Journal C'est à Dire 120 - Mars 2007

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Les oiseaux sédentaires plus sensibles aux caprices de la météo Nature

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Avec un temps qui joue aux girouettes, com- ment réagit la gent ailée. Certaines espèces s’adaptent bien, d’autres au contraire sont sérieusement menacées.

F ace aux aléas climatiques alternant le chaud et froid sans logique, il vaut mieux être un migrateur. “Même en cas de retour précoce, c’est encore envisageable pour ces espèces de retarder de quelques semaines la période de nidification, voi- re d’aller se réfugier si le froid persiste dans les bas de vallée en attendant des jours plus clé- ments” , explique Noël Jeannot,

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rare qu’un des deux survive en temps normal.” Noël Jeannot n’ose même plus évoquer la situation du Grand Tétras pratiquement disparu du secteur et appelé selon lui à deve- nir une espèce relique du mas- sif jurassien. Son avenir sous nos latitudes semble plus que compromis. La problématique du réchauffement climatique menace plusieurs espèces de pas- sereaux à l’exemple du gobe-mouches. “Cet

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profite à certains opportunistes dotés de facultés d’adaptation leur permettant de s’installer sur des territoires où ils n’osaient s’aventurer jusqu’à présent. Ain- si, les ornithologues voient de plus de plus de goélands nicher autour du lac de Neuchâtel d’où ils partent à la conquête des lacs du Haut-Doubs. Le retour his- torique des cormorans au bord des lacs jurassiens en saison hivernale n’est pas consécutif à la hausse des températures. “Cet oiseau se reproduit au nord de l’Europe. Sa population a aug- menté depuis qu’il bénéficie de mesures de protection, ce qui lui a permis de retrouver son aire de répartition originelle qui englo- bait une partie du Haut-Doubs. Il vient passer la saison froide ici. Mais avec la douceur, ils sont déjà tous remontés au nord.”

Faute d’avoir avancé ses retours de migration, le gobe-mouches arrive trop tard pour se gaver d’insectes qui ont déjà accompli leur reproduction. Cette espèce est menacée par le réchauf- fement climatique.

de l’association des Gazouillis du Plateau. La situation s’avère en revanche plus préoccu- pante pour les séden- taires qui ont profité du réchauffement avant l’heure pour anticiper la période de nidification

“L’hirondel- le des fenêtres est confrontée au même souci.”

oiseau n’a pas réussi à décaler ses retours de migration. Résultat : quand il arrive chez nous, il ne trouve plus assez d’insectes qui constituent son garde-manger. Ces

Damprichard Huit rocs pour le championnat

d’une bonne quinzaine. Des espèces rupestres comme le fau- con pèlerin, le hibou grand-duc ont déjà couvé. La persistance du mauvais temps pourrait mettre en péril les nichées. “C’est particulièrement inquiétant, quand on sait par exemple qu’il subsiste seulement 5 à 6 couples de grand-duc sur le Pays Hor- loger. Un couple élève deux oisillons par nichée et c’est déjà

derniers s’étant reproduits depuis plusieurs semaines, ils sont beau- coup moins nombreux. L’hiron- delle des fenêtres est confrontée au même souci. Depuis trois ou quatre ans, les populations de ces deux espèces diminuent de façon alarmante. Seul un chan- gement des habitudes migra- toires pourrait remédier au pro- blème.” Inversement, le réchauffement

Le club de force athlétique Dan Roc peut se vanter de ses performances. Huit de ses habitués partent pour les cham- pionnats de France dans quelques semaines. L’occasion de découvrir un sport, souvent confondu avec l’haltérophilie.

qui doivent maintenir la bar- re au-dessus de la tête. Seul point commun, les caté- gories de poids et d’âge. “J’ai un pratiquant de 22 ans, 60 kg. Il soulève 95 kg en développé couché. Et un autre, de 41 ans et 42 kg et demi, levant 206 kg jusqu’à mi-cuisse raconte Daniel Rochat. Mais il est vrai que les muscles des jambes sont plus forts que ceux du dos.” Quoi qu’il en soit, les qualifiés partiront à Tremblade, dans les Charentes, pour la finale du championnat de France, les 7 et 8 avril. On leur souhaite bonnes forces.

L e Doubs. Ses paysages magnifiques, son systè- me de gorges protectrices et ses multiples poissons sau- vages. La rivière offre chaque jour la promesse de jeux de pois- sons passionnants. Car depuis le 1 er mars, et jusqu’au 30 sep- tembre, la pêche est à nouveau praticable. Situé à la frontière suisse, le Doubs a tout de même une par- ticularité : celle d’être géré presque internationalement. En effet, 25 kilomètres de ses eaux sont sous la responsabili- té conjointe de la France et de la Suisse. Qualifié par certains sites de pêche comme “faisant probablement partie du top 5 des rivières à truite françaises” , le Doubs et ses gros poissons peuvent se vanter d’être bien protégés. “Cela fait plusieurs années que Depuis le 1 er mars, la pêche à la truite est à nouveau ouverte, pour le plus grand bonheur des aficionados de poissons sauvages de belle taille. Avec toutefois quelques restrictions, posées par la société de pêche “Franco-Suisse”, dans un but de préservation. I ls sont huit. Huit, issus du Club Dan Roc, à Dampri- chard et qualifiés pour les championnats de France. Trois filles et cinq garçons, le tout entre 23 et 66 ans. Et une dis- cipline, mal connue, la force athlétique. “Le principe est de soulever des poids explique Daniel Rochat, le patron du Dan Roc. Mais cela n’a rien à voir avec l’hal- térophilie. Là, on y soulève des

poids beaucoup plus lourd.” Il précise : “En fait, il y a trois types d’épreuves. La première consiste à lever le poids, accrou- pi, la barre sur les épaules. La seconde, le développé couché, se fait allongé sur un banc. On prend la barre à bout de bras et on la ramène sur la poitri- ne. Enfin la troisième consis- te à soulever la barre de terre, jusqu’à mi-cuisse.” Rien à voir donc, avec les haltérophiles

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Pêche Et au milieu coule une rivière

2 500 cartes journalières vendues l’année dernière à la “Franco-Suisse”.

re n’est pas la seule cause de ces petites interdictions. La société de pêche “Franco-Suis- se” tient également à garder le cheptel en bonne santé. Selon André Triboulet, ces mesures permettront “aux truites de frayer au moins une fois racon- te le président. Et il faut éga- lement conserver l’attrait de la rivière, avec des poissons sau- vages uniquement. Nos truites sont moins faciles à prendre, plus méfiantes.” Ce qui rend probablement l’exercice plus amusant pour les pêcheurs. Et avec près de 2 500 cartes journalières vendues l’année dernière, “sans compter les cartes à la semaine, au mois ou à l’an- née” , on peut dire que le Doubs reste bien un des lieux de pré- dilections pour les pêcheurs de toutes techniques.

l’on proteste pour protéger la rivière explique André Tribou- let, président de la société de pêche “Franco-Suisse”. Les algues sont de plus en plus néfastes, et l’on constate la dis- parition de plusieurs petites espèces essentielles.” Une étu- de sur la santé de la rivière devrait d’ailleurs être rendue publique vers la fin de l’année. En attendant, les consignes sont strictes. “On est obligé de mettre la truite à 35 centimètres. En dessous, il est interdit de la pêcher. Cette taille est détermi- née par les études sur la matu- rité sexuelle de l’animal. Vers 3 ou 4 ans, elles font cette dimen- sion précise André Triboulet. Et nous avons également limité le nombre de prise annuelle à 30, au lieu de 60.” Mais l’état de santé de la riviè-

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