Journal C'est à Dire 115 - Octobre 2006

É C O N O M I E

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Montlebon

Habitant à La Brévine, Jean-Philippe Patthey aménage actuellement au Gardot un camp de 9 yourtes sans avoir toutes les autorisations requises pour ce type de structure qui relève de la réglementation des campings-caravanings. Polémique. Ne pas mettre la yourte avant les bœufs

L’ affaire commence à faire grand bruit au Gardot où plusieurs riverains s’étonnent de voir des travaux débuter sans la pose d’un panneau annonçant la nature du chantier. “Quand Jean-Philippe Patthey nous a fait part de ses intentions de

dans l’importation de yourtes, ces grandes tentes mongoles en peau. Son projet au Gardot consiste à installer 8 yourtes équipées pour héberger 3 per- sonnes et une plus grande your- te de 10 mètres de diamètre qui servira de salle de restauration. Il projette également de construi- re une petite auberge abritant les installations sanitaires et le matériel de cuisine nécessaire aux repas. Alors pourquoi avoir choisi le Gardot plutôt que La Brévine ? “En Suisse, je n’ai pas trouvé de terrain susceptible d’accueillir ce type d’aménagement touris- tique. C’est le maire de Mont- lebon qui m’a signalé qu’il exis- tait une parcelle privée au Gar- dot zonée pour du tourisme. J’ai fait l’acquisition de cette parcelle puis j’ai déposé un permis de construire pour l’auberge. Concer- nant les yourtes, j’ai demandé une autorisation d’exploitation commerciale” justifie-t-il. Il a ensuite commencé les tra- vaux d’aménagement consistant à mettre en place des plate- formes en tout venant sur les- quelles seront posées les yourtes déjà acheminées sur place et qu’il compte bien monter dans les plus brefs délais. Une urgen- ce qu’il justifie par des réser- vations de séjours déjà confir- mées pour novembre et qu’il craint de devoir annuler. Selon nos renseignements pris auprès du service d’instruction des demandes d’occupation du sol à la D.D.E., l’exploitant de ce type de camp doit déposer une demande de permis de construire si le nombre de yourtes est inférieur à 6 et au- delà, il lui faut entreprendre les démarches nécessaires pour obte-

construire un camp de 9 yourtes, j’ai envoyé un courrier au mai- re pour essayer d’en savoir plus. La lettre est restée sans répon- se. On n’est pas foncièrement opposé à ce projet, on est surpris néanmoins qu’on puisse instal- ler autant de yourtes sans sani- taires. C’est à se demander où

les gens vont faire leurs besoins !” indique un des voisins. Au courant des plaintes à son encontre, Jean-Philippe Patthey ne nie pas les tensions sous- jacentes. Cet ancien boulan- ger qui vit à La Brévine s’est reconverti dans l’organisation de séjours en milieu extrême et

nir l’autorisation d’ouvrir un camping-caravaning. Une pro- cédure évidemment plus com- pliquée et contraignante qu’un simple permis de construire et qui, à ce jour, n’a toujours pas été engagée pas Jean-Philippe Patthey. Au courant du projet, Albert

Ignorant que ce projet relevait de la réglementation s’appli- quant au camping-caravaning, l’élu un peu surpris, finit par conclure : “Quoi qu’il en soit, tout se fera dans le respect des règles même si cela doit aboutir au démontage des yourtes.” Jean-Philippe Patthey estime

Rognon se défend d’avoir accordé la moindre autorisation verbale ou écrite au Brévinier. “C’est lui qui a amené ce projet. Il a bien déposé une demande de permis de

quant à lui “qu’il s’agit juste d’un petit problème à résoudre rapidement. Qu’on me laisse monter mes yourtes main- tenant que j’ai ache- té le terrain et que

Albert Rognon se défend d’avoir accordé la moindre autorisation.

construire mais on n’a pas enco- re évoqué la question en com- mission. En étant sur son ter- rain privé, il a le droit de poser du tout-venant. À mon avis, ce projet est envisageable à la seu- le condition qu’il soit en ordre et approuvé par la D.D.E.”

le maire savait de quoi il s’agis- sait. J’ai déjà envisagé une col- laboration avec l’auberge du Gar- dot pour les repas. D’ici la fin de la semaine, une des yourtes sera montée et j’inviterai tous mes opposants pour discuter.” F.C.

Le camp de yourtes du Gardot verra-t-il le jour ? Les plates-formes sont déjà aménagées et les yourtes prêtes à être montées. Ne manque que les autorisations.

L’artisanat d’art au service de l’industrie Artisan d’art spécialisée dans l’émaillage, Bénédicte Munier s’est lan- cée à son compte. Elle développe bijoux et objets de décoration et compte se positionner sur l’horlogerie haut de gamme. Villers-le-Lac

L es rideaux saumon ne laissent rien entrevoir de l’activité qui se dérou- le à l’intérieur de ce pas- de-porte situé à proximité du collège. En entrant dans les locaux, une vaste salle où sont disposés des bijoux et autres objets décoratifs accueille le visi- teur. Dans la pièce suivante sont alignés sur l’établi des bijoux émaillés aux couleurs cha- toyantes. Plus loin, au fond de l’atelier, le four chauffé à plus de 800 °C finit de cuire des plaques métalliques sur les- quelles Bénédicte Munier a soi- gneusement réparti de la poudre de cristal finement broyée, base de l’émail. L’an dernier, elle a créé la société Mélia - subtile anagramme du mot émail -, spé- cialisée dans l’émaillage sur sup- ports métalliques. Après un diplôme de chimiste, elle épaule son mari qui a lui- même créé sa société de fabri- cation d’aiguilles de montres haut de gamme. “Il s’est aper-

çu qu’il y avait une vraie deman- de des manufactures horlogères pour des écrans en émail. C’est un procédé qui revient en for- ce mais dont le savoir-faire dis- paraît peu à peu” raconte Béné- dicte Munier. Elle se met alors en quête d’une formation qu’el- le trouve à Morez, un des ber- ceaux de la fabrication de l’émail. Un an et demi plus tard, formée

artisanales d’Ornans… “Je serai par exemple présente au mar- ché de Noël de Gilley début décembre et à celui de Villers- le-Lac les 8 et 9 décembre.” Un an après le lancement de la société Mélia, Bénédicte Munier peaufine sa technique, étoffe son stock d’objets en émail. Depuis peu, elle réalise des essais de cadrans en émail pour de grands

par un meilleur ouvrier de France, elle se lan- ce dans le grand bain de la création d’entre- prise. La société Mélia voit le jour en sep-

fabricants de montres suisses. “Ce sont des modèles de montres qui sont faits sur mesure, parfois à l’unité. La base métallique est sou-

Des modèles de montres qui sont faits sur mesure.

tembre 2005. “J’ai commencé par la fabrication de bijoux, cou- pelles, bougeoirs, tableaux, plaques de portes ou de boîtes- aux-lettres pour me faire connaître” dit-elle. Aujourd’hui, l’artisan d’art de Villers-le-Lac travaille sa répu- tation dans les différentes expo- sitions auxquelles elle a déjà participé - Artisans au Grand Cours à Pontarlier, les journées

vent en or. Si j’obtiens l’appro- bation de ces entreprises hor- logères suisses, je développerai cette activité cadrans. Avec le savoir-faire que j’ai acquis, je peux commencer à ouvrir quelques portes” avance Béné- dicte Munier, précieuse déposi- taire d’un savoir-faire en voie de disparition. J.-F.H.

Bénédicte Munier dans son atelier de l’impasse du Rang à Villers. Il est possible de visiter l’exposition de ses œuvres en la contactant au 03 81 68 04 72.

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