Journal C'est à Dire 114 - Septembre 2006

L E D O S S I E R

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La station d’épuration opérationnelle en 2008 Le Syndicat Intercommunal du Plateau lance le pro- jet de construction d’une nouvelle station d’épuration à Maîche. Un investissement qui est de nature à ras- surer les associations de défense de l’environnement. Maîche

Guy Vauthier : “Les gens veulent des activités plus à la mode” Le responsable du gouffre de Poudrey et du Dino-Zoo constate que la fréquentation des grottes aménagées connaît un dangereux recul. Économie

C’ est à dire : Le sous-sol de Franche- Comté est un gruyère. Certaines grottes pourraient probablement être aménagées pour les rendre acces- sibles au public. Y a-t-il dans ce domai- ne des opportunités à saisir ? Guy Vauthier : Au contraire, il existe déjà beaucoup de grottes, une dizaine au total dans la région si l’on compte celles qui se situent en Suisse voisine. Tout cela pour un bassin de population d’un million d’ha- bitants. C’est beaucoup. À titre de compa- raison en Belgique, on recense autant de grot- te pour 10 millions d’habitants. Càd : Le marché est saturé selon vous ? G.V. : C’est un marché qui régresse. Globa- a le vent en poupe. En plus elle est soumi- se à concurrence. À titre de comparaison, c’est comme s’il y avait dix Citadelles à visiter. Certains sites tirent mieux que d’autres leur épingle du jeu. Mais il existe des grottes qui sont au quart de leur fréquentation d’il y a 20 ans. Càd : Comment expliquez-vous cette désaf- fection du public pour le sous-sol ? G.V. : Le monde du loisir est en complète évo- lution. La jeune clientèle n’est plus intéres- sée par ces grottes comme elle s’intéresse peu à la spéléologie. Ils veulent pratiquer des acti- vités plus à la mode comme l’escalade, le “Les collectivités ne s’aventurent pas dans ce type de projet.” lement, la fréquenta- tion baisse de 5 à 10 % par an. On le consta- te au gouffre de Pou- drey. La visite de grot- te n’est certainement pas une activité qui

canyoning. C’est plus facile et il y a moins de nettoyage après une excursion. Ce n’est pas un hasard si en France depuis une dizaine d’années aucune nouvelle grotte n’a été ouver- te au public. Même les collectivités ne s’aven- turent pas dans ce type de projet. Guy Vauthier : “La visite de grotte n’est pas une activité qui a le vent en poupe.” La fréquentation des grottes baisse de 5 à 10 % par an. Poudrey accueille 45 000 visiteurs par an.

L es travaux de la future station d’épuration du Syndicat Intercommu- nal du Plateau doivent débu- ter en 2007 pour qu’elle soit opérationnelle en 2008. Les cinq communes du syndicat (Maîche, Damprichard, Bel- fays, Ferrière-le-Lac et Cer- nay-l’Église) s’associent pour construire cet équipement qui traitera les eaux usées de chacune d’elles. La struc- ture sera érigée en lieu et place de la station actuelle de Maîche qui se situe en retrait de la place de la Ras- se. Selon les services de la mai- rie, le montant de l’investis- sement est de 2,5 millions d’eu- ros hors taxes, supportés en grande partie par l’ensemble des partenaires. Il faut comp- ter sur une somme équivalente pour mettre en place les réseaux par l’intermédiaire desquels les eaux usées seront transportées jusqu’à Maîche. La perspective de ce projet est de nature à rassurer les asso- ciations de défense de l’envi- ronnement comme la com- mission de protection des eaux

(C.P.E.) qui s’alarme depuis longtemps de la situation maî- choise. Selon la C.P.E., la faille du Bief de Brand qui se situe à l’arrière de la station d’épu- ration sert depuis trop long- temps de collecteur des effluents de la station de cet- te structure. “L’assainissement pose problème sur cette partie du plateau. Les égouts ne sont

pas tous en réseau séparatif. Les écou- lements de Maîche se retrouvent directe- ment dans le Des- soubre” note un représentant de la

“Les écoule- ments se retrou- vent directement dans le Dessoubre.”

C.P.E. C’est un nouvel exemple du principe de circulation des fluides dans le sol karstique. Les eaux indésirables ne dis- paraissent pas à jamais dans les entrailles de la terre, mais ressortent plus bas dans une rivière où la présence de matières polluantes est déjà indiscutable. Cependant, du côté de la mai- rie, on précise que les eaux qui se déversent dans le Bief de Brand ont été préalablement traitées par la station d’épu- ration. Il ne s’agirait en aucun cas selon la municipalité de débordements de la station.

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