Journal C'est à Dire 103 - Septembre 2005
Le journal gratuit du Haut-Doubs
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28 septembre 2005 N° 103
Le journal du Haut-Doubs
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S O M M A I R E
Le cinéma Le Paris prisé par la com- munauté de communes du Val de Morteau. La col- lectivité s’est déclarée intéressée par la reprise de ce lieu. Après rénovation, elle souhaite maintenir cette activité culturelle au centre-ville de Morteau. (page 6) Au secours du Dessoubre. Un habi- tant de Plaimbois-du-Miroir s’apprête à porter plain- te contre X pour pollution du Dessoubre. Il se dit scandalisé par la dégradation de l’état de la riviè- re qui coule vers sa maison. Il dénonce l’immobi- lisme des élus sur ce dossier. (page 14) Le Franch Country menacé. Le festival de musique de Trévillers accuse un lourd déficit après deux années réussies sur le plan musi- cal mais plombées par un temps exécrable. Éric Murat, son créateur, tire la sonnette d’alarme. (page 8) Quel avenir pour le Saugeais ? La petite République folklorique est en deuil suite au décès de sa présidente Gabrielle Pourchet. Après le temps du recueillement et des hommages se pose maintenant la question de sa succession. Y aura-t-il un nouveau président ? (page 21)
(Dossier pages 9 à 13)
Spectacle
L’humoriste fête ses trente années de carrière. Dans son spectacle juste- ment intitulé “Putain, 30 ans !”, il met son talent au service d’un humour décapant mais jamais méchant. Le samedi 8 octobre à 20 h 30, Yves Lecoq fait le déplacement à la salle des fêtes de Villers-le-Lac pour deux heures de rire garantis. Son dernier spectacle est unanimement salué par la cri- tique. Réservez dès maintenant.
Yves Lecoq, l’imitateur aux 120 voix, à Villers-le-Lac
le samedi 8 octobre. (page 3)
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R E T O U R S U R I N F O
La déviation d’Avoudrey ne fait pas que des heureux
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
ÉDITORIAL
Caché La misre n’a pas de visage. Dans l’opulence ambiante du Haut-Doubs, qui a la moindre idée du nombre de personnes, généralement des étrangers en situation irrégulière, qui sollici- tent l’asile à la France ? Bal- lottés de gares en commissa- riats de police, de tribunaux en centres d’hébergement provi- soire. Bien sûr, tous ces mal- heureux qui transitent par Pon- tarlier - siège départemental de la police aux frontières - ne sont pas les bienvenus sur le terri- toire français car ils ont soit sans papiers, soit sans titre de séjour valable. C’est la loi, ils doivent rentrer chez eux. Mais derriè- re la froideur des textes légis- latifs et les “objectifs” fixés par le ministère de l’Intérieur en termes de reconductions à la frontière, il y a la triste réalité cachée de la misère humaine. La Cimade, seule association française à avoir officiellement le droit d’entrer dans les centres de rétention administrative où sont “entassés” les étrangers en situation irrégulière, a établi un rapport accablant sur la dégradation des conditions d’accueil et de traitement de ces naufragés. La durée de rétention administrative a été triplée l’an dernier, les effec- tifs des centres ne cessent de gonfler, donnant aux conditions d’hébergement, des allures humiliantes. Voir à ce sujet l’ins- tructif rapport annuel de cette association d’entraide. Le Haut- Doubs n’échappe pas au phé- nomène. Des centaines de per- sonnes errantes transitent par la capitale du Haut-Doubs en attente d’une solution. Si bien évidemment la France ne peut accueillir tout le monde sur son sol, le traitement de cette dra- matique question se déshu- manise dangereusement à mesure que le nombre de dos- siers augmente. On aboutit au paradoxe suivant : le nombre de reconduites à la frontière augmente “dangereusement” tandis que les contrôles aux frontières ont subi un sérieux relâchement. La P.A.F., censée surveiller les frontières, n’y est même plus postée. Alors bien caché, loin des regards, le phé- nomène qui se déroule sur notre sol laisse indifférent car tout simplement on ne veut pas le montrer. O
L es 7 km de 2 X 2 voies entre Les Âges- de-Loray et Épenoy ont été ouverts à la circulation en octobre 2004, il y a tout juste un an. Incontestablement, cet- te nouvelle portion de voie rapide conti- nue à faire l’unanimité parmi les usagers de la route, satisfaits d’éviter désormais le lent cortège de véhicules traversant les communes de Flangebouche et d’Avou- drey. Le gain de temps, s’il n’est pas énor- me - 5 minutes tout au plus - est tout de même appréciable et la traversée de ces villages s’en trouve sécurisée. Seulement, cette déviation n’a pas fait les affaires de tout le monde. Il faut reconnaître qu’un an après, le commerce local n’y a rien gagné. À Avoudrey, on fait la grima- ce. “Bien sûr, le village est plus tranquille, note Mireille Jockers, de la boulangerie tabac-presse située au centre d’Avoudrey. Seulement, sur le plan des affaires, c’est la catastrophe. Nous accusons une bais- se estimée à 50 % de notre chiffre d’af- faires” déplore la responsable. Exemple significatif : au lieu de la centaine de cafés
vendus tous les matins avant la mise en service de la déviation, le bar n’en vend plus qu’une vingtaine ! Conséquence de ce marasme : le restaurant attenant au café a fermé ses portes en avril dernier et une employée a été licenciée. “Parfois, la pla- ce est complètement vide. Les panneaux installés récemment au bord de la 2 X 2 voies n’y ont rien changé.” Le constat n’est pas plus réjouissant du côté de la fromagerie située en face. “Nous voyons beaucoup moins de mon- de, confirme Hervé Duquet, le président de la coopérative. Ça s’est ressenti sur- tout cet été. Jusqu’au printemps, ça n’avait pas beaucoup varié. Mais juillet- août ont été catastrophiques. La bais- se se situe entre 30 et 40 %, si bien que nous avons fermé la vente au détail l’après-midi, ça ne servait à rien d’ou- vrir. Je comprends les automobilistes qui ne sortent pas de la 4 voies mais pour nous, c’est assez dur.” Les 12 sociétaires de la fromagerie réfléchis- sent à une solution : l’idée de monter
un magasin en bord de la 4 voies fait son chemin ou d’étendre la gamme des pro- duits vendus à la fromagerie. “Nous réflé- chissons pour vendre de la saucisse de Morteau et des salaisons” confie le pré- sident. O
Événement
Pierrefontaine : pari gagné pour le centre multi-commerces
C’est le titre, un peu provoc’, du nouveau spectacle de l’imitateur aux centaines de voix, l’âme des Guignols de l’Info sur Canal +. Il fait le déplacement à Villers-le-Lac le 8 octobre pour deux heures de rire. Yves Lecoq : “Putain, 30 ans !”
L e spectacle retrace en quelque sorte les 30 ans de carrière du facétieux imitateur. Après l’évo- cation de ses premières imita- tions, Cloclo, Mike Brant, Dali- da ou Julien Clerc, Giscard, Mar- chais ou Danièle Gilbert, Yves Lecoq s’attaque à Patrick Sébas- tien qui reçoit dans son grand cabaret quelques chanteuses populaires et son ami Jacques Chirac. Patrick Bruel reçoit dans les “Restos du foie”, Khaled, Sou- chon, Lavilliers et Pagny. Lau- rence Boccolini distribue ses “Baillons forts” aux principaux présidentiables de Sarkozy à De Villiers, d’Arlette à Le Pen tan- dis que Jacques Chirac est déjà en campagne. Nikos présente la “Tare Académie” avec Armande Altaï et Geneviève de Fontenay. Bernadette et Cécilia s’affron- tent sur un air de Diam’s. John- ny nous dit tout sur ses démê- lés avec la justice, sa boîte de nuit et le Paris-Dakar. Humour, satire, parodie, musique et danse sont au programme de cet artiste complet. Dans tou- te la presse, les critiques du spec- tacle sont élogieux : “De bout en bout, un spectacle bien rodé, mené à un train d’enfer. Fou rire assu- ré” commente le Journal du dimanche. “Hilarant ! Yves Lecoq se lance dans la course à l’Ély- sée, tantôt Chirac, tantôt John- ny, tantôt Delon, il n’y a plus ni droite, ni gauche, ni stars, mais un regard critique et drô- le sur la société. Capable d’imi- ter plus de 120 voix, Yves Lecoq
nous invite à plonger dans le monde des célébrités à travers son nouveau spectacle” obser-
talent formidable, avec cette voix prodigieuse dont il joue avec une évidente jubilation, avec une
ve Le Monde. “De chan- sonnier Yves Lecoq devient meneur de revue. Entouré de danseuses, les Coquettes, il réussit d’excellentes évocations de Marie Laforêt, Fran- çoise Hardy, Lara Fabian, sans oublier l’in-
pêche infernale, il fait défiler les candidats, Chirac bien sûr, son jumeau, son joyau, mais aussi Jospin, Hue, Laguiller, Pasqua, Le Pen. Mention spéciale pour un Chevènement absolument hallucinant
Cette voix prodigieuse dont il joue avec une évidente jubilation.
D ans les cartons depuis 1998, ce projet de centre commercial réalisé l’an dernier sous la maîtri- se d’ouvrage de la communau- té de communes de Pierrefon- taine-Vercel remplit parfaitement son rôle. Pour les élus, il s’agis- sait d’équilibrer l’offre de services et de commerces de proximité à l’échelle intercommunale. La question d’un emplacement adé- quat fut réglée suite au transfert de l’entreprise Pellegrini sur la zone artisanale des Mortures. L’emplacement libéré fut rache- té par la communauté de com- munes pour y construire le centre multi-commerces inauguré en mai dernier et dont le montant s’élève à 1,680 million d’euros hors taxes. “Il n’y a pas eu de dépassement par rapport aux prévisions budgétaires. C’est encore un peu tôt pour tirer un bilan financier” , indique Matthieu Houser, chargé du développe- ment économique et de l’amé- nagement du territoire au sein de la communauté de communes. Baptisé Espace Bellevue, le vas-
te bâtiment abrite un salon de coiffure, un tabac-loto-presse, une agence bancaire, un cabinet d’assurance, une fleuriste et une supérette de 500 m 2 qui dispo- se également d’une station-ser- vice. “Côté chiffre d’affaires, on est au-delà de nos espérances. C’est encourageant dans un contexte général plutôt morose du point de vue commercial” , commente Georges Huot-Mar- chand qui exploite le Maximar- ché. Un avis également parta- gé par Jeannine Vuillez-Devillers, la fleuriste qui tient Amour de Violette, seul nouveau commer- ce parmi les 6 enseignes implan- tées à l’espace Bellevue. “Pour le moment, oui, je suis satisfai- te. On est au-dessus de ce que l’on avait prévu.” Ce projet a eu également pour conséquence de déplacer plu- sieurs commerces vers l’exté- rieur du bourg. “Le centre du vil- lage est un peu mort. On peut le regretter. Mais le principal, c’est que l’activité commerciale de Pierrefontaine perdure” , estime Georges Huot-Marchand. O
évitable Arlette Laguiller. Il plu- me tout ce beau monde sans jamais taper au-dessous de la ceinture” selon Figaro Madame. Pour le Nouvel Obs, “Yves Lecoq dans une cavalcade effrénée, nous offre sa vision délirante de la course à l’Élysée. Avec un
et un Delon surréaliste. Un sacré numéro ! Le tout sans souffler. Sans s’essouffler. On en rede- mande !” Bref, tout le monde parle du spectacle d’Yves Lecoq comme un incontournable. Ne le ratez pas à Villers-le-Lac le 8 octobre. O
Jean-François Hauser
est édité par “C.H.T. Diffusion” 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Solène Davesne, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés) E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication Crédits photos : C’est à dire, Bernard Baudoin, Bibliothèque de Maîche, Stéphane Briquez, Les Cerlatez, les “expatriés”, Fête des légumes, Franch Country, Lionel Gattaud, Frédérique Guillaume, Mireille Jockers, Régis Ligier, Mai- rie de Morteau, SeguinActions Immobilières. Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Septembre 2005
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En bref…
On se barricade à la Dame Blanche Ce sont les murs d’enceinte jugés trop haut de cer- taines maisons du lotissement de la Dame Blanche qui posent question au conseil municipal des Fins. Les Fins
Pont Le nouveau pont de Montbé- liardot a été inauguré le 10 sep- tembre dernier. Construit en 1932 par la commune qui lui a donné son nom, il a permis aux habitants de rejoindre le vil- lage du Luhier par le chemin le plus court et le moins contrai- gnant. Cet ouvrage de 103 mètres en béton armé a fait l’ob- jet de travaux pour un montant de 306 000 euros. Jardin L’association mortuacienne Autour du jardin reprend ses cours d’art floral. Elle organi- se à cette occasion, des portes ouvertes salle Klein et son pre- mier cours sur le thème “poê- lée de champignons”. Entre 14 heures et 18 heures, le club Autour du jardin participe éga- lement à l’exposition de cham- pignons organisée ce même week-end d’octobre à la salle des fêtes. C’est à Autour du jar- din que l’on doit la décoration de l’exposition. Atalante Au programme du cinéma L’Ata- lante du 29 septembre au 4 octobre : “le parfumde la dame en noir” de Bruno Podalydès. Téléthon Le parrain du prochain Téléthon les 2 et 3 décembre prochains sera Yannick Noah, person- nalité préférée des Français. Mobilisation générale contre la maladie sur le thème “Toi et moi contre la maladie”.
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L e lotissement de la Dame Blanche fait parler de lui au conseil muni- cipal des Fins. Ce qui est en ques- tion, ce sont les murs jugés trop hauts, qui entourent certaines propriétés. Quand les plots s’empilent sur une hauteur qui avoisine les 2 m alors que le règlement du lotissement autorise 40 cm seulement, il n’y a rien d’anormal à ce que cette situa- tion engendre des commentaires. Mais quand cela va-t-il s’arrêter ? Le problème dans ce dossier est que la commune des Fins qui délivre les per- mis de construire a toléré jusque-là que les murs d’enceinte dépassent la norme de départ. Mais pas à atteindre des som- mets ! À une époque où il est de bon de se barricader, il n’y a rien d’anor- mal à ce que des particuliers aient pro- fité de cette clémence pour faire du zèle. “80% des propriétaires qui ont construit un mur n’ont pas respecté cet-
te norme” indique Gérard Colard, le mai- re des Fins qui souhaite éviter toute polé- mique sur le sujet. D’ailleurs, il n’y a pas lieu de créer la zizanie avec cette affaire qui n’est pas propre à la Dame Blanche. Simplement, il est regrettable que dans un Val de Mor- teau déjà mité par un développement urbanistique discutable, ni les élus (de tout bord qu’ils soient), ni les adminis- trations, ni les aménageurs ne soient pas plus vigilants sur le respect de cer- taines règles censées donner un aspect harmonieux aux lotissements. Aujourd’hui, le conseil municipal des Fins n’exclut pas de revoir le règlement. La tolérance pour la hauteur de mur serait de “1 m, 1,50 m” , pas plus. Le dia- logue est ouvert avec les propriétaires qui auraient dépassé ce niveau afin d’en- visager des solutions d’aménagement. O T.C.
Certains murs atteignent les 2 mètres de hauteur.
S électionnée parmi 5000 entreprises par le magazine “l’Entreprise” avec le concours de “COFACE SCRL”, la société BATIMENTS ET LOGEMENTS RESIDENTIELS, par abréviation “BATILOR”, principal constructeur de maisons individuelles en Franche-Comté, figure désormais dans l’élite des 100 plus belles entreprises indépendantes de France. S’il affiche sa fierté de figurer au sein de cette liste d’entreprises prestigieuses, David BAUDIQUEY, PDG de la société n’en garde pas moins la tête froide: << notre succès repose sur la qualité de nos constructions; elle est le fruit du travail quotidien de notre réseau d’ar- tisans qui chaque jour oeuvrent sur nos chantiers. Par ailleurs, chaque fois que je le peux, je privilégie les fournisseurs régionaux plus Le constructeur de Maisons individuelles BATILOR rentre dans l’élite des 100 plus belles entreprises indépendantes de France
attentifs aux souhaits de nos clients: nous avons selectionné de très belles sociétés, dont on ne parle pas assez, qui se battent pour maintenir et developper l’emploi en Franche-Comté: j’en veux pour exemple la société COMAFRANC de Belfort, la société CLIMENT, leader du carrelage, à Saône, ou la société PEVESCAL spécialisée dans la menuiserie PVC et l’escalier en bois massif à Arc et Senans. Le point commun de toutes ces sociétés: la fierté d’être et de rester franc-comtois avant tout,
“Le bouche à oreille fonctionne bien ” et l’année 2005, bien engagée, s’annonce exceptionnelle.
une volonté de toujours faire mieux, et un refus de la morosité ambiante par un dynamisme permanent.“ Ce classement établi par le magazine “l’entreprise” intervient alors que la société BATILOR vient de se voir décerner il y a quelques mois le trophée d’or VIVRELEC sur 19 départements de l’Est de la France, et le trophée de Bronze au niveau national, récompensant la qualité, à travers
divers critères (architecture, innovation, isolation, rapport qualité/prix). Notre solidité financière est un atout supplémentaire pour nos clients, certains de voir leur constructeur durer dans le temps. BATILOR est une société familiale franc-comtoise , créee il y a presque 30 ans.
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V A L D E M O R T E A U
R.V.M. poursuit sa mutation Radio Val de Morteau revoit intégralement sa grille des programmes. Plus de musique, plus d’information locale, une diffusion plus large… La fréquence 104.6 fait sa révo- lution et se veut beaucoup plus proche des auditeurs et des annonceurs. Radio
L’ arrivée d’un nouveau pré- sident il y a quelques mois à la tête de Radio Val de Morteau (R.V.M.) coïncide avec la volonté affichée par la station locale de redonner un coup de jeune à ses programmes. Le nou- veau président Damien Iff l’af- fiche clairement : “Nous sommes en train de réorganiser totale- ment l’antenne. La première pha- se consiste à revoir intégralement la programmationmusicale. Nous voulons une musique plus jeu- on peut fredonner des grands tubes pop-rock français et inter- nationaux ainsi que les dernières nouveautés incontournables. Le deuxième volet de cette réorientation voulue par la nou- velle direction concerne l’infor- mation. “Nous voulons parler des gens qui font l’actualité du Haut- Doubs, poursuit Damien Iff. Exemple avec la nouvelle émis- sion du samedi matin entre 10 h 30 et midi, “Bonjour la Franche-Comté”, au cours de ne et plus axée sur les nouveautés.” Le résultat de cette volonté ne s’est pas fait attendre. Sur le 104.6 F.M., plusieurs fois par heure désormais,
laquelle l’animateur invite des élus locaux ou des responsables associatifs pour nous parler de leur actualité.” Si de nombreuses évolutions sont à mettre à l’ac- tif de la nouvelle équipe, elle ne voulait pas pour autant déclen- cher la révolution. “Des rendez- vous incontournables, comme l’ac- cordéon le dimanche matin, sont maintenus car les auditeurs y tiennent.” L’information nationale et inter- nationale prend désormais ren- 11 heures et 13 heures, place à l’info à nouveau avec des rubriques pratiques. En fin d’après-midi, les jeunes auditeurs sont concernés par la tranche musique et information. Si R.V.M. se professionnalise, c’est grâce aussi à une diffusion beaucoup plus large. “Avec notre nouvel émetteur, nous diffusons désormais jusqu’au Plateau de Maîche direction Montbéliard et jusqu’à Mamirolle direction Besançon, soit un bassin de popu- dez-vous tous les matins sur la tranche 6 heures- 9 heures, avec des reportages consacrés à l’info locale. Entre
lation de plus de 80 000 habi- tants” poursuit le président. De quoi convaincre les annonceurs, commerçants et associations, de passer de la publicité sur R.V.M. Sur ce point, c’est désormais l’équipe commerciale du journal C’est à dire qui se charge de concevoir et de vendre les mes- sages publicitaires qui seront dif- fusés sur R.V.M. Contactez-la dès maintenant au 03 81 67 90 80. En prime, R.V.M. poursuit une recette qui rencontre un grand succès depuis plusieurs mois : la retransmission intégrale, en direct du stade Bonal, des matches du F.C. Sochaux. Enfin, derniè- re nouveauté, R.V.M. vient de lancer un numéro vert, joignable 24 heures sur 24, destiné à tous les acteurs de la vie locale qui souhaitent faire passer une infor- mation ou réagir sur l’actualité du Haut-Doubs. Il suffit de com- poser le 03 81 67 48 55. O J.-F.H. Renseignements : 03 81 67 37 37 www.rvmfm.net E-mail : info@rvmfm.net
Des reportages consacrés à l’info locale.
Damien Iff, le nouveau président de R.V.M., nourrit de nombreuses ambitions pour la station locale.
Cinéma
Elle a fêté le 16 septembre dernier ses 105 ans. Née en 1900, elle se hisse au rang de doyenne des 7 communes du Val de Morteau. Et de loin. Anniversaire Émilie Taillard, doyenne du Val de Morteau
La communauté de communes veut racheter Le Paris
L a communauté de communes du Val de Morteau envisage de rache- ter le cinéma “Le Paris” situé dans la Grande rue. “Les élus ont validé le principe. Ils ont manifesté un intérêt pour le projet. Il faut maintenant finaliser l’ap- proche technico-financière du dossier” indique Annie Genevard, maire de Morteau. Cet- te décision fait suite à un appel du pied lan- cé il y a quelques mois par Michel et Ghis- laine Gagliardi, les gérants de la salle. Cela fait 20 ans qu’ils font tourner la boutique. Mais à l’âge de la retraite, le couple se pré- occupe de l’avenir du “Paris.” Pour conti- nuer à accueillir du public dans les meilleures conditions, il faut songer à passer par la case investissement. La famille Gagliardi a bien eu des projets de modernisation de la structure. Mais elle a fini par rebrousser chemin compte tenu du “montant des devis. Nous avons tous les Le dossier semble en bonne voie pour que la communau- té de communes du Val de Morteau rachète le cinéma Le Paris pour maintenir cette acti- vité au centre de Morteau.
B on pied, bon œil, la doyenne de Villers-le- Lac a entamé sa 106 ème année. Ce record de lon- gévité la place largement au rang de doyenne de toutes les com- munes du Val de Morteau. Son “poursuivant” le plus âgé, Léon
Enfin aux Gras, c’est Marie-Loui- se Dornier, née le 2 juin 1912, qui tient la palme de la longé- vité. À Villers-le-Lac, l’habitante la plus âgée derrière Émilie Taillard n’est autre que sa sœur, Gabriel- le Villier, née en 1910. Viennent
Mamet, habite Les Fins. Il est né le 16 avril 1907, il est donc entré dans sa 99 ème année. Vient ensuite à Mor-
ensuite trois autres Vil- lériers nés en 1911, Solange Boucart, Hélè- ne Vuillier et Emma Rousset.
Le lave-linge, “la plus belle invention”.
teau Marcel Bretillot, né le 3 juillet 1907. Trois autres Mor- tuaciens sont également nés cet- te même année 1907. Aux Fins, une habitante, Céci- le Boillod, est également née en 1907, le 22 octobre. À Gran- d’Combe-Chateleu, il faut feuille- ter le registre de 1909 pour trou- ver les deux doyens de la com- mune : Claire Vuillemin et Jose- ph Reymond. Le doyen de Mont- lebon est une doyenne, Léa Berrera, née le 23 octobre 1910. Aux Combes, les deux doyens sont André Chanez et Suzan- ne Faivre, tous deux de 1920.
Émilie Taillard a été la contem- poraine des grandes évolutions technologiques du XIX ème siècle finissant, du XX ème et du début du XXI ème , de l’apparition de l’élec- tricité à la révolution internet, en passant par le téléphone et le lave-linge, “la plus belle inven- tion” à ses yeux. Mariée en 1925 avec Maurice Taillard, ils auront ensemble 9 enfants. Émilie Taillard a eu la joie de connaître 26 petits- enfants, de voir naître 33 arriè- re petits-enfants et en avril der- nier, sa première arrière arriè- re petite-fille. O
La collectivité devrait prendre en charge les travaux de rénovation du cinéma.
tenant à définir les modalités d’action pour la communauté de communes du Val de Morteau qui dans tous les cas devra inves- tir dans des travaux de rénovation du ciné- ma. “La salle est vieillotte. Sur le principe, il est prévu que la collectivité achète les murs, qu’elle fasse les travaux nécessaires en bénéficiant de subventions et qu’elle met- te ensuite le cinéma en gérance comme c’est le cas à Métabief. Au final, il s’agit de fai- re pour “Le Paris” ce que certaines com- munes font pour sauver une boulangerie ou un café.” Selon nos sources, les premiers accords devraient être finalisés d’ici la fin de l’an- née. O T.C.
et un esprit culturel au centre de Morteau.” Annie Genevard dresse la même analyse de la situation. “C’est une chance d’avoir
deux plus de soixante ans. C’est impossible d’obtenir le soutien des banques. Alors nous nous sommes tournés vers la commune de Mor- teau pour voir si la reprise du ciné- ma pouvait l’intéresser” raconte Ghislaine Gagliardi.
un cinéma au centre-ville. C’est important pour les jeunes. Il y en a plus de 3 000 scolaires à Mor- teau.” Ces propos sont favorables aux intentions de départ des gérants de la salle. Pour autant, rien n’est
“C’est une chance
Entourée de sa famille, Émilie Taillard a dignement fêté son 105 ème anniversaire. À ses côtés, à droite de la photo, sa sœur, deuxième doyenne de Villers-le-Lac !
d’avoir un cinéma au centre-ville.”
L’idée n’a pas enchanté tous les élus de la communauté de communes désormais en charge du dossier “mais finalement, l’unanimité a été faite” indique Albert Rognon, maire de Montlebon et conseiller général. Il ajoute : “L’objectif de cette opé- ration est de conserver un cinéma populaire
encore finalisé. Le prix du fonds de com- merce n’a pas été arrêté. “Je ne souhaite qu’une chose, c’est que ça se fasse. Soit ça marche et nous sommes prêts à continuer l’activité encore quelques années, soit on arrête tout” indique Ghislaine Gagliardi. La perspective est tracée. Il reste main-
V A L D E M O R T E A U
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Morteau
L’enfant, d’origine éthiopienne, a été adopté par un couple de Mortuaciens. L’adoption est un long parcours, récompensé par le bonheur d’un enfant et de ses parents. Témoignage. Le fabuleux destin de Nathaël Vuillemin
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P étillants de malice, les grands yeux de Nathaël parcourent toute la mai- son. Sa nouvelle adres- se, dans le quartier du Mondey à Morteau, il ne la connaît que depuis 15 jours. Depuis ce fameux samedi 27 août au soir où il est arrivé dans le foyer de Floriane et de Gérard Vuille- min. Le couple, désireux d’avoir un enfant, a choisi la voie de l’adop- tion. Souvent perçue comme un véritable parcours du combat- tant, la démarche en vue d’une adoption n’est pas si découra- geante. Floriane et Gérard
Vuillemin ont voulu montrer que la motivation permet de soule- ver les montagnes. En l’occur- rence pour eux, c’était celles des hauts plateaux d’Éthiopie, un pays en proie à la misère, aux maladies et à son corollaire inévi- table, les enfants orphelins. Le couple a choisi d’adopter un enfant éthiopien. “Nous étions très attirés par l’Afrique Noire, raconte Floriane. En Côte d’Ivoi- re, il y a de gros problèmes en ce moment, Madagascar a bloqué ses adoptions. Nous nous sommes dits “Pourquoi pas l’Éthiopie ?” Nous savions aussi que pour adopter un enfant français, il
dossier se poursuit par la trans- mission des pièces à l’ambas- sade d’Éthiopie à Paris avant expédition au ministère des Affaires Sociales d’Addis-Abe- ba, la capitale. “Le dossier est arrivé début mars là-bas. Le 5 juillet, nous avons reçu un coup de fil nous annonçant qu’un petit garçon de 2 ans et demi nous attendait” relate avec émotion la maman. La nouvelle est arri- vée à Morteau comme un cadeau du ciel. Le départ pour Addis- Abeba est alors fixé au 20 août. Dans leurs bagages, Floriane et Gérard emmènent 90 kg de vête- ments destinés à l’aide huma- nitaire organisée par l’associa- tion-relais. “Normalement, les délais sont de plusieurs mois depuis l’annonce. Là, nous n’avions que 6 semaines pour nous préparer à ce voyage.” La chambre du petit garçon n’était pas encore prête. Vaccins, amé- nagement de la chambre, “il a fallu mettre le turbo” reprend Gérard. Après 10 heures de vol, les Mor- tuaciens posent le pied sur le sol éthiopien, le 20 août, accueillis par un correspondant local. Nathaël les attend, dans son orphelinat d’Addis-Abeba. Pour seul lien jusqu’ici, le gar- çonnet avait reçu un album de photos censé le familiariser avec sa nouvelle famille. La premiè- re rencontre se passe de com- mentaires. Une petite semai- ne en Éthiopie, nécessaire à ins- taurer une douce transition,
faut attendre 6 ans.” Les démarches administratives ont débuté en février 2004. “Après avoir demandé un agré- ment au Conseil général du Doubs, première des choses à fai- re, nous avons dû faire plusieurs évaluations sociales et psycho- logiques avec des assistantes sociales et des psychologues du Conseil général. Le dossier pas- se en commission au bout de 9 mois. Parallèlement, nous nous sommes débrouillés pour choi- sir le pays avec l’aide d’asso- ciations. Notre dossier a été accep- té le 23 décembre dernier.” Le parcours administratif du
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et le retour en France a lieu le 27 août. “Nous partons à deux, nous revenons à trois, ça fait vraiment quelque chose” lâche Gérard ému.
Gérard. Nathaël, lui, est déjà reparti jouer avec son tracteur et sa voiture miniature… Floriane et Gérard Vuillemin
ont tenu, à travers ce témoignage, à montrer que l’adoption est à la portée de tous. Même si les “mois de pape- rasseries” semblent par- fois longs, le bonheur
Voilà bientôt un mois que Nathaël fait l’ap- prentissage de sa nou- velle vie à Morteau. Visiblement heureux - à l’image de ses
Il commence à balbutier ses premiers mots de français.
parents -, il commence à bal- butier ses premiers mots de fran- çais. Nathaël aura trois ans en octobre. Il devrait intégrer l’éco- le maternelle au printemps pro- chain. “On démarre une nouvelle vie” s’exclament Floriane et
est au bout du voyage. Le couple a déjà sa petite idée en tête : retourner d’ici deux ou trois ans en Éthiopie et ramener un petit frère ou une petite sœur à Nathaël. O J.-F.H.
Entouré de ses parents, le petit Nathaël Vuillemin découvre sa nouvelle vie.
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D O S S I E R
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Ils ont quitté leur Haut-Doubs natal
présenter ce mois-ci le destin de ces glo- be-trotters répartis aux quatre coins du monde. Embarquement immédiat, dépay- sement garanti.
Nés dans le Haut-Doubs, ils ont décidé un jour de tenter la grande aventure de la vie hors de leur région d’origine. Par- fois installés à plusieurs milliers de kilo-
mètres, ils se sont expatriés pour leur tra- vail, par conviction, pour des raisons fami- liales ou par simple goût de l’aventure. Le journal C’est à dire a choisi de vous
Ma ferme au Canada Il y a dix ans, Nicolas Roland, agriculteur originaire du Bas-de- la-Chaux sur la commune des Fins, s’est installé au Canada, dans la province de Québec. Marié à une Américaine, il est désormais à la tête d’une exploitation de 150 vaches. Québec
belle province. Lui qui “déteste la pape- rasse” vante les contrôles administra- tifs plus souples qu’outre-Atlantique. Avec le temps, il s’est intégré dans le village, a ses réseaux d’amis. “Les gens sont plus ouverts aux étrangers, ils ont l’habitude car l’immigration a toujours fait partie de l’histoire. Mais ici la vie est peut-être un peu plus dure. Aux Fins au moins, t’as l’équipe de foot, la Fête de la saucisse, l’harmonie… Ici, il n’y a pas grand-chose. La moindre exposition agricole coûte une fortune” , reconnaît- il. Ce qu’il craint le plus, ce sont les hivers longs, très longs. “C’est coriace. De novembre à avril, il fait - 15°C de moyenne, avec des pics à - 48°C. Par rapport à cela, les hivers du Haut-Doubs, c’est de la rigolade” , s’amuse-t-il. Dès qu’il a été installé, “sa blonde” - sa petite amie en québécois - l’a rejoint. Américaine, née en Pennsylvanie, elle l’avait rencontrée à Besançon alors qu’el- le séjournait en France pour perfec- tionner son français. Leurs quatre enfants de sept à un an ont la triple nationalité franco-américano-cana- dienne. Mais eux n’ont encore jamais vu la France. “À cause de la ferme” , Nico- las n’a pu y retourner qu’une seule fois en dix ans, en 1999. Pour cet hiver, toute la famille pourrait traverser l’Atlantique pour une ou deux
“I l n’y a qu’une chose que j’ai gardée de la France. Je conti- nue à mettre des cloches à mes vaches. À part un Suisse ins- tallé dans la province de l’Ontario, je crois être le seul de tout le Canada à le faire” , s’amuse Nicolas Roland. Depuis près de dix ans, l’agriculteur ori- ginaire des Fins s’est installé au Cana-
ce. “Au début, je suis parti juste deux semaines pour voir à quoi ça ressem- blait. Puis j’y suis retourné en stage pour six mois et en même temps je prospec- tais” , détaille-t-il. En juin 1996, Nicolas achète finalement son exploitation, à Hérouxville. “C’est beaucoup plus simple qu’en France. Pas de paperasse administrative, tu vas chez
da, dans la province de Québec. Sa ferme est à une heure de Trois- Rivières, à la limite des zones peuplées. Après, commence la forêt, sur des centaines de kilo- mètres.
le notaire et en une semai- ne c’est terminé. T’es plus libre” , affirme-t-il. “Mais maintenant, pour un jeune, ce ne serait plus possible financièrement. Car les prix des quotas de production
Leurs quatre enfants ont la triple nationalité franco- américano-cana- dienne.
qu’il faut acheter ont plus que doublé.” L’agriculteur finnois est désormais à la tête d’un troupeau de 150 vaches qui gambadent sur 300 hectares. Autour de sa ferme, un paysage immense de champs et de prairie s’étale, avec à l’ar- rière plan une chaîne de montagnes qui barre l’horizon au loin. La vie au Cana- da, Nicolas s’y est vite adapté, si vite qu’il en a pris l’accent chantant de la
Après le lycée agricole à Levier, Nico- las cherchait à reprendre une ferme dans le Haut-Doubs. “Mon frère tra- vaillait sur l’exploitation familiale mais elle était trop petite pour nous deux” , explique-t-il. Un jour, il tombe sur une petite annonce dans un journal agrico- le, vantant une petite ferme à vendre au Québec. Il décide de tenter sa chan-
Nicolas Roland et toute sa famille.
semaines de vacances. “Forcément, ça me manque un peu. Parce que j’ai été élevé là-bas. Et ici, il n’y a pas de vin, pas de comté.” Pour autant, il n’envi- sage pas de revenir vivre en France. “Mon installation, c’est définitif. J’au- rais trop à perdre à tout laisser. Car c’est
plus difficile de s’installer au Canada puisqu’il n’y a pas d’aide comme en Fran- ce. Mais par contre, ici, tu gagnes beau- coup d’argent au moment de la retraite en vendant tes quotas de lait.” O S.D.
Élodie Cairey-Remonnay a mis le cap sur La Réunion À 30 ans, la jeune fille originaire de Morteau a créé sa propre entreprise de graphisme, sur l’île de la Réunion. Parallèlement, elle a lancé une activité de création de bijoux. La Réunion
É lodie Cairey-Remon- nay est une battante. C’est vrai qu’il en faut du tempérament pour se convaincre de créer sa propre entreprise sur une île, La Réunion, qui n’est pas répu- tée en premier lieu pour son dynamisme sur le plan écono- mique, le tourisme mis à part. Mais Élodie a su trouver la bon- ne “niche”, le créneau porteur.
conjoint, Patrick Myotte-Duquet, originaire de Fournets-Luisans, était venu à La Réunion pour travailler sur le chantier que l’entreprise Simonin de Mont- lebon gérait sur l’île : la construc- tion de l’aéroport. Il a ensuite trouvé un emploi dans la post- production sonore. Finalement, la diplômée de desi- gn trouvera son salut dans la publicité. “Depuis 5 ans, je tra-
des bijoux. “L’artisanat, ce n’est pas viable en soi. Je conçois plus cette activité comme un hobby , une passion.” Mais le bijou a tout de même pris une bonne part de ses activités. Elle orga- nise des expositions, fait les mar- chés et a même créé son site internet (www.ckomca.com) pour promouvoir sa ligne de bijoux. Élodie et Patrick - qui a lui- même monté son entreprise de post-production sonore et créé son site www.waprod.fr - se font tranquillement à la vie réunion- naise. L’insularité ne semble pas les déranger, pas plus que le climat qui ne varie guère au cours de l’année. “La qualité de vie est extra, on a du soleil tou- te l’année. L’inconvénient, c’est que dès qu’on veut bouger, il faut prendre un billet d’avion. Nous avons pu découvrir les alentours : Madagascar, Mayotte, Mauri- ce, etc. Et ma famille vient pas- ser Noël tous les ans ici.” Si Élodie a trouvé sa voie sur l’île, elle reste néanmoins atta- chée à sa région d’origine. “On reste Franc-comtois avant d’être Réunionnais.” À 30 ans, elle fait sa vie là-bas, bien loin de la métropole. Sa bonne humeur et son sourire laissent à penser qu’elle y est heureuse…malgré la distance. O J.-F.H.
Après un bac F 12 pas- sé au lycée Pasteur de Besançon, la Mortua- cienne a prolongé cette formation en arts appli- qués par un B.T.S. d’es- thétique industrielle (autrement dit de design ) qu’elle a obtenu à Blois. Revenue à Morteau, elle
vaille en free lance pour des agences de com- munications sur l’île. Comme on est loin de la métropole, toute la publicité, même natio- nale, se fait sur place. Car nous avons de nombreuses spécificités locales. Des budgets
Elle reste néanmoins attachée à sa région d’origine.
a commencé sa jeune carrière professionnelle dans la société horlogère Ambre. C’est là qu’el- le rencontrera l’homme qui par- tage aujourd’hui sa vie à La Réunion. “Il a quitté la société Ambre pour venir s’installer à La Réunion qu’il avait connue par un camarade de l’armée. Je l’ai suivi” raconte Élodie. Nous sommes en 1998. Là-bas, à 10 000 km de Morteau, il est bien difficile de décrocher un travail lié à l’horlogerie. “L’idée était d’y rester un an, le temps de découvrir autre chose.” Son
nationaux, comme la campagne de pub d’Orange pour La Réunion par exemple, sont gérés ici. Ce qui fait qu’il y a pas mal de travail dans ce domaine” explique la jeune infographis- te. Conception d’affiches, pres- se magazine et quotidienne, Élo- die conçoit de nombreux sup- ports publicitaires pour de grands annonceurs nationaux. Parallèlement à son activité pro- fessionnelle, Élodie la battante s’est initiée à l’art de la poterie. Elle a même ouvert un atelier dans lequel elle fabrique et vend
Élodie Cairey-Remonnay, originaire de Morteau, a ouvert parallèlement à son activité professionnelle, un atelier de création en bijouterie.
D O S S I E R
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Floride
Stéphane Vuillier : le brillant parcours d’un globe-trotter
Le Mortuacien d’origine a parcouru plusieurs pays d’Afrique avant de s’installer en Flori- de avec sa famille. Diplômé d’une école de commerce, il est désormais responsable finan- cier d’une grande entreprise de travaux publics.
des personnes d’horizons très dif- férents avec d’autres manières de vivre et d’autres objectifs, cela m’a énormément ouvert l’esprit.” Pour le travail toujours, Sté- phane repart ensuite un an au Mali puis au Cameroun où il va gérer une autre filiale compre- nant notamment la gestion d’un gros chantier d’installation d’un pipeline de pétrole. La longue parenthèse africaine s’arrête pour Stéphane en décembre 2002, date à laquel- le il rentre en France pour la société Eurovia (autre filiale de Vinci), où il prendra les com- mandes financières de la région Poitou-Charentes du groupe. Mais une nouvelle opportuni- té intéressante au sein de son groupe lui permettra de partir
O n peut travailler dans le très sérieux domai- ne des finances et de la comptabilité et assouvir en même temps sa soif de découvertes et de voyages. Stéphane Vuillier a exploré pen- dant plus de 8 ans l’Afrique pour le groupe international qui l’em- ploie. Préparation H.E.C. et diplôme d’expertise comptable à l’E.S.G. en poche (école supérieure de gestion), le Mortuacien n’a pas voulu s’établir tout de suite dans la vie rangée d’un expert des chiffres. À 23 ans, l’aventure le tentait. “À la fin de mes études est venu le temps du service mili- taire. J’ai alors opté pour un C.S.N.E. (coopération du ser- vice national en entreprise), pour une société, filiale du groupe Vin- ci, leader mondial de la construc- tion. Je suis alors parti en sep- tembre 1994 en Gambie, pour un séjour qui a duré 6 mois.” Première expérience avec le continent africain, Stéphane est conquis. Il enchaîne pour un deuxième séjour de 6 mois, tou- jours dans le cadre de son ser- vice national. Direction l’Ou-
ganda, au cœur de l’Afrique Noi- re, avec de nombreuses missions effectuées dans le pays voisin du Kenya. Après cette deuxième expérience africaine, cap sur l’Est, en Éthio- pie. Adjoint du directeur finan- cier, puis directeur financier de la firme Sogéa (filiale de Vinci), il y restera 4 ans, jusqu’à fin août 1999. L’Éthiopie sera une étape décisive dans la vie de Sté-
phane, sur le plan per- sonnel cette fois. “C’est en Éthiopie que j’ai ren- contré ma femme. Nous avons deux enfants.” Sur le plan professionnel, c’est le début d’une belle car- rière. “Ma société m’a pro-
pour les États-Unis au bout de deux ans, lui per- mettant ainsi d’élargir encore plus son horizon. “J’ai toujours eu envie d’aller aux États-Unis.” Le destin l’y emmène- ra, démarche facilitée par
“Revenir s’installer définitive- ment en France.”
le fait que son épouse éthio- pienne a sa famille établie aux U.S.A. “L’opportunité s’est pré- sentée au bout de deux ans. En janvier 2005, nous nous sommes installés à Orlando, en Floride. J’y travaille pour une filiale importante d’Eurovia, en tant qu’adjoint au directeur finan- cier.” Si Stéphane reconnaît que la vie américaine a été “un peu diffi- cile les trois premiers mois” , il
posé de m’embaucher en C.D.I., avec un statut d’expatrié en avril 1996 avant de me nommer direc- teur administratif et financier en août 1997.” La liberté, l’autonomie, autant de qualités que Stéphane a pu cultiver sur le continent noir. “Je pensais revenir en France. C’est vrai que ma famille, les amis et la France me manquent beaucoup, je ne peux pas le nier. Mais j’ai rencontré en Afrique
Stéphane, ici, lors d’un de ses multiples séjours africains.
est désormais bien ancré dans sa nouvelle vie yankee . Le temps de trouver une maison, une voi- ture, une école pour leurs deux enfants de 6 ans et 4 ans et demi, la famille Vuillier se fait à sa nouvelle vie. “Un des inconvé- nients majeurs, c’est la nourri- ture concède-t-il. Mais dans
souvenirs plein la tête, une soli- de expérience internationale et une famille soudée. On dit par- fois qu’on trouve le bonheur devant sa porte. Stéphane a trou- vé sa voie loin du Haut-Doubs. Sa famille, ici à Morteau, est fiè- re de ce parcours atypique. O J.-F.H.
chaque pays, le plus important est de profiter des avantages tout en laissant de côté les inconvé- nients. Cela permet de s’adap- ter plus facilement.” Son objectif aujourd’hui ? “Res- ter 5 ou 6 ans aux États-Unis avant de revenir s’installer défi- nitivement en France.” Avec des
Frédérique Fiorani dans la lumière des studios américains La jeune fille originaire de Morteau est décoratrice de cinéma en Californie. Drô- le de destin pour celle que sa maman aurait bien vu faire une carrière d’institutrice à Morteau. Parcours d’une battante. Los Angeles
l’ai aidé pendant tout un week- end. Il a commencé à faire appel à moi sur d’autres tournages, et ça s’est très vite enchaîné.” Fré- dérique est aujourd’hui décora- trice pour la publicité et le ciné- ma à LosAngeles. Un métier qui n’est pas si éloigné de l’archi- tecture d’intérieur. Voilà main- tenant un an qu’elle travaille dans les studios californiens, aux côtés de son mari. Elle est bien loin de ses idées d’ensei- gnement. “Ma mère voulait que je sois instit à Morteau…” À 12 000 km de Morteau, Fré- dérique Fiorani entame une nou- velle vie. Si elle avoue que “les sapins et les couleurs de l’au- tomne” lui manquent, elle ten- te de s’adapter à la mentalité californienne, à “ces gens hyper gâtés qui ne pensent qu’à l’ar- gent. C’est un drôle de monde” dit-elle. En ce moment, c’est le sien. Et elle s’épanouit visible- ment dans un métier qu’elle com- mence à bien maîtriser. Frédé- rique a même tourné quelques scènes dans deux longs métrages américains. Sa nouvelle vie ne l’empêche pas de garder le contact régulier avec son Haut-Doubs natal. “J’ap- pelle au moins 3 fois par semai- ne mes parents.” Si elle touche du doigt le rêve américain, elle n’a pas oublié les valeurs de la région qui l’a vu grandir. Peut- être reverra-t-on bientôt Fré- dérique, la décoratrice de ciné- ma, en France, au générique de longs métrages 100 % fran- çais ? O J.-F.H.
L e lycée Edgar Faure de Morteau peut mener à tout, la preuve. Après le bac, la Mortuacienne Frédérique Fiorani s’est ins- crite à la faculté des lettres de Besançon, sans idée préconçue en tête mais déjà avec l’envie d’aller voir ailleurs. Elle décide alors de terminer sa troisième année de fac aux États-Unis, dans le cadre d’un échange sco- laire avec l’Université. Elle se
entre les U.S.A. et la France, en vain. Je me suis ensuite mariée en 1998 à Seattle, avec un Amé- ricain.” Le destin de Frédérique était bien écrit là-bas. Le mari de Frédérique travaille dans l’industrie du film. Pour cause de concurrence avec le Canada tout proche, il n’y a pas beaucoup de travail dans ce domaine à Seattle. Le couple décide donc de se lancer dans le grand bain : cap sur LosAngeles,
retrouve dans laWashing- ton State University, au Nord-Ouest des États- Unis, dans la région de Seattle. Une fois sa licen- ce en poche, elle décide de rentrer en France passer une maîtrise de F.L.E.
Hollywood et ses pro- messes de paillettes. Ins- tallée dans la Cité des anges, quartier de San- ta Monica, Frédérique et son époux essaient de se faire à la vie califor- nienne. “Pas évident, dit-
“Les sapins et
les couleurs de l’autom- ne” lui manquent.
(françaises langues étrangères), une filière suivie par ceux qui souhaitent enseigner à l’étran- ger. En 1996, nouveau départ outre- Atlantique pour un poste de “lec- trice” dans une école de Nash- ville (Tennesse), puis retour à Seattle “où je m’étais fait quelques copains” explique Frédérique. Mais trouver un emploi n’est pas forcément plus aisé aux États- Unis qu’en France. “J’ai fait des allers et retours pendant un an
elle. Je n’aime pas la mentali- té des gens ici, trop superficiels.” Elle fera quelques remplace- ments en tant que professeur de français en lycée et en école pri- maire, avant de se décider, fau- te de travail stable, à repartir en faculté pour y réaliser un vieux rêve professionnel : deve- nir architecte d’intérieur. Jusqu’au jour où, en assistant au tournage d’une publicité, elle a le déclic. “Mon mari m’a pré- senté au décorateur en chef, je
Frédérique Fiorani dans les studios de cinéma à Los Angeles, en compagnie d’un des membres de l’équipe de tournage. Sa nouvelle vie aux États-Unis.
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