Journal C'est à Dire 103 - Septembre 2005

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Au secours, le Dessoubre étouffe Plaimbois-du-Miroir Voyant l’état de la rivière se dégrader d’année en année devant chez lui, un propriétaire rive- rain du Dessoubre pousse un cri d’alarme. Il s’apprête à porter plainte contre X pour pollution.

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N ous sommes à Plaim- bois-du-Miroir, au lieu- dit le Moulin Girardot, entre Gigot et Conso- lation. Le Dessoubre coule paisi- blement devant la propriété d’É- ric Barrachet. À première vue, on est ici dans un petit paradis où la nature est reine. Sauf que… Ày regarder de plus près, on com- prendvite l’ampleur duphénomène qui rendÉricBarrachet foude rage. Untapisnoirâtred’alguesendécom- position couvre le fond de la riviè- re. En surface, ce ne sont que des

langues végétales verdâtres sous lesquelles, photos à l’appui, les pois- sons ont bien du mal à se frayer un chemin. Quel contraste avec les photos prises il yaquelques années aumême endroit, à lamême pério- de de l’année, où l’eau transparente justifiait alors la réputationduDes- soubre, connu pour être une des plus belles rivières à truitedeFran- ce. Éric Barrachet a prélevé récem- ment dans le Dessoubre quelques litres d’eau qu’il conserve dans un bidon, comme pièce à conviction.

L’odeur pestilentielle qui se déga- ge du flacon se passe de commen- taires. Le riverain ne cache pas sa colère. “Le Dessoubre se dégrade

du Dessoubre est catastrophique. Et c’est de pire en pire. J’invite tous les élus du secteur à boire un ver- re de Pontarlier avec l’eau duDes-

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de façon exponentielle depuis 3 ans. J’habite àproximitéde la résur- gence dite des “3 pucelles”, qui est une des plus importantes

soubre. C’est répugnant” s’emporte-t-il. “L’eau du Dessoubre est à11 °C. Heu- reusement qu’elle n’est pas à 18 °C, sinon ce serait une mare à canard !” ajoute-

“On déverse, on déverse, et après, on dit “On verra.”

t-il. En cause, Éric Barrachet pointe du doigt les phosphates qui contri- buent au phénomène d’eutrophi- sation, autrement dit au déve- loppement massif d’algues. “On déverse, on déverse, et après, on dit “Onverra.” C’est inadmissible.” Un touriste, venu pêcher cet été dans le gîte géré par la famille d’Éric Barrachet, a été tellement scan- dalisé qu’il n’a pas hésité à écrire au préfet du Doubs pour lui faire part de son étonnement. Du côté des collectivités, onn’a visi- blement pas encore pris conscien- ce de l’ampleur du phénomène. Le syndicat mixte du Pays Horloger travaille actuellement à “une étu- de paysagère destinée à garder l’au- thenticité de cette vallée ouverte en réglant notamment les problèmes d’enfrichement” pendant que le Conseil général du Doubs mène une étude hydraulique. Mais ce n’est pas la première. Depuis une vingtaine d’années, plus de 10 études se sont succédé. Elles ont toutes été enterrées. Récemment, une énième struc- ture nouvelle a été créée pour se pencher au chevet du Dessoubre.

du Dessoubre. Elle recueille les pertes de la Rêverotte ainsi que les écoulementsd’eauenprovenance de la zone industrielle des Fins. À l’aval de cette résurgence, l’état

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Son responsable, le conseiller géné- ral du canton du Russey Daniel Leroux, veut encore y croire. “Cet- te nouvelle charte pour l’aménage- ment de la vallée duDessoubre doit aboutir àdes travaux concrets. Une étude hydraulique démarre. Nous sommes conscients que le nœuddu problème, ce sont les rejets agricoles et ceux des P.M.E. Cette question sera englobée. Jusqu’àmaintenant, on s’est peu préoccupé de cette val- lée car elle est peu habitée” recon- naît-il.

Voyant que riennebouge et jugeant qu’il y a urgence, Éric Barrachet s’apprête à “porter plainte contre X auprès du conseil supérieur de la pêche pour pollution. Et qu’on arrêtededire que tout vabien, qu’on fasse de vraies analyses, qu’on aide les personnes à l’origine du pro- blème,mais qu’onne laisse pas tom- ber ce problème.” Éric Barrachet pousseunvrai cri ducœur.Il souffre à l’idée de voir “son” Dessoubre devenir “ un égout à ciel ouvert.” O J.-F.H.

Éric Barrachet déplore l’état du Dessoubre qui se dégrade tous les ans. Photos à l’appui.

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