Journal C'est à Dire 125 - Septembre 2007

É C O N O M I E

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Argent Vincent Diaz : “Toutes les catégories sociales sont concernées par le rachat de crédit” Fondateur de l’établissement Créditec, installé dans la région bisontine, Vincent Diaz revient sur une activité en plein essor : le rachat de crédits de particuliers en difficultés.

C’ est à dire : Vous êtes un ancien banquier, vous avez été assureur, depuis 1994 vous êtes spécialisé dans le rachat de crédits aux particuliers, vous avez créé pour cela la société Cré- ditec. Quel est votre rôle actuelle- ment ? Vincent Diaz : Je suis intermédiai- re en opération de banque, un métier complémentaire à celui des banques. C’est-à-dire que je trouve des solutions à des personnes que leur banque ne veut plus financer en rachetant leur(s) crédit(s) et en étalant leurs dettes dans la durée. Toutes les banques ne peu- vent pas répondre à toutes les demandes. Notre position nous donne la chance d’aller chercher le meilleur produit pour le client dans les meilleurs établissements financiers spécialisés en restructuration de crédits. En Fran- ce, nous sommes actuellement 2 500 sociétés à faire du rachat de crédits, mais nous sommes très peu à être agréés par l’A.F.I.B. (association fran- çaise des intermédiaires bancaires). Càd : Quel est le profil de votre clientèle ? V.D. : Toutes les catégories socio-pro- fessionnelles sont représentées. Cela va du médecin parisien au sénateur, mais notre fond de clientèle est le couple de Français moyens dont les revenus atteignent les 3 000 euros par mois. On pense souvent que ce sont les per- sonnes les plus modestes qui se tour- nent vers des organismes comme Cré- ditec, alors que ça n’a rien à voir. Un

accident de la vie, des enfants en études par exemple, peuvent conduire un client à revoir sa situation financière et à éta- ler sa dette. Càd : Comment êtes-vous considé- ré par les banques ? V.D. : Le paradoxe, c’est que les ban- quiers nous envoient des clients. Je ne suis pas perçu comme un concurrent, mais comme quelqu’un qui peut appor- ter des solutions à la clientèle jugée comme difficile par les banques. Càd : Le fait que votre activité soit en progression n’est-ce pas le signe d’une société qui dérape et qui s’appauvrit ? V.D. : Non, c’est la société de consommation qui veut cela. À mon sens, ce n’est pas le signe d’un pays qui s’appauvrit, au contraire. Pour faire fonction- ner l’économie, il faut vendre les produits, si le client en face n’a pas les moyens financiers d’acheter, il fait un crédit. À titre de comparaison, je suis allé aux États-Unis. J’ai vu com- ment fonctionnait le système. Aujour- d’hui, 90 % des dossiers dans ce pays passent par des courtiers. Càd : Finalement, les clients qui viennent chez vous sont surendet- tés ? V.D. : Les surendettés ne font pas par- tie de ma clientèle, ils sont pris en char- ge par la Banque de France. Ce sont des gens qui ne peuvent plus faire face à leurs dettes. Ici, nous sommes

capables de trouver une solution pour une personne qui est endettée à 60 %. Càd : D’accord, mais à quel prix est la solution ? V.D. : Le client attache peu d’impor- tance au taux que nous allons prati- quer pour lisser sa dette, bien que celui- ci se situe dans la moyenne du mar- ché : entre 4,30 et 5,80 % pour les pro- priétaires et entre 6,20 et 8,60 % pour les locataires. Ce qui l’importe, c’est de réduire son niveau d’endettement. Si on passe d’une surface d’endettement de 60 % à 30 %, en allongeant la durée, le client est satisfait. même manière qu’une agence immo- bilière prend une commission dans une transaction. Càd : N’y a-t-il pas un danger pour le client, qui, une fois son taux d’en- dettement réduit, est tenté de réem- prunter ? V.D. : Non, les clients qui viennent nous voir sont des gens qui veulent sortir d’une situation. La personne concernée n’est pas tentée de dépenser son gain. Au contraire, si elle économise 1 000 euros par mois par l’intermédiaire de ce procédé, elle va épargner un tiers de la somme. Après dix ans d’économie, Càd : Comment est rému- nérée votre entreprise dans le processus ? V.D. : C’est un mandat que nous prenons. Le client nous paie pour que l’on reprenne son crédit, exactement de la

Vincent Diaz : “Les dossiers que nous solutionnons proviennent de toute la France.”

“Nous avons en moyenne 100 000

complémentaire de celui des banques. Des organismes bancaires vous ont-ils déjà approché pour vous racheter ? V.D. : J’ai eu des propositions. Mais je ne veux pas céder cette affaire qui est familiale puisque j’ai aujourd’hui mes enfants qui travaillent avec moi. Je suis bien secondé. Càd : Quel est le chiffre d’affaires de Créditec ? V.D. : Il est de 6 millions d’euros. Nous sommes 26 personnes à travailler sur le site de Roche-lez-Beaupré. J’ai une agence secondaire à Hyères et j’ai créé un centre d’appel téléphonique au Maroc qui emploie 11 personnes. Cet- te ouverture vers le Maroc m’a permis de créer 10 nouveaux emplois à Roche- lez-Beaupré. Propos recueillis par T.C.

la personne pourra peut-être rembourser par anticipation ses crédits. Càd : Sur combien d’années pou- vez-vous étaler une dette ? V.D. : Nous pouvons aller jusqu’à 35 ans. Càd : Combien de dossiers traitez- vous chaque année ? V.D. : Nous avons en moyenne 100 000 contacts par an. Ce sont des gens qui sentent que leur situation financière est critique et qu’ils devront trouver une solution. Ils nous appellent pour se renseigner mais ne vont pas jus- qu’au bout de la démarche. Nous trai- tons au final 2 000 dossiers par an. Les dossiers que nous solutionnons pro- viennent de toute la France. La Franche-Comté représente 10 %.

contacts par an.”

Càd : Votre travail est finalement

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