Journal C'est à Dire 121 - Avril 2007
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V A L D E M O R T E A U
Agriculture Claude Taillard quitte la présidence de l’U.P.R.A. montbéliarde Après toute une vie consacrée à la promotion de la race, l’éleveur des Fins choisit de passer la main à 58 ans. Une sortie par la grande porte.
Le 18 avril dernier à Valdahon lors d’une assemblée extraordinaire de l’U.P.R.A., Claude Taillard a reçu une belle reproduction en bronze d’Opaline, championne qui a servi de modèle à la sculpture du standard idéal de la race.
A vec une montbéliarde qui ne cesse de gagner des parts de cheptel aus- si bien en France qu’à l’étranger, ce président qui exer- cera jusqu’au 2 mai ne peut que se réjouir. “Derrière les résultats, on a parfois tendance à oublier le travail de fond mené depuis de nombreuses années. Avant de son- ger à exporter un produit, il a bien fallu le fabriquer et s’en donner les moyens” , explique l’intéres- sé qui apprécie peut-être davan-
tage encore le fait d’avoir été aux commandes d’un navire où tout le monde rame dans le même sens. Sa vocation remonte bien avant qu’il assume ses premières res- ponsabilités en devenant admi- nistrateur à la coopérative d’in- sémination en 1980. À 8 ans, il assiste aux réunions d’éleveurs. Quand d’autres gamins du vil- lage profitent du congé du jeudi, lui accompagne les techniciens du herd-book dans les fermes des
alentours. “Le syndicat des Fins s’était arrangé pour qu’ils pas- sent ce jour-là” , se souvient celui qui montrait déjà un bel inté- rêt pour la sélection. Un penchant assorti également d’un goût cer- tain pour la communication et les concours. À 15 ans, il n’hésite pas à des- cendre jusqu’à Besançon en trac- teur acheminer du matériel d’ex- position pour la foire comtoise. Des efforts récompensés par de belles rencontres. “J’ai eu l’hon-
neur de saluer le général De Gaul- le au salon de l’agriculture en 1968. Edgar Faure était alors ministre de l’Agriculture, ceci explique cela.”
concours, assure la promotion de la race à l’étranger où l’on se dépla- ce avec la Coopex. On est égale- ment les garants du standard montbéliard. La récolte de lamor-
chères, l’adaptabilité. On a fina- lement adopté une position “équi- librée” qui correspond aux attentes économiques, écologiques actuelles tout en valorisant les qualités lai- tières.”
Après la coopéra- tive d’insémination, il occupe en 1981 la même fonction d’ad- ministrateur au herd-book montbé- liard dont il devient le secrétaire géné- ral en 1994. Quand cet organisme fut remplacé par l’U.P.R.A. Montbé- liarde deux ans plus tard, il se retrouve élu président. “L’U.P.R.A. est une association avec des missions de servi- ce public. Parallè- lement à ça, on organise les
phologie par les biais des pointages s’effectue sous notre responsabilité.” Autant d’actions syno- nymes de voyages, d’échanges avec les autres organismes de sélection,
L’honneur de saluer le général De Gaulle en 1968.
Il reconnaît qu’avec les spécificités d’un cheptel laitier franc-comtois com- posé à 92 % de montbé- liardes, c’est plus facile d’instaurer une telle dyna-
de rencontres avec de grandes personnalités du monde agrico- le et politique. Il se montre émi- nemment satisfait de l’évolution du schéma de sélection appliqué à la montbéliarde. “À l’origine de l’U.P.R.A., la question se posait de savoir si on s’orientait vers une tendance holstein, à savoir pri- vilégier uniquement la produc- tion laitière. Je suis ravi qu’on ait opté pour des critères plus homo- gènes prenant aussi en compte la morphologie, les aptitudes bou-
mique. “Cette cohérence a permis de bénéficier du soutien impor- tant de la Région et ce, quelles que soient les majorités en place.” Claude occupe d’autres fonctions. Il est secrétaire de la Fédération nationale des U.P.R.A., président de la caisse du CréditAgricole de Morteau et administrateur au niveau régional. Autant de sacri- fices consentis sur les loisirs, la vie de famille voire le travail au sein du G.A.E.C. qu’il exploite avec son frère André et son fils Sébastien. “Le jour où j’ai accé- dé à la présidence de l’U.P.R.A., il me semblait normal et néces- saire de leur expliquer la dispo- nibilité que signifiait cette prio- rité. C’est primordial d’avoir des associés et une épouse compré- hensifs.” Seul petit bémol émis au regard de toutes ces années d’engage- ment, le regret de ne pas avoir pu rassembler les quatre orga- nisations montbéliardes comtoises sous un même toit. “C’est avant tout une histoire d’hommes où les exigences des uns et des autres n’ont pas permis de conclure ce qui aurait pu être un bel abou- tissement.” En se retirant peu à peu de ses diverses responsabi- lités, il va désormais travailler davantage sur la ferme, consa- crer plus de temps à la société de musique des Fins et, autre loisir mis en veilleuse, aller jusqu’au bout des multiples livres qu’il n’a jamais pu terminer. F.C.
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Ses responsabilités au sein de l’U.P.R.A. mont- béliarde lui ont permis de rencontrer les plus grandes personnalités du monde agricole et politique. (Salon Paris 2001).
* Tarif du 01/05/07 au 31/05/07 - y compris normes parasismiques - hors adaptation au sol, V.R.D., p.p. peintures, moquettes, aménagements extérieurs.
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