Journal C'est à Dire 115 - Octobre 2006

L E P O R T R A I T

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Pédagogue au filet Professeur d’E.P.S. au collège de Morteau, Michel Bianchi est l’entraîneur depuis une quinzaine d’années du club de volley de la ville. Une carrière vouée à l’éducation. Morteau

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L e vendredi soir, c’est volley. Le samedi, c’est volley aussi, toute la journée. “Une détection de jeunes pour la sélection régio- nale de Franche-Comté à Vesoul et deux matches pour les équipes seniors le soir” , énumère Michel Bianchi. Et ainsi de suite pour tous les jours de la semaine ou presque, sauf le mardi. Entraî- neur depuis près de quinze ans du club de volley de Morteau, Michel Bianchi se pose rare- ment. “Si ce n’était pas le vol- ley, ce serait autre chose. Je suis incapable de rester à la mai-

son” , dit-il en riant. L’homme est un passionné, de sport en général. De pédago- gie aussi et surtout. Normal, lorsqu’on est aussi prof d’édu-

sport est un tout, affirme-t-il. “Ce qui m’intéresse, c’est le côté social, tout ce qui gravite autour de la pratique.” Au volley, c’est la même idée

années de pratique que d’autres sports” , il figure loin, très loin derrière le foot ou le basket en nombre de licenciés. À peine 500 dans toute la région, une soixantaine dans le club mor- tuacien. “C’est vrai, on rame pour attirer. Culturellement, on est loin derrière le handball ou le football. Mais on ne s’en sort pas si mal” , nuance l’en- traîneur. La passion a porté ses fruits. Depuis plusieurs années, le club monopolise les premières places en haut de la hiérarchie régionale. Il a déjà envoyé quatre jeunes en formation en

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jeudi 16 novembre DÉGUSTATION

cation physique au collège de Morteau. “La relation qu’on peut tisser avec les jeunes, c’est un des fondements de la motivation. Quand un

qu’il applique. “Former sans arrêt, pour le plai- sir de transmettre, de voir les jeunes pro- gresser, apprendre des choses en partie grâ- ce à vous” , reprend-

L’un des pre- miers à

introduire les arts du cirque.

il. En Franche-Comté, le vol- ley fait office de parent pauvre. Pas très médiatisé de façon générale en France, “techni- quement plus dur et moins gra- tifiant pendant les premières

gamin qui avait des difficultés et rechignait à se dépenser se met à courir, ça me fait autant plaisir qu’un exploit. Là, tu as joué ton rôle de pédagogue” , affirme Michel Bianchi. Le

Entraîneur depuis 15 ans du club de volley de Morteau, Michel Bianchi, 47 ans, est un passionné.

pôles espoirs à Strasbourg et Mulhouse, dont la fille de l’en- traîneur. “Une reconnaissance quelque part du travail réali- sé en amont” , se félicite Michel Bianchi, qui reconnaît passer “presque autant de temps” dans son club qu’au collège. Au niveau scolaire, l’équipe de vol- ley U.N.S.S. du collège a aus- si décroché une médaille aux championnats de France il y a trois ans, toujours avec Michel Bianchi aux commandes. Le sport évolue pourtant, les pratiques aussi. “Les jeunes viennent moins spontanément. Ils sont dans le zapping , plus individualistes aussi. Attirer vers les sports collectifs, c’est plus compliqué” , dit-il. Au col- lège, le prof d’E.P.S. peine à former une seule équipe de foot- balleurs. “Par contre, le V.T.T. ou le cross attire tout de suite les gamins. C’est révélateur d’une tendance.” Michel Bianchi, lui, continue à entraîner. Le volley mais pas seulement. Touche-à-tout spor- tif, l’homme a déjà été entraî- neur de football pendant plu- sieurs années, avant d’arrêter en partie parce que “l’ambiance

des stades” ne lui convenait pas, enseigne le V.T.T. aux col- légiens dans le cadre scolaire au sein de l’U.N.S.S., a été l’un des premiers à introduire les arts du cirque ou l’apprentis- sage de la spéléologie dans ses cours de sport, organisait une classe de sports en pleine natu- re pour les 6 èmes du collège, par- court plus de 1 000 km en ski de fond par hiver, son autre passion. Michel Bianchi a un peu tâté de toutes les pratiques. Le vol- ley est de façon paradoxale le sport qu’il a peut-être le moins pratiqué pendant longtemps. “C’est comme cela que je m’y suis mis. C’était un des rares sports collectifs que je n’avais jamais pratiqué. J’ai voulu apprendre” , dit-il. L’homme a une devise, qui le résume assez bien. “Tout ou rien.” “Quand je fais un sport, j’ai soif de le connaître à fond, d’approfon- dir. Quand j’ai l’impression d’avoir fait le tour, je passe à autre chose” , raconte-t-il. Et pour l’instant, il n’a pas envie d’arrêter. S.D.

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