Journal C'est à Dire 104 - Octobre 2005
É C O N O M I E
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Suisse voisine
Rui Carrola, directeur général de Comadur : “Toujours garder une longueur d’avance” La société de composants pour l’horlogerie s’apprête à prendre pos- session d’un bâtiment flambant neuf construit à quelques cen- taines de mètres de la frontière, au Col-des-Roches. La société pré- voit l’embauche d’au moins 50 nouveaux salariés.
Les deux premiers niveaux du bâtiment seront prêts d’ici la fin de l’année.
C’ est à dire : Vous menez actuelle- ment une impor- tante phase de construction d’un nouveau site au Col-des-Roches. De quoi s’agit-il ? R.C. : Le Swatch Group a inves- ti 25 millions de francs suisses dans des travaux qui consistent
R.C. : Ce mot ne fait pas partie de notre vocabulaire. Je le répè- te, nous voulons défendre et pro- mouvoir l’image du Swiss Made et faire vraiment tout ce qu’il faut du point de vue stratégique pour réussir, tout en restant conscients qu’il faut le faire de la manière la plus efficace et efficiente possible.
recrues.
dons au besoin d’un environne- ment adapté aux nouvelles exi- gences technologiques et orga- nisationnelles. Càd : Quand le projet a-t-il démarré ? R.C. : Début 2005. Les premier et deuxième étages seront ter- minés en décembre et le troi-
ception. Nous sommes convain- cus et le répéterons sans ces- se, que la créativité, l’innova- tion et l’esprit d’entreprise sont pour notre continent, l’Euro- pe, le passage obligé pour réus- sir et ainsi éviter les délocali- sations. Dans le cadre conjoncturel en
sive. Pour ce faire, et en terme opérationnel, nous ne nous repo- serons jamais sur nos acquis, ils seront, de toute façon, systé- matiquement remis en question par nos concurrents. Nous essayons avant tout d’être réac- tifs et de sans cesse nous remettre en question afin d’ac- compagner et répondre au besoin qui est en perpétuel mouvement. Pour continuer d’exister, garder toujours une longueur d’avance est en définitif notre maître-mot. Ceci va, bien entendu, de pair avec la transmission et le par- tage de ce concept avec toutes les forces vives de l’entreprise. Il est et sera toujours un de nos facteurs-clés de succès. Actuel- lement, le degré de conviction dans cette dynamique se traduit par les 25 millions de francs suisses que nous investissons au Col-des-Roches. O Propos recueillis par J.-F.H.
Càd : Quelle est la propor- tion de travailleurs fronta- liers chez Comadur ? R.C. : Nous employons environ 60 % de travailleurs frontaliers dans nos sites en bordure de frontière. Cette proportion concerne tous les échelons hié- rarchiques de l’entreprise, des ouvriers aux directeurs de sites. Càd : L’intérêt d’embaucher tant de frontaliers est-il uni- quement financier ? R.C. : Il est avant tout tech- nologique car les frontaliers représentent un apport très inté- ressant par rapport à leur niveau de formation et de compétences. Sur le plan salarial, la différence, par exemple, entre un ingénieur français et un ingénieur suis- se est pratiquement nulle. Càd : Si vous investissez autant, c’est que la conjonc- ture est plutôt favorable ? R.C. : Comadur s’est position- né dans les domaines de la très haute technologie. Nous appor- tons des composants d’avant- garde avec des céramiques high- tech , des glaces de montres avec des fonctionnalités telles que les écrans tactiles ainsi que des éléments décoratifs comme la métallisation sous ultravide… Dans ces domaines, la conjonc- ture est indéniablement favo- rable. Toutefois, il ne faudrait consi- dérer la montre comme un pro- duit commun, que l’on se bor- nerait à fabriquer et distribuer. Elle est plus que cela, elle répond à des critères de choix intimes, d’expression de la per- sonnalité, d’identification et de fait, c’est un produit émotion- nel avec le degré de subjectivi- té que cela peut comporter. À travers ces investissements, l’objectif est aussi de promou- voir l’image du Swiss Made com- me valeur appréciée du public ainsi que d’un savoir-faire d’ex-
question, l’horlogerie va bien, même très bien ! Le Swatch Group a battu son record historique de ventes pour le premier semestre 2005. Une
“Le mot délocalisation ne fait pas partie de notre vocabulaire.”
à créer une nouvelle infrastructure de pro- duction. La première phase doit bientôt s’achever. Càd : Ces investis- sements répondent à quels besoins ?
sième en avril ou mai 2006. La production pourra débuter dans les nouveaux bâti- ments dès le début de l’année prochaine. La nouvelle infrastructu- re est accolée à notre
Par notre dynamique industrielle, nous sommes en train de prouver qu’il est pos- sible de bien s’en sor- tir dans un secteur où
“Nous employons plus de 60 % de
travailleurs frontaliers.”
des raisons de l’investissement au Col-des-Roches va dans ce sens : être, encore et toujours, les plus performants et com- pétitifs, et sans cesse, se battre avec honnêteté et fair-play pour préserver, voire améliorer notre position. Càd : Pas de délocalisations en vue alors ?
les exigences des clients sont exemptes de tout compromis ! Càd : Vous ne souffrez donc pas de la concurrence, asia- tique notamment ? R.C. : Notre stratégie n’est pas de courir et aller produire sur place mais plutôt de prendre appui sur une politique com- merciale intelligente et offen-
site existant du Col-des-Roches. Au total, la surface exploitable avoisinera les 10 000 m 2 . À pei- ne moins de 300 salariés inté- greront ces nouvelles surfaces, dont les 200 qui travaillent actuellement aux Brenets. Càd : Ces travaux s’accom- pagneront-ils d’embauches ? R.C. : Entre 50 et 60 emplois seront créés. Le recrutement se fera à partir de début 2006. Il devrait y avoir de nombreux tra- vailleurs frontaliers parmi les
R.C. : Des besoins d’infra- structures d’abord car nous sommes confrontés à une inadé- quation de certains de nos sites, comme celui des Brenets par exemple. Sur ce besoin est venue se greffer la stratégie de déve- loppement de Comadur, dans certains domaines technolo- giques comme les couches minces. Nous avons, pour ce type de technologies, besoin de salles blanches (très haut degré de pro- preté). En résumé, nous répon-
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Rui Carrola est le directeur général de Comadur S.A., une société dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à environ 100 millions de francs suisses.
Comadur S.A., une société du Swatch Group C omadur, comme Composants en Matériaux Durs. Comadur S.A. développe et fabrique des solutions technologiques à base de matériaux durs tels que le saphir et les céramiques. Comadur est le résultat du regroupement de différentes entreprises dont certaines sont nées à la fin du XIX ème siècle. Comadur S.A. a été fon- dée au Locle en 1984 où se trouve toujours son siège social. La société emploie 650 collabora- teurs sur plusieurs sites : Les Brenets et Le Locle (canton de Neuchâtel), Thoune (canton de Ber- ne) et Zurzach (canton d’Argovie). La société dis- pose également “d’une petite unité de co-trai- tance en Thaïlande, réservée au marché asiatique” précise Rui Carrola.
Parmi les spécialités de Comadur, on trouve les pierres rubis pour l’horlogerie et la fabrication d’ai- mants, des glaces de montre en saphir et la céra- mique technique. Les années 2000 marquent un tournant pour Comadur avec le développe- ment des technologies relatives aux couches minces, telles que les écrans tactiles. Comadur S.A. est aujourd’hui détenue à 100 % par le Swatch Group, localisé à Bienne, qui n’est autre que le plus grand groupe horloger du Mon- de. L’an dernier, Swatch Group a produit et ven- du plus de 127 millions de montres, de mouve- ments et de moteurs. Le chiffre d’affaires du grou- pe dirigé par Nicolas Hayek dépasse les 4 mil- liards de francs suisses. Dans le giron du Swat- ch Group figurent des marques d’horlogerie aussi célèbres que Longines, Rado, Tissot pour le haut et milieu de gamme ou Bréguet, Omega, Blanc- pain et Jaquet Droz pour les gammes prestige et luxe. O
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