Journal C'est à Dire 120 - Mars 2007

D O S S I E R

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Les élus du Val de Morteau viennent de lancer une opération de redynamisation du commerce et de l’artisanat dont l’objectif est notamment de contrer la poussée impitoyable des zones commerciales dans le secteur de Pontarlier. Les plus récentes études montrent que Pontarlier - et Besançon dans une moindre mesure - exercent une attractivité toujours plus forte sur les consommateurs du Haut-Doubs horloger. Le projet d’implantation d’un Décathlon dans la capitale du Haut-Doubs (décision le 28 mars), l’ouverture récente de la plus grande surface de bricolage du Haut-Doubs le 29 mars, également à Pontarlier, risquent de renforcer encore cette évasion commerciale. Le commerce du Val de Morteau peut-il résister à cette concurrence frontale, comment les commerçants locaux trouvent-ils la parade, la ville de Morteau risque-t-elle de devenir la banlieue pontissalienne en matière de commerce ? Éléments de réponse. VAL DE MORTEAU : quel avenir pour le petit commerce ?

Les habitudes de consommation des habitants du Val passées au peigne fin Étude

Une enquête menée par la Chambre de Commerce a servi de base pour lancer une opération de redyna- misation du commerce dans le Val de Morteau. Seu- lement, depuis l’enquête, l’offre commerciale de Pon- tarlier et d’autres zones attractives s’est encore enrichie.

re de Morteau plus loin), est mi- figue mi-raisin. Oui, le Val de Morteau est assez riche enmatiè- re d’offre commerciale mais non, on n’y trouve pas tout. Comment les consommateurs du cru jugent-ils le Val de Morteau ? Le principal point relevé concer- ne les prix. Pour 73 % des per- sonnes interrogées (la Chambre de Commerce avait envoyé des questionnaires à 2 000 foyers), les prix sont plutôt élevés dans les magasins du secteur. Malgré tout, les consommateurs consi- dèrent que le premier critère de consommation sur place est logi- quement, pour 81 % d’entre eux, la proximité. Ils mettent aussi en avant “la facilité d’accès et la qua- lité des produits vendus.” En revanche, 72 % des sondés disent

que le fait de faire ses courses sur d’autres pôles commerciaux se justifie par le fait que le choix des produits est plus important et les prix “plus intéressants” pour 67 % d’entre eux. Si on entre dans le détail de l’étu-

quentés par les gens du Val sont la Halle aux Chaussures (Pon- tarlier), Vêtimarché (Morteau) et la Halle aux Vêtements (Pon- tarlier). Au rayon des achats alimentaires, Morteau est la principale desti-

habitants du Val de Morteau ont émis plusieurs vœux. Pour les vêtements “jeunes”, ils aimeraient voir s’implanter un Pimkie ou un Camaïeu. Il manquerait aussi certainsmagasins comme les vête- ments Z, Kiabi ou encore Décath- lon. Les sondés pensent aussi qu’il faudrait “un autre magasin de sport pour concurrencer Inter- sport” ainsi qu’un “magasin spé- cialisé en travaux manuels, pour éviter de devoir aller en Suisse.” En conclusion, cette étude per- met de montrer que l’offre com- merciale du Val de Morteau répond avant tout à un besoin de proximité. “Mais pour satisfaire ce besoin, les consommateurs ne sont pas prêts à accepter toutes les spécificités locales” notent les enquêteurs. Les habitants du Val

C omparée à d’autres villes de sa taille ailleurs en France, Morteau - et les communes alentour - sont loin d’être sinistrées enmatiè- re de commerce. On y trouve presque de tout. Seulement, le Val de Morteau n’arrive pas à retenir tous ses habitants quand il s’agit d’effectuer ses achats. Que ce soit des achats non ali- mentaires ou mêmes les courses alimentaires. Fin 2004, la Chambre de Commerce et d’In-

de, on arrive à connaître les enseignes qui retien- nent le plus la faveur des consommateurs du Val. Ainsi, pour l’achat de vêtements et de chaussures. Morteau

nation, pour 6 à 8 ménages sur 10. Mais les hypermarchés de Pontarlier sont tout de même considérés com- me “deuxième lieu d’achat.”

dustrie du Doubs avait mené une vaste enquête dans la population du Val de Morteau pour tenter de cerner ses habitudes. Achè- tent-ils leurs vêtements à Mor- teau, si non, ou vont-ils ?…Toutes les catégories de produits ont été passées au crible. Le constat qui ressort de cette étude sur laquelle se sont appuyés les élus locaux pour lancer le mois dernier une opération de revi- talisation du commerce et de l’ar- tisanat (voir l’interview du mai-

“Il manque une boulangerie dans le haut de Morteau.”

ne retient dans cette catégorie que 34 % des ménages pour les vêtements et 40 %pour les chaus- sures. Les deux villes de Pon- tarlier et Besançon obtiennent des résultats plus importants en tant que premiers lieux d’achat. Et les magasins les plus fré-

Les consommateurs sondés met- tent le doigt sur quelques carences qu’il conviendrait de solutionner. Par exemple, il faudrait un “hôtel style Formule 1” , ou encore “une boulangerie dans le haut de Mor- teau, vers le lycée.” Au chapitre des enseignes manquantes, les

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