Journal C'est à Dire 117 - Décembre 2006

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V A L D E M O R T E A U

La neige n’est plus un argument pour les touristes Vacances de Noël Malgré un début d’hiver exceptionnellement clément, les pres- tataires locaux du tourisme affichent le sourire. Ils font quasiment le plein pour les congés de Noël.

Saint-Pétesbourg salue le savoir-faire horloger du lycée Morteau

À cette heure, l’horlo- ge a dû retrouver sa place au musée Kunstkamera de Saint-Pétersbourg. Les visiteurs qui passent devant cette pièce unique savent qu’ils doivent une partie de sa remi- se en valeur aux élèves de la for- mation D.M.A. (diplôme des métiers d’art) du lycée Edgar Faure à Morteau. “Le projet est né en 2003 raconte Patrice Buteau, le responsable de la for- mation. En fait, c’est l’école d’hor- logerie et des microtechniques de Porrentruy en Suisse qui a eu l’opportunité de cette remise en valeur. Le temps de régler les pro- blèmes administratifs, la pen- dule est arrivée en 2004. Dans le cadre de ce projet, Laurent Barot- te de l’E.H.M.P. a pris contact avec nous pour voir dans quel- le mesure nous serions capables de refaire certaines pièces.” Finalement, guidés par leur pro- fesseur, les élèves de D.M.A. ont reconstitué toute la partie échap- pement de cette horloge dite mouvante. Elle indique à la fois l’heure décimale, le calendrier grégorien, l’heure dans 24 points Les élèves du D.M.A. (diplô- me des métiers d’art) du lycée Edgar Faure à Mor- teau ont participé à la remi- se en valeur d’une pièce d’horlogerie unique qui repose désormais au musée Kunstkamera de Saint- Pétersbourg.

“E n général, pour Noël et Nouvel An, ce sont des gens qui viennent en famille passer les fêtes. Ils ne viennent pas séjourner pour la neige” affirme le réseau Loisirs Accueil Doubs qui gère la réser- vation de 250 gîtes sur le dépar- tement. Au 8 décembre, le taux de remplissage des gîtes attei- gnait les 50 % pour la période Noël-Nouvel An. Un taux jugé “tout à fait normal.” Dans les structures d’héberge- ment du Haut-Doubs, on confir- me la tendance. On est même encore plus optimiste chez cer- tains. À Villers-le-Lac, le villa- ge-club L’Évasion Tonique affiche un large sourire. La résidence, rénovée récemment, a conquis un nouveau public pour ses séjours de fin d’année. “Pour Noël, on a proposé des forfaits 4 jours 3 nuits. Nous avons déjà une soixantaine de personnes. Nous sommes quasiment sûrs de fai- re le plein, soit 130 personnes, confie Véronique Lorenzelli, la responsable d’Évasion Tonique. Pour Nouvel An, c’est encore

d’affaires par an.” Jean-Paul Marguet recevait par exemple tous les ans l’équipe de France d’aviron, heureuse de trouver les pistes de fond à quelques mètres de leur lieu d’hébergement. Ce marché, parmi d’autres, a dis- paru avec la suppression des 30 km de pistes entre Villers-le-

mieux, nous affichons complet depuis deux mois. À ces périodes, l’effet neige n’est vraiment pas déterminant” confirme-t-elle. Un peu plus haut, au hameau du Cernembert, Jean-Paul Mar- guet gère plusieurs lieux d’hé- bergement. Son discours est sen- siblement le même, en plus fata-

liste. “L’activité hiver n’existe quasiment plus dans notre secteur, les gens viennent avant tout pour être à la mon- tagne, dans la nature. Les gens ne viennent plus pour le ski et la nei-

Lac et Les Fins. Les tou- ristes se consoleront avec les nouveaux circuits de raquettes balisés pro- chainement sur ce ver- sant-là de la montagne. De l’autre côté du Val, côté Montlebon, le rai-

“Nous sommes quasiment sûrs de faire le plein.”

ge à cette période” dit-il. Cepen- dant, lui qui gère plus d’une cen- taine de lits sur les hauteurs de Villers-le-Lac (Auberge Franc- Comtoise, Cerneux-Billard et dif- férents gîtes) continue à déplo- rer avec amertume la suppres- sion en 2002 du traçage des pistes de ski de fond dans le secteur de Lagattau. “Si les élus ont décidé cela, c’est certainement qu’il y avait de bonnes raisons. Il n’em- pêche que depuis 2002, cela repré- sente pour moi près de 40 000 euros de perte de chiffre

sonnement est un peu plus nuan- cé. Situés en pleine nature, les “greniers du Meix-Lagor” sont au pied des pistes. Nicole Mon- net, responsable des lieux, affir- me que “la neige reste vraiment un plus très apprécié des tou- ristes.” Mais neige ou pas, les réservations vont bon train. Les greniers duMeix-Lagor affichent complet jusqu’à la fin du mois de mars. “Pour Nouvel An, les gens réservent maintenant plus d’un an à l’avance.” J.-F.H.

L’horloge mesure 1,35 m de hauteur et la sphère mesure 50 cm de diamètre.

destinée à la Russie.” À la partie technique s’est donc ajouté tout un volet histoire

En bref…

différents du globe, ainsi que la position des astres autour du soleil. Les différents ensembles de ce petit bijou de technologie de 1,35 m de hauteur sur- monté d’une sphère de

de l’art que les élèves mortuaciens ont étu- dié. Le traitement de cette pièce unique les a également conduits à collaborer avec d’autres corps de métiers comme les

Chorale La chorale La Pastourelle de Villers-le-Lac donne son concert de Noël samedi 16 décembre à 20 h 30 à l’égli- se de Villers-le-Lac. La for- mation co-dirigée par Claudi- ne Binétruy et Caroline Lamen- din reçoit les choristes d’In- tervals (Montbenoît). Au pro- gramme de la soirée, chants traditionnels de Noël et ora- torio “la nuit des bergers”. L’en- trée est libre. La Pastourelle prépare par ailleurs son ving- tième anniversaire qui sera fêté le 10 mars prochain à la sal- le des fêtes de Villers-le-Lac. Atalante Au cinéma l’Atalante de Mor- teau, “Lady Chatterley” de Pascale Ferran du 14 au 18 décembre et “Cœurs” d’Alain Resnais du 20 au 23 décembre. Loto Loto des produits régionaux organisé par l’union musica- le des Fins samedi 6 janvier à la salle polyvalente des Fins à 20 h 30. Parmi les lots, 25 jambons à gagner, puis chou- croutes, fondues… Verts Les Verts du Haut-Doubs sou- tiennent le projet d’éoliennes au crêt Moniot. En revanche, ils sont contre le projet de por- cherie à Gilley.

“Il s’agissait d’objets de prestige destinés à la noblesse.”

50 cm de diamètre datent de 1730 et 1792. Cette horloge est française ! “À l’époque, il s’agissait d’objets de prestige destinés à la noblesse” poursuit Patrice Buteau. Il ajoute : “On ne sait pas comment elle s’est retrouvée à Saint-Pétersbourg. Mais sur le cadran, on peut remarquer sur ce que l’on appel- lerait aujourd’hui des fuseaux horaires que deux points ont été mentionnés : Paris et Saint- Pétersbourg. Cela signifierait qu’elle était de toute manière

ébénistes, des bronziers ou des spécialistes de la rénovation de cadrans. “Ils ont été confron- tés à toute cette gestion. Cela a été enrichissant.” Entre l’E.H.M.P. de Porrentruy et le D.M.A. de Morteau, 4 500 heures ont été consacrées à la remise en valeur de cet objet qui avait une autorisation de sortie du territoire russe de deux ans. Le délai a été res- pecté. Un film de 20 minutes a été réalisé sur cette opéra- tion exceptionnelle.

La neige et la pratique des loisirs de pleine nature ne sont pas des arguments de réservation pour les touristes pendant les vacances d’hiver dans le massif jurassien (photo archive Càd).

Quand les gens du Nord se serrent les coudes Association L’association les Röch’tis est née. Elle regroupe tous les déracinés du Nord et qui se sont installés dans le Haut-Doubs pour différentes raisons.

de 70 personnes, les statuts de l’association les “Röch’tis” vien- nent d’être déposés. Son objec- tif est d’organiser des anima- tions pour permettre à tous les membres de la petite “commu- nauté” de se retrouver de façon régulière. “Nous avons établi le programme 2007. On a prévu entre autres des sorties raquettes et des déplacements au Palais des Sports de Besançon quand le B.B.C.D. recevra Gravelines, ou au stade à Sochaux” indique Christophe Beddeleem, prési- dent de l’association. À cela s’ajoute un ensemble de

soirées festives réparties sur toute l’année. Le 12 décembre, les Röch’tis se retrouveront au bowling des Fins, et le 5 jan- vier ce sera à la pizzeria du Port. Ces rendez-vous sont réservés exclusivement aux membres de l’association et à leurs amis. Ceci étant, pro- chainement, le cercle des adhé- sions devrait être ouvert aux franc-comtois. Les Ch’tis rejoignent l’associa- tion par le bouche-à-oreille. “Je m’aperçois qu’il y a des gens d’horizons très différents. Vrai- ment toutes les catégories socio-

professionnelles sont représen- tées.” Ces Franc-Comtois d’adoption viennent d’une qua- rantaine de kilomètres autour de Morteau. Parfois, ils sont implantés là depuis plusieurs années. À travers cette association, ils retrouvent un peu de cette ambiance fraternelle et convi- viale du Nord. Cette envie de faire la fête, les “Röch’tis” enten- dent bien la faire partager à nous autres autochtones en par- ticipant aux grandes manifes- tations organisées sur le Val de Morteau.

L a Franche-Comté est une terre d’accueil pour les gens du Nord. Ils sont nombreux les déracinés de cet- te partie de la France à avoir migré vers le Haut-Doubs sou- vent pour des raisons profes- sionnelles. L’attractivité de la Suisse n’y est pas étrangère. Originaire de Dunkerque, Chris-

tophe Beddeleem, tenancier du restaurant du Port à Villers-le- lac, fait partie de ces Ch’tis qui ont élu domicile sur la bande frontalière. Avec quelques autres, il a eu l’idée de créer une association des gens du Nord. Après une première réunion d’information qui a réuni plus

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