisir à Besan- çon. Son explication : “On était jusqu’alors plutôt préservé par rapport à d’autres zones et on rattrape notre retard à toute vitesse. Malheureusement” , ajou- te-t-elle. Début novembre, l’association de défense des consommateurs a tiré la sonnette d’alarme. Une conférence de presse a été orga- nisée à Besançon, des courriers envoyés aux députés locaux. Car pour Monique Bisson, “ce qui se passe est un problème extrê- mement grave. Nous ne sommes L’obésité a plus que doublé en dix ans en Franche-Com- té, le taux le plus important de France. L’U.F.C.-Que choi- sir tire la sonnette d’alarme et revendique une “politique nationale” du problème.

l’association prône aussi la créa- tion de postes de diététiciens dans les cantines et la prise en compte de la variété et de la qualité nutritionnelle des ali- ments dans la composition des repas. Car les conséquences de l’obésité infantile sont immenses. Dia- bète de type 2 précoce, risque

pas encore comme aux États- Unis mais on s’en approche dan- gereusement.” Selon les chiffres de l’association, un enfant sur six est obèse en France. Un chiffre qui progresse tous les ans de près de 6 %. Une véri- table épidémie silencieuse. En cause : trop de gras, de sel et de sucre au détriment des

fruits et légumes frais. L’U.F.C.-Que choisir accuse les industriels et la grande distribution. “Difficile de faire ses courses dans un super-

d’obésité à l’âge adul- te, maladies cardio- vasculaires, hyper- tension… la liste gla- ce le sang. “L’ensemble de ces

Les conséquences de l’obésité infantile sont immenses.

marché du secteur sans croi- ser dès l’entrée une montagne de pots de pâte à tartiner ou de sodas” , s’énerve la présidente locale de l’association, qui récla- me aussi que les industriels développent des plats cuisinés plus équilibrés, “y compris en associant en amont la recherche en agroalimentaire de l’I.N.R.A. et du C.N.R.S.” Pour rééquilibrer les repas de la restauration scolaire,

problèmes réduisent en moyen- ne l’espérance de vie de 10 ans” , rappelle l’U.F.C., citant des études médicales. L’association réclame l’adoption d’une loi pour lutter contre l’obésité infantile. “On nous dit parfois que ces mesures coûtent cher. Mais c’est peu par rapport à la prise en charge par la Sécurité Sociale des conséquences de l’obésité” , assène Monique Bisson. S.D.

“Difficile de faire ses courses dans un supermarché local sans croiser dès l’entrée une mon- tagne de pots de pâte à tartiner ou de sodas”, proteste Monique Bisson. (photo archive Càd).

Il fabrique des automates Profession, marchand de rêves Raymond Jacquier, originaire de Villers-le-Lac, est le dernier fabri- cant d’automates de la région. Avant Noël, l’artisan désormais ins- tallé dans la région bisontine s’apprête à équiper villes et vitrines de commerçants de ses automates animés. Un artisan garant d’un savoir-faire en voie de disparition.

L e Père Noël lève le bras pour se brosser les dents. Au robinet, l’eau continue à couler. Dans le même temps, un dauphin bleu surgit du décor et appuie sur le robinet pour le fermer. Plus loin, c’est un lapin assis sur une voiture dont le bras arti- culé brandit une pancarte sur laquelle est inscrit “contrôle carburation”. Du pot d’échappement de la voiture sort un nua- ge de coton figurant les fumées polluantes.

de matière première, de grillages, de mannequins, ces outils, ces prises élec- triques… À se demander comment il s’y retrouve dans ce délicieux caphar- naüm. Raymond Jacquier fabrique des auto- mates depuis plus de 25 ans. Après avoir mené sa carrière d’artisan paral- lèlement à sa profession d’électromécanicien, il en fait son métier depuis une dizaine d’années. “Un jour,

Ces automates, et d’autres enco- re, s’apprêtent à quitter Serre- les-Sapins pour la commune de Vesoul où ils seront installés dans quelques jours pour les fêtes de fin d’année. Le thème de ces ani- mations de Noël dans la pré-

j’en ai eu marre d’avoir un patron sur le dos, j’ai démis- sionné de mon travail. Depuis, je me consacre à 100 % à mon activité artisanale” explique- t-il. Ses clients, ce sont les com- merçants ou les municipalités

À Chalon- sur-Saône, à Vesoul, à Pontarlier.

Dans son atelier, des dizaines d’automates qu’il a fabriqués attendent d’être livrés. C’est l’heure des derniers réglages.

Il a commencé au début des années quatre-vingt à réaliser son premier automate, par amitié, avant que le bouche-à-oreille fasse son œuvre et que les commandes affluent. D’ici décembre, l’artisan ira installer ses réalisations à Chalon-sur-Saône, en région pari- sienne, à Vesoul, à Pontarlier… Il a des contacts avec les villes de Chartres, de Montbéliard, de Saint-Priest… Aujourd’hui, son carnet de commandes est rempli jusqu’au milieu de l’année

2009. Il faut dire qu’on est loin du tra- vail à la chaîne. “La fabrication d’un seul automate me prend parfois plus de 200 heures.” En cette fin d’année, on verra quelques- unes des réalisations de Raymond Jac- quier sur le marché de Noël de Besan- çon, place Granvelle. C’est à lui que l’on doit également les animations pré- sentes dans la vitrine de la Banque Populaire de Besançon, avenue de l’Helvétie. Et c’est certainement à ce

moment-là que l’artisan sera le plus heureux, à l’instant où les enfants émer- veillés découvriront ses nouvelles réa- lisations. “J’ai plus de plaisir à voir la satisfaction des gens quand ils regar- dent les animations qu’à recevoir le chèque d’une commande” dit-il. Raymond Jacquier, à l’image de ceux qui admirent ses réalisations les yeux écarquillés de bonheur, n’a rien perdu de son âme d’enfant. J.-F.H.

fecture de Haute-Saône, on l’aura com- pris, s’articule autour des économies d’énergie. Le décor de l’atelier de Raymond Jac- quier est surréaliste. Dans la pièce atte- nante à l’atelier, un ours en peluche gigantesque accueille le visiteur. Plus loin, entassés sur une étagère, d’autres peluches attendent patiemment d’être à nouveau animées par la main de leur créateur. Puis il y a ces amoncellements

qui lui commandent des automates qui feront la joie des enfants dans les devan- tures ou sur les marchés de Noël. L’artisan installé à Serre-les-Sapins travaille le reste du temps pour des musées qui lui commandent des auto- mates. “Pendant six mois, je travaille pour les musées, et le reste du temps pour Noël” résume M. Jacquier qui esti- me être “le dernier des Mohicans” de cette profession devenue rarissime.

Prochaines parutions du journal C’est à dire : le 10 décembre 2007 et le 7 janvier 2008

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