Journal C'est à Dire 117 - Décembre 2006

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V A L D E M O R T E A U

Patrick Chopard-Lallier, le passager du vent Villers-le-Lac À 41 ans, le pilote de Villers-le-lac est champion du monde par équipe de deltaplane. Il s’apprête maintenant à relever un nouveau défi : par- tir du Meix Musy et voler pendant 300 km en direction du sud.

Un atelier “déco” au C.A.T. de Morteau Social Le Centre d’Aide par le Travail vient de lancer un atelier déco- ration qui vient notamment de décorer l’horloge Alonet mise en jeu lors du récent Téléthon mortuacien.

S on delta, c’est un peu comme sa moitié. Tous les deux sont insépa- rables. En 27 ans de pra- tique, Patrick Chopard-Lallier a passé environ 2 700 heures (1 350 vols) pendu sous son aile à regarder le monde d’en haut. “C’est l’activité aérienne qui res- semble le plus au vol de l’oiseau” affirme le pilote expérimenté. Se laisser porter par les vents, sans moteur, dans ces condi- tions, la liberté doit avoir une autre saveur en altitude. Elle est encore différente lorsqu’il s’agit d’une compétition où au plaisir de voler s’ajoute un enjeu : gagner. À 41 ans, Patrick Chopard-Lal- lier est membre de l’équipe de France de deltaplane. En mai dernier, il était avec ses acolytes à une quarantaine de kilomètres d’Orlando en Floride pour par- ticiper aux championnats du monde de la discipline. Il faut le reconnaître, pendant ce temps- là dans l’Hexagone, on se pré- occupait davantage de la santé de Zizou et de sa bande mal engagée dans le mondial de foot- ball, que du parcours des bleus dans le ciel américain. Et pour- tant, ces oiseaux-là ont donné des ailes au coq tricolore en rem- portant les championnats du monde par équipe devant deux nations coriaces, l’Autriche et l’Italie. “Ça faisait des années qu’on se bagarrait pour ça” lâche d’un ton revanchard le deltis- te de Villers-le-Lac, membre du club les Ailes du Val. Une compétition de delta, c’est un peu comme une régate en mer. Toutes les ailes partent en même temps (à Orlando elles étaient tirées par des U.L.M.). Les pilotes doivent parcourir une distance variant de 120 à 200 km le plus vite possible, en suivant un parcours précis. La vitesse

Patrick Chopard-Lallier lors des championnats du monde en Floride.

moyenne est de 50 km/h. “C’est une course en peloton. La dif- férence se fait dans les derniers kilomètres. C’est là qu’on décide d’aller le plus vite. On passe la ligne d’arrivée à 50 m du sol à plus de 100 km/h” indique Patrick Chopard-Lallier. Voilà un sport grisant et spectaculai-

pe de France en 1985. Cet hom- me-là a volé au-dessus de l’Aus- tralie à plusieurs reprises, de l’Italie, de la Suisse ou encore de l’Autriche. En 2002, certains se souviennent sans doute qu’il s’était envolé duMeix Musy pour se poser 261 km plus loin à Valence. C’était le 10 ème plus long

De gauche à droite, Fabienne, Didier, Sandrine Greusard l’éducatrice et Angélique, piliers de l’atelier de décoration du C.A.T. de Morteau.

L’ ambiance est stu- dieuse. À l’extérieur, un homme s’affaire devant une table bas- se, une ponceuse à la main. Dedans, une jeune dame s’ap- plique à peindre en blanc une planche à découper tandis qu’à l’arrière de la pièce, concentrée, une troisième finit de peindre un délicat escargot sur un meuble. Le travail dans l’atelier de déco- ration nouvellement installé au C.A.T. bat son plein. Sandrine Greusard, éducatrice technique spécialisée est là pour veiller sur le travail de ces handicapés dans cet atelier qui regroupe cinq personnes. “L’activité déco- ration a été officiellement lan- cée il y a un mois et demi, pré-

vol en delta en France. Mais dans ce domaine, les records tombent sou- vent et Patrick Chopard- Lallier compte bien battre le sien. Il s’est fixé comme objectif de pas- ser la barre des 300 km

cise Didier Bertrand, le chef d’atelier du C.A.T. Cet atelier se spécialise dans la décoration de meubles, soit des meubles de réparation, soit des objets que les gens peuvent nous deman- der de décorer à leur goût.”

teau. “Outre la décoration de meubles, nous pouvons propo- ser aussi la réalisation de fresques sur toiles pour décorer une salle de mariage par exemple” ajoute Sandrine Greu- sard.

re ! Les deltas sont des petits bijoux de tech- nologie. L’aérodyna- misme est parfaite- ment étudié. Ces ailes qui se rapprochent “le plus du planeur” coû- tent entre 10 000 et

“Ça faisait des années qu’on se bagarrait pour ça.”

Fabienne Perrey, l’une des travailleuses, a décoré l’horloge que la maison Alonet avait offerte à la tombola du récent Téléthon à Mor- teau. Durant tout le week-end, les réalisa-

Les ateliers du C.A.T. de Morteau emploient au total 71 personnes handicapées. L’atelier de montage travaille notamment pour des entreprises comme Klaus, la Fabi ou enco-

“Nous pouvons proposer aussi la réalisation de fresques.”

en direction du sud en partant toujours du Meix Musy, le som- met fétiche des deltistes du Haut- Doubs. “C’est un cheminement raisonnable” estime le pilote qui se lancera peut-être dans cette aventure au mois de juin. La perspective de ce nouveau défit lui donne déjà des ailes. T.C.

13 000 euros et pèsent en moyen- ne 43 kg. Tout l’équipement du pilote est profilé : du casque jus- qu’au boîtier qui abrite les ins- truments de vol, en passant par le harnais. Il faut offrir le moins de résistance possible à l’air. L’expérience de chacun fait le reste. Celle de Patrick Chopard- Lallier commence à compter. Il a intégré la première fois l’équi-

tions du C.A.T. ont été exposées en vitrine de la bibliothèque de la rue Barral à Morteau. Il y a quelques mois, les travailleurs du C.A.T. avaient réalisé la fresque qui décore actuellement l’entrée de la M.J.C. de Mor-

re les moulins à poivre Peugeot. L’atelier décoration complète ainsi le savoir-faire de ces tra- vailleurs aussi discrets qu’ef- ficaces. J.-F.H.

Devenez des cousins du monde Solidarité Un Mortuacien vient de lancer un concept de solidarité innovant pour tisser des liens de solidarité entre nous et l’Afrique. L’objectif est de soutenir l’envie d’entreprendre sur ce continent.

C’ est une initiative origi- nale que vient de lan- cer Vincent de Chassey. Ce Mortuacien, banquier de pro- fession, a créé l’association Cou- sins du Monde dont l’objectif est de tisser des liens de solidarité entre les habitants du Haut- Doubs pour commencer et des habitants de pays d’Afrique afin de les aider à entreprendre. Sur ce continent, il est fréquent que de petits producteurs se regroupent pour financer leur activité suivant le principe de la tontine. Chaque mois, ils se réunissent pour déposer une épargne égale pour tous. “Cet- te épargne collective est immé- diatement prêtée à l’un des

convoyés en Afrique pour abon- der les finances des petits pro- ducteurs. “C’est un des membres du groupe qui trans- portera directement en Afrique l’argent col- lecté ” Le voyageur pourra ainsi voir com- ment sont utilisés les fonds sur le terrain par le grou- pe de cousins artisans. Afin d’expliquer au grand public son système qui est incompa- rable au fonctionnement des grandes O.N.G., Vincent de Chassey prévoit d’organiser en janvier une réunion d’informa- tion.

membres du groupe qui finan- cera ainsi son activité produc- trice (couture, teinture, petite

culture…) et rembour- sera le prêt au terme de six mois. Le mois suivant, c’est un autre qui bénéficiera de l’épargne collective”

Voir comment sont utilisés les dons.

indique Vincent de Chassey. Dans son projet, il propose aux personnes du Haut-Doubs de se regrouper par petits groupes de dix pour reproduire le même système d’épargne. En revanche, le but de cette tontine ne ser- vira pas à financer des activi- tés en France. Les fonds col- lectés (entre 120 et 150 euros par an et par personne) seront

Rens. : 06 22 96 66 50

Les ailes delta sont des petits bijoux de technologie.

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