Journal C'est à Dire 120 - Mars 2007

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D O S S I E R

Réflexions Les Suisses sont-ils bien vus ? Dans l’enquête menée par la C.C.I., les consommateurs du Val de Morteau ont été interrogés sur leur perception de la clientèle suisse. Florilège des réponses les plus étonnantes. Dans le texte…

L’enseigne Expert s’intéresse toujours à Morteau Électroménager Même si d’autres magasins d’électroménager existent sur le Val de Morteau, la disparition en juin 2006 du maga- sin Expert Favre avait créé un vrai traumatisme. Mais l’enseigne Expert garde toujours un œil sur Morteau.

“N ous en sommes aux prémices des prémices” avoue à demi- mots David Bessadet, le res- ponsable du magasin Expert de Pontarlier. Mais l’intention y est : l’enseigne Expert étudie son éventuel retour sur Mor- teau. Mais une chose est sûre : ce ne sera pas dans les anciens locaux de Favre. Trop grands (800 m 2 de surface de vente) et trop chers, pus de 7 000 euros par mois selon nos sources. “Pour nous, ça reste une volon- té de revenir sur Morteau. Mais comment et avec qui, c’est une autre histoire” avance David Bessadet. Où sont allés les anciens clients récupéré “une bonne partie.” Seulement, habitués à certains services, les clients restent exi- geants. “Parfois, les gens croient qu’on peut passer une après- midi à venir régler leurs chaînes, expliquer en détail le fonction- nement de la télécommande, etc. Tout cela est devenu très com- pliqué dans le sens où nos marges sont de plus en plus faibles. Les clients ont parfois du mal à le comprendre” ajou- Où sont allés les anciens clients de René Favre ? de René F a v r e ? David Bessadet assure qu’il en a

“Quand arrive un Suisse dans un magasin, il est prioritaire sur nous. ça m’énerve, notre argent à nous vaut autant que celui des Suisses.” “On a de la chance de les avoir.” “Les Suisses font quand même que les prix sont plus élevés. Surtout dans l’immobilier.”

“Ici, c’est tout les Suisses qui rachètent.” “La Suisse fait qu’on a un choix commercial à Morteau qui est épatant.” “Dans certains petits com- merces, on préfère la clientèle suisse.”

Projet Toujours pas de Mc Do à Morteau L e projet remonte déjà à plusieurs années. Mais à ce jour, l’arrivée de Mc Donald’s à Morteau n’est toujours pas confirmée et ce, même si les négociations sont bien avan- cées entre le propriétaire du terrain pressenti et l’enseigne américaine. Si Mc Do arrive, il s’implanterait à la place de l’usine à béton gérée par Jacques Ruggeri. Cette centrale à béton doit déménager cette année au Bas-de-la-Chaux dans une unité de production nouvellement construite (vers la déchetterie). Mais l’actuel site Ruggeri doit être libéré puis remis en état avant de pouvoir accueillir Mc Donald’s. D’après Philippe Gille, propriétaire de Mc Donald’s Pontarlier (et pressenti pour prendre les rênes d’un futur Mc Do à Morteau), “la direction de Mc Donald’s maintient sa volonté de venir sur Mor- teau. Le dossier devrait bouger dans les tout prochains mois” assu- re-t-il sans avoir pour autant plus d’informations précises.

L’enseigne Expert ne reprendrait pas les anciens locaux Favre. Trop grands et trop chers.

te le responsable pour qui la clientèle originaire du Val de Morteau reste très intéressan- te. Les anciens clients de René Favre se sont parfois retrouvés désemparés par rapport au ser- vice après-vente. Sur ce point, David Bessadet se veut ras- surant. “Toutes les garanties

chaient beaucoup d’importan- ce. Ceci dit, même avant la fer- meture d’Expert Favre, les res- sortissants du Val n’étaient “que” 54 % à effectuer leurs achats en électroménager sur le Val. 13 % d’entre eux allaient à Besançon et tout de même 22 % déjà à Pontarlier.

liées au réseau Expert sont main- tenues et valables au magasin de Pontarlier, précise-t-il. Et ceci, gratuitement. En plus, nous pouvons livrer gratuitement les clients du Val de Morteau depuis Pontarlier.” Une manière de compenser la perte d’un com- merce auquel les consomma- teurs du Val de Morteau atta-

Morteau : Les commerces sont agréables, beaucoup d’efforts sont faits pour les vitrines, ils sont attrayants. L’ac- cueil des commerçants est jugé satisfaisant. Mais à Morteau, aux yeux des consommateurs du Val, il y a “trop d’optique, trop de fleuristes, cer- tains commerces sont vieillots et parfois les articles sont chers à cause des Suisses.” Et les magasins pour enfants sont jugés trop chers. Les Fins : Des services intéressants mais limités. Les com- merces de proximité sont jugés rares (c’était avant l’implantation du Relais des Mousquetaires). Villers-le-Lac : Les consommateurs soulignent “la rareté des com- merces et la nécessité d’une restructuration en pen- sant aux personnes âgées.” Pontarlier : Dans la capitale du Haut-Doubs, l’offre est quali- tative, les commerçants jugés sympathiques, c’est une ville “plus intéressante en termes de nombre de magasins, le centre-ville est attirant.” Besançon : pour les habitants du Val de Morteau, Besançon apparaît naturellement comme la capitale de l’offre commerciale, avec “des commerces nombreux, variés, avec un choix important, des zones com- merciales pratiques, des commerces plus compé- titifs.” En revanche, ils pensent qu’il y manque de rap- ports humains et que parfois “la vente est forcée.” Questions Comment jugent-ils leur lieu d’achat ? Les habitants du Val de Morteau donnent leur appréciation sur les communes où ils consomment le plus souvent.

L’offensive pontissalienne se durcit Concurrence Deux poids lourds font l’actualité du commerce à Pontarlier en ce moment. L’Entrepôt du bricolage qui ouvre la plus grande surface de bricolage du Haut-Doubs et Décathlon dont la demande d’implantation est examinée le 28 mars.

C’ est l’épouvantail pour certains commerçants du Haut-Doubs, c’est l’enseigne attendue pour de nombreux consommateurs. Décathlon doit ouvrir ses portes sur la commune de Doubs au printemps 2008. Mais, car il y a un “mais”, l’arrivée du numéro 1 français des articles de sport devait déjà passer la barrière de la commission dépar- tementale d’équipement commer- cial (C.D.E.C.) ce mercredi 28 mars qui donnera ou non son feu vert. Décathlon à Pontarlier, “ce sera un magasin généraliste, avec beaucoup de marques qui nous sont propres, et qui n’existent donc pas sur le bas- sin de Pontarlier. Bien sûr, comme tous nos magasins basés dans le Grand Est, ils seront multisports mais avec une politique commer-

ciale axée sur les sports de montagne et sur le vélo. Mais l’avan- tage de Décathlon, qui répond à une vraie deman-

“Attirer les clients dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres.”

L’Entrepôt du bricolage s’étale sur plus de 7 000 m 2 à Doubs.

de des consommateurs, c’est une offre variée avec des prix compéti- tifs ” présente Éric Juhliet, le direc- teur général de Décathlon Grand Est. Si la C.D.E.C. valide le projet, Décathlon annonce la création “d’une trentaine d’emplois pour commen- cer sur Pontarlier” affirme le diri- geant. Un deuxième poids lourd, dans un autre secteur d’activité, ouvre ses portes le 29 mars à Pontarlier. L’En- trepôt du bricolage, créé par les res- ponsables du magasin Weldom de

Pontarlier, deviendra, et de loin, la plus grande surface du Haut-Doubs dédiée au bricolage. “ Nous ne serons pas un magasin dit à bas prix, même si nous proposons des tarifs très compétitifs. La perceuse à 10 euros, ce ne sera pas notre “truc”. Nous avons en revanche la volonté de démocratiser les produits de marques pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Exemple : une per- ceuse professionnelle vendue ailleurs 150 euros, nous la proposerons à

aussi sur la clientèle suisse à hau- teur de 10 ou 15 %. Nous sommes optimistes car en 2006, les seuls magasins de bricolage qui ont connu une progression sur le marché natio- nal sont ceux basés sur ce concept- là” annonce M. Gagelin. Même si le Val de Morteau est très bien pourvu en magasins de brico- lage, l’arrivée de cette nouvelle gran- de surface aura forcément un impact. J.-F.H.

120 euros environ. Nous voulons le mieux pour le moins cher” commente Jean-Louis Gagelin, le co-gérant de ce magasin qui s’étale sur plus de 7 000 m 2 . Et l’ambition de ce nouveau maga- sin ne s’arrête pas aux portes de Pontarlier. : “On espère attirer les clients dans un rayon d’une cin- quantaine de kilomètres. Jusqu’au- delà de Morteau, vers Le Russey, et de l’autre côté, jusqu’à Champa- gnole et Valdahon. Nous comptons

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