Journal C'est à Dire 115 - Octobre 2006

D O S S I E R

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IMMOBILIER : les clés pour rénover

À la construction d’une maison individuelle clé en main, certains préfèrent investir dans un bien existant à rénover. Ce choix s’inscrit souvent dans une démarche de sauvegarde du patrimoine. Dans le Haut-Doubs, les particuliers sont nom- breux à restaurer d’anciennes fermes comtoises. Chacun à sa manière crée de l’habitat là où on ne s’y attend pas toujours avec toutes les contraintes que cela représente en termes de respect du bâtiment existant si celui-ci est clas- sé, et d’investissement personnel. Rénover, c’est un état d’esprit. C’est un leurre de croire qu’il est préférable d’acheter une friche car elle coû- tera toujours moins cher à restaurer que si l’on construit une maison neuve surtout si l’on décide de faire intervenir des entreprises pour mener le chantier. Pour faire des économies, il n’y pas d’autre choix que celui de réaliser soi- même les travaux. Là, c’est une autre paire de manches. Le point dans ce dossier.

Rénover ou construire, il faut choisir Bâtiment À chacun son truc, certains veulent construire, d’autres réno- ver. Tout est question de temps, de moyen et d’état d’esprit.

L a plupart des accédants à la proprié- té sont confrontés à ce dilemme. Est- il préférable d’acheter un terrain pour y construire sa maison, ou investir dans un bien existant quitte à le réno- ver ? Tout est question de moyen, de temps et d’état d’esprit. Certains feront le choix de se tour- ner vers un constructeur pour concrétiser leur projet d’habitation. D’autres traqueront la per- le rare, le bâtiment de caractère dont ils sont prêts à changer la destination pour aménager leur chez eux. Ceux-là se mettent en quête d’un endroit original à remettre en état, comme la fer- me comtoise, un atelier qu’ils transforment en loft, une cure, un moulin, une fromagerie, et même parfois une chapelle. À chacun ses goûts ! Le point commun entre tous ces acquéreurs qui ont des ambitions très différentes est l’exal- tation de pouvoir vivre un jour dans le logement qui leur ressemble. Mais le budget de départ, trop maigre parfois, dont disposent les acheteurs, les amène à retom- afin de diminuer les coûts. Un ratio national montre qu’une maison coûte à une personne le tiers de son prix si elle la réalise elle-même ! Un rapport qui ne doit pas faire oublier quelques réalités. “Il m’arrive dans mon métier de ren- contrer des gens au magasin qui me disent vou- loir construire eux-mêmes leur maison. Je leur précise alors qu’une maison représente entre 100 et 150 tonnes de matériaux. Il faut se sentir prêt à manipuler physiquement de telles quan- tités. Je conseille alors aux personnes de faire réaliser la maçonnerie par une entreprise pour qu’elles ne gardent à leur charge que des tâches moins difficiles comme l’isolation” confie un spé- cialiste dans un magasin de vente de matériaux du Val de Morteau. Quand on se lance dans ce genre d’aventure, il faut donc s’armer de courage et de patience. Autant le dire tout net, cela se fait au prix de nombreux sacrifices. “C’est bien la poésie et les ber les pieds sur terre. Faute de finan- cements suffisants pour investir, ils sont dans l’obligation de décaler leur achat dans le temps, ou alors d’en- visager se retrousser les manches pour faire les travaux eux-mêmes

coups de cœur, mais quand il s’agit de rénova- tion - et de construction -, il faut être conscient du projet dans lequel on s’engage” observe un architecte du C.A.U.E. (conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement) de Besançon. Entendez par là que la rénovation ne coûte pas forcément moins cher que la construction surtout si des entreprises interviennent dans le projet. Dès que l’on met les mains dans le béton, on sait quand ça commence, mais on ne sait pas tou- jours quand ça s’arrête, surtout si l’on n’a pas de compétences particulières en bâtiment. Il est donc préférable d’y réfléchir à deux fois avant de se jeter à l’eau et voire les domaines dans lesquels on peut se priver de l’intervention d’une entreprise spécialisée. Le gros œuvre, les installations de chauffage et l’électricité font partie des postes généralement incompressibles. Mais ne noircissons pas davantage le tableau. Construire ou rénover reste des rêves acces- sibles. Une étude de l’I.N.S.E.E. (institut natio- T.V.A. à 5,5 % et les facilités d’accès au crédit. Des mesures qui incitent les particuliers à inves- tir dans l’immobilier quelle que soit la formu- le choisie, construction ou rénovation. Mais en parallèle on voit émerger un autre phé- nomène. Les sites internet qui traitent de l’ha- bitat foisonnent sur le web . Chaque enseigne de commercialisation de matériaux crée des pages pédagogiques où l’on peut apprendre à brico- ler par soi-même. Le matériel et les matériaux de construction évoluent également pour sim- plifier la vie des bricoleurs. Il semble donc que les majors du bricolage estiment que le bud- get des particuliers consacré à l’habitat n’est pas extensible. La tendance pour demain serait donc que les acquéreurs veulent faire tant que possible les travaux par eux-mêmes sans avoir recours à des pros. nal de la statistique) montre que les travaux d’entretien et d’améliora- tion de l’habitat sont en hausse de 1,5 % en 2005 par rapport à 2004. Elle précise que cette augmentation est soutenue par le maintien de la

“Une maison représente entre 100 et 150 tonnes de matériaux.”

T.C.

Réaliser des travaux par soi-même demande motivation et savoir-faire.

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