Journal C'est à Dire 105 - Novemvre 2005

P A R C O U R S

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Les travailleurs frontaliers viennent de loin Phénomène Depuis les accords bilatéraux de juin 2002, beaucoup de Bisontins viennent travailler en Suisse. Une option qu’ont choisie plusieurs dizaines d’entre eux, près à faire chaque jour le trajet en voiture.

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pour “aller de l’avant” et obte- nir en Suisse un poste d’enca- drement. Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux à choi- sir de travailler de l’autre côté de la frontière tout en habitant dans l’agglomération bisontine. Plusieurs dizaines, voire une centaine tout au plus. Le phénomène est relativement récent. Car jusqu’en juin 2002, le permis de travail n’était déli- vré par la Suisse qu’aux per- sonnes résidant à moins de 20 kilomètres de la frontière. Une restriction qui a été levée par les accords bilatéraux. “Cet attrait pour la Suisse est aussi lié à la situation économique qui a pu se dégrader à Besançon” , notamment dans le secteur hor- loger, analyse Alain Marguet, président de l’Amicale des fron- taliers. L’autre rémunérations françaises. “Je ne vais pas là où ça gagne le plus forcément. Mais même en enle- vant les frais de voitures, cela reste intéressant. Finalement, la Suisse, c’est un peu un petit eldo- rado” , concède Mickaël Card, qui gagne près de 4 000 francs suisses bruts par mois. À 23 ans, le jeune homme, fraî- chement sorti de l’école de fro- magerie de Mamirolle, a choi- si de s’expatrier à La Brévine. Dans sa promotion, ils sont deux à avoir fait le même choix. “C’est un billet d’entrée pour un jeune. Après en France, on n’a aucun “Même en enlevant les frais de voitures, cela reste intéressant.” atout helvè- te, ce sont les salaires, qui peuvent atteindre le double ou le triple des

T ous les matins, Louis Poin- turier prend sa voiture et part rejoindre son entre- prise, spécialisée dans l’horlo- gerie, à La Chaux-de-Fonds, en Suisse. Près de 150 kilomètres

aller-retour, tous les jours. “Ça ne me gêne pas tant que cela. Je me sens tellement bien dans mon travail que je n’y pense pas. À 45 ans, si je voulais évoluer dans ma carrière, je n’avais de toute

manière pas d’autre choix” , affir- me-t-il. Jusqu’en juin dernier, ce Bison- tin travaillait dans une P.M.E. horlogère de Besançon, Breit- ling. Il a préféré démissionner

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problème pour trouver du bou- lot. En Suisse, le travail est vrai- ment de qualité et réputé. Et en plus, ils recherchent énor- mément de monde” , affirme Mic- kaël qui n’a jamais envisagé de s’installer près de la frontière, côté français, parce que “pour sortir, le week-end, c’est quand même beaucoup mieux d’être à

Besançon.” Louis Pointurier, lui non plus, n’envisage pas pour l’instant de quitter Besançon. Depuis son arrivée en Suisse, un de ses anciens collègues est déjà venu le rejoindre. “Et plusieurs en ont envie mais attendent encore pour sauter le pas.” O S.D.

Il n’est pas rare que des frontaliers effectuent parfois plus de cent kilomètres pour aller tra- vailler. (Photo archives Càd).

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