Journal C'est à Dire 115 - Octobre 2006

6

V A L D E M O R T E A U

Les agriculteurs à la mode des champs “Bienvenue à la ferme”, marque et réseau des Chambres d’agriculture, avait lancé le pari un peu fou de reloo- ker les agriculteurs. En finale avec trois stylistes parisiennes, l’équipe mortuacienne a su séduire le jury grâce à une collection de vêtements et accessoires à la fois esthétique et pratique. Morteau

F ini le temps des tradi- tionnelles cottes de tra- vail vertes et bleues, les agriculteurs sont désor- mais “dans le vent” ! Cinquan- te participants avaient d’abord tenté de moderniser les tenues des agriculteurs. Quatre fina- listes ont ensuite eu la chance de présenter leur collection lors d’un défilé insolite au Crazy Hor- se à Paris… Le jury, composé essentiellement d’agriculteurs, a aussitôt été conquis par la col- lection franc-comtoise. Alliant créativité, fonctionnalité et ori-

ginalité, les créations de Valé- rie Bournel-Bosson, Vanessa Devin et Stéphane Sievert seront commercialisées dès 2007, pour les membres du réseau “Bien- venue à la Ferme”. Valérie Bournel-Bosson, actuel- lement en cours de création d’en- treprise à Morteau, a été la pre- mière séduite par le concept décalé du concours. “Le but était de trouver un lien entre la mode et la ruralité, un défi original à relever ! Et pour rencontrer davantage de professionnels, nous ne pouvions pas laisser pas- ser l’opportunité d’un défilé à Paris” raconte-t-elle. Créatrice, designer en maroquinerie, bijou- terie et joaillerie, elle souhaitait s’ouvrir à de nouveaux horizons. Elle a aussitôt fait appel à l’un de ses collègues, Stéphane Sie- vert, décorateur et créateur d’am- biances depuis quatre ans à La Chaux-de-Fonds. Adhérant immédiatement à la motivation de Valérie, Stéphane s’est alors improvisé styliste pour l’occa- sion et a dessiné la collection de vêtements. Vanessa Devin, cou- turière et décoratrice, elle aus- si en cours de création d’entre- prise à Morteau, n’a pas hési- té à rejoindre l’aventure. Sous la direction de Stéphane, la jeune femme de 26 ans a don- né vie aux modèles en confec-

tionnant tous les vêtements. Une expérience nouvelle pour elle qui se destine à la décora- tion textile de la maison, dans sa future boutique, “L’Atelier de Vaness”. Autodidactes et novices dans le stylisme, le trio a béné- ficié tout au long du projet, des précieux conseils de leur amie

d’entretien” reprend Valérie. Parmi les favoris de la ligne de vêtements baptisée “Zigzag”, les tenues de travail sont toutes dotées de manches et de bas de pantalons entièrement amovibles grâce à un système de pressions. Les tenues d’accueil ont pour leur part été améliorées avec de

Mara, couturière d’ex- périence dans la région et des doigts de fée de Mamie Colette, la grand-mère de Vanes- sa ! “C’est une aventu- re incroyable pour nous

nombreuses poches et sont déclinées dans des coloris très gais. Enfin, point fort de leur col- lection, le tablier jupet- te, utilisé comme essuie-mains, répond

“C’est une aventure incroyable pour nous.”

parfaitement à l’attente des adhérents du réseau. Indis- pensable lors de leurs travaux, un système ingénieux permet de l’enlever rapidement pour accueillir des clients sur leur exploitation. Ultime clin d’œil au label des Chambres d’agriculture, l’équi-

Couleurs gaies et pratiques d’utilisation les nouvelles tenues du réseau “Bienvenue à la ferme”.

et pour tous ceux qui nous ont soutenus. D’autant plus que nous n’avions pas imaginé remporter ce concours” se réjouit l’équi- pe. Enfin, en accord avec la ligne de vêtements, Valérie a créé une gamme complète d’accessoires. Sacs en P.V.C., casquettes avec visières modulables, écharpes fixées grâce à deux aimants ou encore ceintures avec pochettes en cuir amovibles… Tout a été étudié pour s’adapter au quo- tidien des agriculteurs, et ce, au fil des saisons. “Pour créer cet- te collection, nous avons ren- contré des agriculteurs de la région. Ils nous ont décrit leur vêtement idéal et c’est pourquoi nous avons privilégié des tissus et matériaux solides et faciles

pe a repris le logo de “Bienve- nue à la ferme”, une margue- rite jaune, pour la décliner sous forme de broches. Grâce au talent de Valérie, Vanessa et Stéphane, les agri-

culteurs, relookés de la casquette aux bottes, prouvent que la rura- lité est aujourd’hui très “ten- dance” !

Solenne Razurel

Morteau Un Saut du Doubs géant sur le Mont Vouillot Ce sera sans doute une des animations les plus impressionnantes du prochain Téléthon dans le Val de Morteau. Le défi technique est à la hauteur du spectacle attendu : gigantesque.

Les trois créateurs du Haut-Doubs ont emporté la finale nationale.

Morteau La mairie veut réaménager le quartier de la gare C’est un projet qui doit être conduit à partir de 2008. Il consisterait à transformer la “friche” située derrière la gare en zone de loisirs et d’habitat. Les acquisitions foncières sont lancées.

À chaque visionnage de la cassette de 1996, Alain Girardot ne peut réprimer son émotion. La vision des centaines de flam- beaux qui ont embrasé ce soir de décembre les pentes du Mont Vouillot lui donne encore des frissons. Dix ans après, le voilà embarqué à nouveau dans cet- te aventure qui s’annonce enco- re plus folle. “L’idée est de faire

trop pour réussir le challenge de faire apparaître le dessin de la célèbre chute d’eau et qu’el- le soit parfaitement reconnais- sable depuis Morteau. Il faudra jouer avec la distance, la pente et l’écrasement des perspectives. Cartes I.G.N. et plan de géo- mètres à l’appui, l’équipe d’or- ganisation a déjà planché des heures pour obtenir, à partir du croquis dessiné par l’artiste loca-

“Nous nous servons des instru- ments modernes comme les G.P.S. et les bases de données topographiques disponibles sur Internet” ajoute M. Girardot. La surface occupée par cette fresque vivante atteint les 8 500 m 2 . Pour admirer pleinement le spectacle, il faudra se trouver dans l’axe de l’avenue Charles- de-Gaulle à Morteau, sur le par- king Cattin par exemple. Une répétition générale est prévue le 2 décembre pour que le ven- dredi 8 décembre aux alentours de 21 heures, le Mont Vouillot s’embrase dans un instant magique. Un seul élément échappe hélas à tous les calculs scientifiques : la météo et le brouillard éventuel. Le comité d’organisation attend de pied ferme des porteurs de flambeaux pour cette marche pas comme les autres. “Il nous faut un mon- de fou, tous les marcheurs sont les bienvenus.”

le Mado Basset, une représentation sché- matique du placement que devront respecter les porteurs de flam- beaux. “Il nous faut 1 300 personnes pour remplir le dessin, et encore 500 autres si

encore mieux qu’en 1996. mais comme on n’avait déjà fait pas mal à l’époque, ça va être compliqué” dit-il. Compliqué, ce n’est cer- tainement pas un vain mot quand on essaie de comprendre le défi.

C e serait un des premiers projets à se concrétiser si la municipalité actuelle est reconduite. Annie Genevard, maire de Morteau, a l’ambition de redonner de l’attrait à un sec- teur de la ville partiellement désaffecté, entre le champ-de- foire et le Doubs. L’idée pour- suivie par la mairie est d’en fai- re “une zone sportive et de loi- sirs, peut-être avec quelques loge- ments. Une passerelle enjambe- rait la voie de chemin de fer pour

La surface de cette fresque vivante atteint les 8 500 m 2 .

les cartons mais la mairie a néanmoins déjà engagé des pro- cédures pour se rendre pro- priétaire des anciens hangars S.N.C.F. qu’elle détrui- ra.

que les promeneurs puissent venir jusqu’au bord du Doubs depuis le centre-ville, où nous aména- gerions une promenade végéta-

lisée.” Toujours selon la mairie, des places de parking devraient y être aménagées, dans le prolonge- ment du champ-de- foire, ainsi qu’une

“Le rêve” d’An- nie Genevard, reconstruire

Il s’agit de régler d’abord la question des deux entreprises qui sont implantées sur ce secteur. La société

“une petite patinoire.”

“Nous avons eu l’idée de repro- duire en format géant le motif du Saut du Doubs en flambeaux sur le Mont Vouillot. Au départ, ça paraissait très artistique mais ça se révèle en fait très technique.” Sa formation de dessinateur industriel ne sera donc pas de

on veut faire vivre le tableau, c’est-à-dire “faire couler l’eau” sur les pentes et que ce tableau dure au moins 5 minutes.” Pour réussir ses calculs, Alain Girar- dot s’est déjà entouré d’un ancien géomètre, Jean-Louis Decroux, chargé de piqueter le terrain.

petite zone où pourraient s’im- planter quelques entreprises. Tout cela n’est encore que dans

Locarest d’une part, à qui un emplacement au Bas-de-la- Chaux a été proposé, et la socié- té A.T.M. (transport et transit en douane) avec laquelle les dis- cussions sont également ouvertes. “Nous souhaitons régler ces questions avant de faire quoi que ce soit. Et pour pouvoir acquérir les terrains et les bâti- ments, R.F.F., propriétaire des infrastructures ferroviaires, nous demande de leur présenter un projet d’ensemble.” Au bord du Doubs, où se situe déjà le gymnase de l’Évolution, le terrain de boules et l’empla- cement des futurs vestiaires de foot, “le rêve” d’Annie Genevard serait de reconstruire “une peti- te patinoire” pour donner à cet- te zone toute sa vocation de loi- sirs. Enfin, toujours sur ce sec- teur situé entre champ-de-foire et Doubs, une voirie pourrait être construite, route de transit qui permettrait de délester le trafic en centre-ville. J.-F.H.

J.-F.H.

Cette zone, à l’arrière du champ-de-foire et donnant sur le Doubs, est peu fréquentée. L’idée est d’en faire un nouveau but de promenade.

Les équipes qui préparent ce défi sont emmenées par le Mortuacien Alain Girardot. Il a fallu calculer le schéma idéal pour que le dessin du Saut apparaisse depuis Morteau.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker