Journal C'est à Dire 125 - Septembre 2007

É C O N O M I E

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Des éoliennes modestes mais puissantes Science Le Bisontin Christian Ferrandez et ses par- tenaires visent le marché du grand public avec ces nouvelles éoliennes discrètes, puissantes, mais qui sont encore chères.

imagination une fois l’âge de la retraite atteint. À 65 ans, cet ingénieur de Besançon a fon- dé Réal-Tronique, une micro- entreprise dont il est le seul homme à bord. Le but de son initiative était de créer les conditions nécessaires à la poursuite de projets enga- gés dans le cadre de ses travaux au C.N.R.S. Par exemple, Chris-

tian Ferrandez améliore des caméras réservées à des mis- sions scientifiques, en vue de les “industrialiser.” L’ingénieur a été amené à plancher sur ce dispositif pour accompagner les recherches de Madeleine Gri- selin. Cette scientifique franc- comtoise avait besoin de camé- ras pour étudier l’évolution des glaciers au Spitzberg. Depuis, “j’ai mis au point un système étanche, qui est programmable et qui a une autonomie de quatre ans” explique l’ingénieur. C’est ce concept que le glaciologue Luc Moreau vient d’adopter dans le cadre de ses travaux au Groënland. Si la raison d’être de Réal-Tro- nique était de perfectionner ces caméras, l’activité de l’entre- prise s’est étoffée en quelques mois. La nouveauté : des éoliennes d’un nouveau genre. Christian Ferrandez s’est rap- proché de Jean-Claude Bois, l’in- venteur d’une machine à l’étran- ge aspect. Pas de mat, pas d’hé- lice comme sur une éolienne clas- sique, mais une superposition de sortes de roues à aube en alu- minium qui tournent à la for- ce du vent. L’ensemble mesu- re 1,80 m de hauteur. “Ce n’est absolument pas agressif pour le paysage. Cette éolienne peut se placer partout et on peut la déco- rer comme on veut” explique Christian Ferrandez. Cette machine est capable de générer une puissance de 10 kW/h, suf- fisante à l’alimentation élec- trique d’un pavillon. “L’appareil peut également fonctionner pour des ensembles collectifs. Son avantage est qu’il ne génère pas de vibrations, il est silencieux.” Les premiers exemplaires sont fabriqués par la société Cita basée à Lamarche-sur-Saône intéressée dans le projet. “Pour

R etraité du C.N.R.S. depuis le mois de décembre, Christian Fer-

randez aurait pu s’arrêter là. Mais le code du travail n’obli- ge pas à mettre en sommeil son

Christian Ferrandez (à droite) et Gilles Martin, un de ses collaborateurs au C.N.R.S.

financièrement accessible au grand public, et de parvenir à lui trouver une place sur un marché éolien verrouillé des majors. Christian Ferrandez et ses aco- lytes commencent à avoir des

l’instant, nous sommes toujours en phase d’études” précise l’in- génieur. Car ces éoliennes restent chères. Il faut compter environ 18 000 euros pièce. Ce prix pro- hibitif est plombé par le coût de la génératrice

soutiens à Besançon où “on pourrait ima- giner implanter un site de production, il y a suffisamment de fon- derie dans le secteur pour cela.” Christian

(8 500 euros). “Je tra- vaille justement à l’étu- de d’une nouvelle géné- ratrice adaptée à cette éolienne, pour en dimi- nuer le prix” indique Christian Ferrandez.

“Je travaille à l’étude d’une nouvelle génératrice.”

Ferrandez souhaite aussi se rap- procher d’un constructeur de maison individuelle, pour voir dans quelle mesure il pourrait équiper des pavillons de ces éoliennes. Il ne reste à ces entre- preneurs qu’à espérer que le vent tourne en leur faveur. T.C.

Pour le responsable de Réal- Tronique, cette invention qui sera prochainement exposée à Hanovre dans le cadre du salon sur les énergies renouvelables (un exemplaire sera visible aus- si à Besançon), a de l’avenir, à condition de parvenir à la rendre

Les éoliennes mesurent 1,80 m de hauteur et s’adaptent partout.

Ouvans, Laviron, Landresse Des projets dans le secteur de Pierrefontaine Depuis la tempête de 1999, le budget de ces communes qui vivaient de la vente de bois a pris du plomb dans l’aile. Aujourd’hui, avec l’éolien, ces villages voient l’occasion de renforcer leurs finances.

D ans les communes d’Ouvans, Lan- dresse et Laviron, les élus veulent y croire. Ils ont engagé les démarches auprès des services compé- tents de l’État pour demander le classe- ment d’un territoire commun à ces trois villages en zone de développement éolien (Z.D.E.). Le dossier est en instruction. Tant qu’il n’a pas reçu un avis favorable de la D.R.I.R.E. (direction régionale de l’industrie de la recherche et de l’envi- ronnement), les campagnes de mesure de vent ne peuvent pas débuter. Là encore, les collectivités locales ont bon espoir. Elles collaborent sur ce dossier avec la socié- té lyonnaise Gamesa Énergie France spé- cialisée dans le développement de parc éolien. “La déclaration de travaux est dépo- sée à la direction départementale de l’équi- pement. Si tout va bien, la campagne de

mesure de vent devrait débuter en novembre” indique la municipalité d’Ou- vans. Gamesa Énergie France a prévu d’ins- taller deux mats de 80 m de hauteur sur les communes de Laviron et de Landres- se afin de mesurer sur une période de plu- sieurs mois la force du vent à cet endroit. “L’étude doit durer tout l’hiver. S’il s’avè- re qu’il y a assez d’air, alors cette société poursuivra les investigations. Dans le cas contraire, elle abandonnera.” Le scénario le plus optimiste permet de supposer que le projet entrera dans sa phase opérationnelle au mieux dans cinq ans. “Nous n’en sommes donc qu’aux bal- butiements.” Mais pour ces communes rurales, l’éolien représente une carte économique inté- ressante à jouer. Depuis la tempête de 1999, le budget de ces mairies dont la prin- cipale ressource financière provenait de la vente de bois a été sérieusement ampu- té. “Pour nous, il y a un manque à gagner” indique Marie-Jeanne Dromard, maire d’Ouvans. “Les éoliennes apporteraient de la taxe professionnelle qui serait la bien- venue” ajoute Joseph Jacquet, maire de Laviron. Et puis, ce serait l’occasion pour ces élus d’emboîter le pas des énergies renouvelables. L’idée commence à faire son chemin dans les villages. “Pour l’instant dans la com- mune, toutes les personnes sont favorables” estime Joseph Jacquet qui espère comme ses homologues que l’administration ne s’opposera pas. Là, c’est une autre paire de manches.

108 790 € * 713 616 F

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Les éoliennes pourraient être une alternative pour les communes qui vivaient de la vente de bois.

* Tarif du 01/09/07 au 31/10/07 - y compris normes parassismiques, hors adaptation au sol, V.R.D., p.p. peintures, moquettes, aménagements extérieurs.