Journal C'est à Dire 115 - Octobre 2006

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Chevreuils en péril Rien ne va plus chez les chevreuils depuis la canicule 2003. Les popula- tions diminuent sans qu’on puisse vraiment l’expliquer. Le phénomène coïn- cide avec un nombre croissant d’animaux atteints de “diarrhées”. Les chas- seurs mettent également en cause l’impact du lynx. Enquête. Chasse

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plus d’une dizaine pour assu- rer le maintien et seulement 5 ou 6 si l’on veut l’augmenter. C’est justement cette quantité qui correspond à la prédation du lynx sur la commune. Selon moi, ce prédateur ne nous per- mettra pas de rééquilibrer la population de chevreuils. On constate également qu’il y a de moins en moins de chamois, soit ils fuient un danger, soit ils ont été victimes du lynx qui faute de chevreuil se rabat sur les chamois. C’est une théorie personnelle fondée uniquement sur l’expérience de terrain” dit le chasseur. Ce dernier remet en cause l’in- térêt d’avoir introduit et non réintroduit un prédateur qui n’a jamais, selon lui vécu, dans le massif jurassien. F.C. C’ est une histoire qui circu- le depuis plusieurs mois entre les chasseurs du Val de Morteau. Un sanglier blanc aurait été aperçu à plusieurs reprises sur les hauteurs du Val, entre Mont- lebon et Grand’Combe-Chateleu, non loin de la frontière suisse. Info ou intox ? Vérification faite auprès des autorités compétentes, l’in- formation serait véridique… mais largement exagérée. “Il y a du vrai

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“L a strongylose est une maladie parasitaire liée à une concentra- tion trop élevée de strongles dans le corps du chevreuil. Il est alors atteint de diarrhées chroniques et finit par dépérir. Même un chevreuil en bonne santé à des strongles. Cette maladie ne se transmet pas à l’homme” , ras- sure Stéphane Besnard, tech- nicien cynégétique à la Fédé- ration de Chasse du Doubs. Il existe plusieurs formes de stron- gyloses et la plus fréquemment observée chez les chevreuils est la strongylose digestive. Sa pro- pagation est plutôt localisée sur les zones basses du départe- ment, le foyer le plus important se situant pour l’instant au Nord de l’Isle-sur-le-Doubs. “Les plateaux et les secteurs monta- gneux semblent moins touchés. Sur le Haut-Doubs, on nous avait signalé un foyer sur Vil- lers-le-Lac.” Ces propos sont confirmés par Michel Boucard, le responsable du pays cynégétique “Entre Doubs et Dessoubre” qui couvre une bonne partie du Pays hor- loger. “Cette année, aucun cas d’animal suspect n’a été obser- vé sur la zone.” La maladie s’est surtout déve-

loppée depuis la canicule de 2003. Pour échapper à la séche- resse, les chevreuils ont eu ten- dance à se concentrer sur des secteurs humides et se sont infestés mutuellement. “On aurait pu retrouver un équilibre avec des hivers suffisamment vigoureux pour détruire les larves, ce qui n’a pas été le cas au cours de ces trois dernières années” ajoute le spécialiste. Personne ne pouvant démon- trer que la strongylose est la principale cause de diminution des populations de chevreuils, la fédération a entrepris d’éta- blir d’abord un diagnostic puis de lancer cette année une étu- de avec analyses des fèces pré- levées sur l’ensemble du dépar- tement. “Faute de preuves irré- futables, on refuse pour l’ins- tant d’entreprendre une quel- conque campagne de soins par le biais de pierres à sels impré- gnées d’antidotes. On risque- rait d’une part d’avoir des indi- vidus résistants et toujours por- teurs de strongles susceptibles d’infester des congénères sains, et pire, d’autres espèces de rumi- nants domestiques. On n’a pas du tout envie de jouer aux apprentis sorciers.” Autre inquiétude régulièrement

évoquée : le lynx. Le chevreuil entre dans le régime alimen- taire de ce prédateur qui en consomme un par semaine. Des indices de présence sont obser- vés ici ou là comme à Bonné- tage ou du côté des Gras. Sté- phane Besnard estime qu’il n’est pas forcément un concurrent quand la densité de chevreuils reste stable et acceptable. “Là où les populations régressent, son impact est plus sensible.” Gilles Cartier, le président de l’A.C.C.A. des Gras ne cache pas son inquiétude. “Jusqu’en 2003, on avait une forte popu- lation de chevreuils avec une densité de 20 individus aux 100 hectares. Depuis la sécheres- se, ces données évoluent à la baisse et aujourd’hui, on se situe plus autour de 5 individus aux 100 ha. Sachant que le domai- ne de chasse couvre 700 ha, il reste donc une population de 35 chevreuils sur la commune. Par rapport à l’an dernier, on a divi- sé par deux les prélèvements en passant de 50 à 25. On en est à peine à 12 et je ne pense pas qu’on fera l’objectif. On consi- dère qu’un prélèvement normal ne doit pas dépasser un tiers de la population, ce qui signifie qu’on ne devra pas en abattre

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Qui a vu le sanglier blanc ?

teuse.” Vraisemblablement, il s’agi- rait d’un spécimen certes plus clair que ses congénères, mais pas pour autant blanc. Et récemment, l’ani- mal n’aurait pas remontré sa drô- le de hure. Dans le Haut-Doubs, jamais de san- glier croisé avec un cochon évadé n’est apparu dans les sous-bois. “On en trouve plutôt en Corse des comme ça, ici, il n’y en a jamais eu. Il n’y a pas lieu de s’alarmer” ter- mine Michel Boucard. Le sanglier farceur serait peut-être reparti de l’autre côté de la frontière.

et du faux, répond Michel Boucard, administrateur de la fédération des chausseurs du Doubs pour le sec- teur du Val de Morteau. Depuis l’au- tomne dernier en effet, des gens aperçoivent un sanglier plus clair que les autres. J’ai surveillé tout l’hiver dernier pour tenter de la voir. En tant que lieutenant de louve- terie, j’avais fait même un arrêté préfectoral qui m’autorisait à l’abattre au cas où ce serait une souche dou-