Journal C'est à Dire 109 - Mars 2006

D O S S I E R

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“Parler de secte est en fait très franco-français” Suisse La Suisse est également touchée par le phénomè- ne. Mais au nom de la liberté religieuse, les mou- vances sectaires y sont tolérées. Une approche aux antipodes de celle de la France.

L a proximité de la Suisse favorise- t-elle la présen- ce en Franche- Comté de mouvances sec- taires ? “Dans toute zone frontalière, il y a une sen- sibilité particulière, certes. Il y a pour certains groupes ou des sociétés reliés à des sectes, com- me des sociétés de for- mation, une possibilité d’échapper à la loi fran- çaise. Mais la Franche- Comté n’est pas plus concernée que le reste de la France” , reconnaît-on au sein de la mission interministérielle de vigi- lance sur les mouvements sectaires, la Miviludes. Car la Suisse n’est pas exemptée par le phéno- mène de la mouvance sec- taire. Bien au contraire. Selon l’U.N.A.D.F.I., (Union Nationale des Associations de Défen- se des Familles et de l’In- dividu), des indices lais- seraient penser à une reformation de l’ordre du temple solaire en Suis- se. “Lorsque l’on consul- te le catalogue des dona- teurs, qui répertorie tous les plus gros dons versés à la scientologie, on

montre tolérante vis-à- vis de la plupart des groupes. “Parler de sec- te est en fait très fran- co-français, note un socio- logue bisontin. Chez tous nos voisins européens, cet- te question ne se pose pas. L’État n’a pas à juger des pratiques et croyances religieuses de chacun.” En Suisse, les affaires religieuses relevant de la compétence cantonale, chaque canton a sa propre approche juri- dique. “Soit un groupe respecte les lois, soit il ne les respecte pas. Mais il n’y a pas de différence de droit entre une secte ou une église” , affirme le Centre d’information sur les croyances de Genève. Une approche libérale que regrettent certaines associations. “Nous avons une incompréhension totale du phénomène sec- taire par nos autorités. Contrairement à la Fran- ce, qui est à l’avant-gar- de sur cette question, les victimes sont souvent seules face à des multi- nationales qui peuvent faire des recours à l’infi- ni” , regrette Jean-Luc Barbier.

s’aperçoit que la Suisse et les États-Unis sont en proportion les pays les plus touchés. Il y a 300 membres environ en Suis- se qui ont fait des dona- tions de 30 000 dollars. Ils sont 25 ou 30 tout au plus en France” , détaille Jean-Luc Barbier. Ancien adepte de la scien- tologie - qu’il a quittée en 1989, Jean-Luc Barbier anime désormais une association suisse d’aide aux victimes de la secte. Dernièrement, son asso- ciation a fait campagne pour exiger le départ du président du parlement du canton du Jura, avo- cat de la scientologie. “La Suisse a toujours été proche des États-Unis et de la vision américaine, très libérale. Et la scien- tologie, qui propose à ses adeptes d’être plus capables, de gagner plus d’argent, correspond à cet état d’esprit” , analyse Jean-Luc Barbier. Mais si le phénomène sectaire est identique des deux côtés de la frontiè- re, l’approche de celui-ci est radicalement diffé- rente. Au nom de la liber- té religieuse, la Suisse se

“Mon but est surtout de faire de l’information, de la prévention” Une association anti-secte depuis novembre Du lundi au vendredi de 8 heures à 12 heures et de 13h30 à 18 heures Renseignements au 03 81 67 90 80

C’ est à dire : Depuis quand le cercle laïc pour la prévention du sectarisme est- il implanté à Pontarlier ? Michel Rigaudier : Je suis président de l’asso- ciation laïque de Pontarlier, dont le but est avant tout la promotion de la laïcité et l’éducation popu- laire. Pour les cent ans de l’association, en 2005, on a fait tout un travail sur la laïcité, on a orga- nisé des conférences sur le thème des libertés. C’est comme cela que je suis rentré en contact avec le cercle laïc, je les ai invités à organiser une confé- rence sur la question des sectes le 4 novembre der- nier. Cela fait donc très peu de temps. Càd : Quelle est votre action sur le Haut-Doubs ? M.R. : Il y a un travail d’état des lieux. Au plan du Grand Est, le travail a déjà été fait en partie, mais il faut continuer à observer. Mais le but est sur- tout de faire de l’information, de la prévention. Càd : Le Haut-Doubs sont-ils particulièrement touchés par le phénomène sectaire ? M.R. : Ils ne le sont pas plus que le reste du ter- ritoire hexagonal. Ce sont les mêmes groupes qui agissent sur l’ensemble du territoire. Mais nous sommes vigilants. Tout n’est pas sectaire. Sur le Haut-Doubs, il y a une influence grandissante de certains groupes de la mouvance néo-évangé- liste. On n’est pas habitué, leurs méthodes de pro- sélytisme interpellent. Président de l’association laïque de Pon- tarlier, Michel Rigaudier est également membre du cercle laïc pour la prévention du sectarisme, une association implantée depuis deux mois dans le Haut-Doubs.

L es pouvoirs publics ne sont pas les seuls à s’intéresser au phé- nomène sectaire. L’Église catho- lique a elle aussi désigné au sein de l’archevêché de Besançon un “Mon- sieur secte”, le père Georges Buliard. “Ce n’était pas une mission officielle au départ. Ça a démarré un peu par hasard, par une famille concernée par la question et qui était venue me demander conseil. J’ai dû travailler un peu, pour me renseigner” , raconte le père Georges Buliard. Depuis une trentaine d’années, c’est lui qui répond à toutes les questions qui arrivent à l’archevêché de la part de familles inquiètes ou de prêtres en quête d’informations. “Mais mon tra- vail, c’est aussi et surtout un travail de dialogue. Même avec les groupes reconnus comme dangereux, c’est uti- le de faire émerger une discussion. Pour éviter aussi les jugements trop rapides” , poursuit-il. Un “Monsieur secte” à l’archevêché

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