Journal C'est à Dire 125 - Septembre 2007

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D O S S I E R

Ambiguïté Le “Cailleux” n’est pas Sauget

S i vous cherchez un Pourchet, un Jacquet ou un Marguet dans le Saugeais, mieux vaut connaître son prénom. Ce pays a connu plu- sieurs vagues de peuplement dont l’une des plus importantes se situe après la Guerre de Dix Ans. Les patronymes les plus nombreux correspon- dent tous à des familles connues dès le XVI ème siècle dans le Saugeais. Retour aux sources et aux vil- lages d’origine. - Bôle : à Gilley, avec tous les noms doubles qui se sont ajoutés par la suite, c’est un phénomène courant dans le Haut-Doubs et en particulier dans le Val de Morteau et autour de Montbenoît. Le XVI è- me siècle fut une période de prospérité, et de paix relative, la population s’est alors accrue considé- rablement. On ne disposait alors que d’un nombre assez limité de prénoms, on joua donc sur les sur- noms, Bôle-Reddat, Bôle-Richard. - Droz : à Ville du Pont, avec ensuite les Droz-Bar- tholet, Droz-Vincent. - Faivre : surtout à La Longeville, mais comme c’est le patronyme le plus répandu de Franche- Comté (Le faivre, c’était le forgeron, il y en avait un dans tous les villages). Patronymes Des familles et des villages

L’ affaire du panneau de la République installé sur la commune d’Arçon a fait couler beaucoup d’encre. Le sup- port signalétique avait subi bien des outrages allant même jusqu’à l’arrachage sans qu’on puisse découvrir les auteurs de ces faits. Beaucoup (de Saugets) ont suspecté la jeunes- se d’Arçon. Des actes non pas commandités mais au moins soutenus par nombre de Cailleux plus âgés. D’où vient ce conflit ? “Arçon n’a jamais été rat- taché à Montbenoît sur le plan religieux puis- qu’elle dépendait de la paroisse de Doubs jus- qu’en 1683 avant de devenir ensuite une parois- se indépendante” , explique un “Cailleux” bien au courant de la situation. Les tombes méro- vingiennes découvertes à Arçon attestent de l’existence du village à une période bien anté- rieure aux communes saugettes. “Sur la ques- tion des origines, on aurait plus d’affinités avec la Chaux d’Arlier.” De tout temps, les dictons saugets n’ont pas ménagé leurs voisins immédiats. “Quand ils disent dans l’hymne sauget : “Nous valons bien plus chers dans la monte que les Remonots et les Arçons” , pas besoin d’explications. Cet- dire.” D’autres faits troublants sèment le doute. Pour- quoi l’un des maires d’Arçon fut nommé citoyen d’honneur du Saugeais, une reconnaissance qui par définition s’adresse uniquement aux personnes étrangères à la République ? Les Cailleux ne sont pas également en reste. “Quand on a des filles un peu méchantes, on les marie avec des Saugets” , sourit le réfractaire. Ces querelles de clocher relèvent plus du folk- lore. Les mariages mixtes sont légion. Avec le temps, les rapports se sont bien apaisés. Mais évitez tout de même de traiter un Cailleux de Sauget. C’est plus prudent. F.C. “Plus d’affinités avec la Chaux d’Arlier.” te version authentique a été modifiée par la suite en remplaçant les Arçons par les Lar- monts, ce qui ne veut absolument plus rien

La République du Saugeais semble vouloir prendre un malin plaisir à annexer la commune d’Arçon. Beaucoup de “Cailleux”, nom des habi- tants d’Arçon, s’y opposent de façon parfois virulente.

- Guinchard : à Montflovin.

- Jacquet : à Ville-du-Pont mais ailleurs aussi.

- Marguet : à Arçon.

- Pourchet : dans plusieurs villages dès le XVI ème siècle, mais à Lièvremont aux origines.

- Tournier : à Bugny et Lièvremont.

- Vuillemin : à Hauterive, certaines familles sont passées dans le Val de Morteau, tout voisin, à Grand’Combe où on les retrouve taillandiers.

S’il spécifie qu’Arçon dépendait bien d’une autre paroisse que Montbenoît, le fascicule de présentation de la République englobe clairement cette commune dans le Saugeais. Beaucoup de Cailleux s’insurgent contre cette annexion.

- Dornier : aux Alliés.

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