Journal C'est à Dire 100 - Mai 2005
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V A L D E M O R T E A U
Claude Ray : “Le retrait de Swatch du marché ouvre de nouvelles perspectives” Le président de la société suisse Technotime Holding S.A. (dont le siège est à La Chaux-de-Fonds) qui a racheté en 2001 France Ébauches, est satisfait. L’entreprise entend surtout conquérir la place laissée vacante par le géant Swatch qui a décidé de ne plus commercialiser ses mouvements mécaniques en 2006. De nouveaux emplois devraient être créés en France. Horlogerie
En bref…
Maîche L’Inde mystérieuse, une gran- de exposition muséographique sur l’Inde avec plusieurs cen- taines de pièces authentiques, ramenées par des membres du Comptoir des Indes dans les années 1920 qui seront mises en situation. À décou- vrir à Maîche, salle Ducreux et à la Bibliothèque du 11 au 19 juin 2005. Temps fort le 18 juin, avec la Fête de la Musique au château du Désert, et pour cette journée, avec l’Harmonie de Maîche. Sera également présente la Société Numismatique du Doubs, qui présentera la numismatique des Indes. À noter que l’Association du Cinéma Saint-Michel a pro- grammé un film indien “Bol- lywood” durant la semaine d’expo. Renseignements au 03 81 64 18 61. B.A.F.A. La Maison Familiale Rurale “La Roche du Trésor” à Orchamps-Vennes organise prochainement une session intitulée : “Formation géné- rale B.A.F.A.” Du samedi 25 juin au samedi 2 juillet ainsi qu’une deuxième formation intitulée “Approfondissement B.A.F.A. Activités liées au Milieu naturel”. Renseigne- ments au 03 81 56 04 05.
C’ est à dire : La socié- té Technotime Hol- ding S.A. a mainte- nant près de quatre ans et est spécialisée dans la pro- duction de mouvements hor- logers. Quelle est votre acti- vité exactement ? Claude Ray : On continue à avoir une production de mou- vements à quartz, qui est d’ailleurs en évolution. Contrai- rement aux productions bon marché, qui utilisent des maté- riaux plastiques, nous conti- nuons à fabriquer et à vendre des mécanismes en métal. En 10 à 20 % de parts de marché chaque année. Cela représen- te 1,5 million de mouvements vendus et la moitié de notre chiffre d’affaires. Mais paral- lèlement, nous commercialisons de plus en plus de mouvements mécaniques. C’était notre volon- té de ne pas seulement pour- suivre dans le quartz, où le mar- ché est stable, mais de nous orienter du côté de la mécanique. Cette activité existait avant, ce moment, sur ce secteur, les autres entreprises chutent, mais nous, on pro- gresse. On gagne de
mais elle était devenue obso- lète depuis 15 ans et il n’y avait plus aucune vente de ce type. Parce qu’entre autres, il n’y avait pas de secteur de recherche et développement qui pouvait le mettre en valeur. C’est d’ailleurs une des premières choses que nous avons faite ici, recréer un secteur de recherche, ce qui a permis ce changement d’orien- tation. Actuellement, nous avons à notre siège de La Chaux-de- Fonds une dizaine de personnes qui ne s’occupent que de cela. Càd : Comment avez-vous fait pour relancer la pro- duction de mouvements mécaniques ? C.R. : Si on veut déve- lopper un produit, il faut que l’on soit indépendant au niveau de la production des “par- ties réglantes” qui sont des élé- ments stratégiques pour la mise en place de mécanismes horlo- gers. Or jusqu’à présent, il n’y avait que le groupe Swatch sur le secteur. Si on voulait faire sans eux, il fallait réaliser la totalité des pièces tout seuls. Notre chance a été de trouver en France des gens qui avaient été à la tête d’entreprises hor-
logères et qui étaient capables de nous aider, d’apporter les compétences nécessaires pour solutionner ces questions tech- niques. Ça a été un partenariat heureux entre eux et nous. Ils étaient contents de nous voir revenir dans la région avec cet- te orientation autour des mou- vements mécaniques. Et ils nous ont permis de gagner un temps précieux, en apportant des solu- tions à ces problèmes de parties réglantes. Càd : Quelles sont les pers- pectives commerciales des mouvements mécaniques ? C.R. : Nous avions cette volon- té première de nous lancer dans le mouvement mécanique. Mais nous nous sommes trouvés confortés dans nos choix par la décision de Swatch, il y a trois ans, d’abandonner la commer- cialisation de “kits”. Jusqu’à pré- sent, le groupe vendait ses méca- nismes mécaniques à des entre- prises horlogères, qui pouvaient ensuite réaliser leurs propres montres avec. À partir de 2008, il ne fournira plus que les marques de son groupe. Swat- ch abandonne progressivement le marché, ce qui va permettre
Technotime est spécialiste dans la production de mécanismes horlogers mécaniques.
à des sociétés comme la nôtre de reprendre la place laissée. Cela ouvre de nouvelles pers- pectives. C’est une évolution len- te mais l’horizon est ouvert. En 2008, l’objectif serait d’avoir 2/3 de notre budget pour la méca- nique. Càd : Vous êtes implantés en Suisse, en France et en Chi- ne. Comment se répartit la production entre vos diffé- rents sites ? C.R. : En France, où nous employons 75 personnes à Val- dahon, se réalise toute la fabri- cation des pièces. Les méca- nismes à quartz sont ensuite
envoyés sur nos sites asiatiques à Hong Kong et en Chine, où ils sont assemblés puis commer- cialisés directement sur place. Cela nous permet de bénéficier d’une main d’œuvre d’assem- blage très bon marché. 20 % de la production par contre, essen- tiellement ce qui est mécanique, est assemblée en Suisse, pour pouvoir bénéficier du label “Swiss made”. Le “Swiss made” garde une auréole extrêmement importante et conserve un pou- voir très intéressant au niveau de la vente. O
30 personnes embauchées en deux ans.
Propos recueillis par S.D.
Nouveaux soupçons d’arnaque aux meubles dans le Haut-Doubs Une enseigne de meubles est installée depuis quelques semaines sur la zone des Grands-Planchants à Pontarlier. Le démarchage téléphonique s’effectue jusque dans le Val de Morteau. Les pratiques commerciales de ce magasin spécialisé dans les canapés font grincer les dents des consom- mateurs et des marchands de meubles de la région. Consommation
C omme dans une véri- table fourmilière, les vendeurs s’activent. Téléphone portable à l’oreille pour l’un, bon de com- mande en main pour celui-ci, vifs palabres entre deux autres vendeurs pendant qu’un dernier entreprend des négociations avec un couple de futurs clients. Devant le magasin, un camion de location est prêt à être char- gé de quelque salon en cuir. Pontarlier abrite depuis plu- sieurs semaines dans les anciens locaux du magasin de hi-fi Connexion, les activités com- merciales d’une enseigne d’ameu- blement. On ne trouvera nulle part dans les journaux locaux, une quelconque publicité pour ce nouveau magasin. Pourtant, on s’y bouscule toutes les fins de semaine, les jours d’ouver- ture du magasin, à partir du mercredi. La présence d’un tel magasin avait déjà été signalée à Bonnétage il y a plusieurs mois. La recette de vente est simple, la méthode est éprouvée et appa- remment efficace. Basée sur le démarchage téléphonique, à coups de cadeaux promotion- nels, la technique de vente est construite pour attirer le badaud,
l’invitant à venir retirer le cadeau promis au téléphone, couteaux de cuisine pour mada- me ou jeu de tournevis pour monsieur. Règle d’or : il est impé- ratif de venir en couple. Une fois le couple sur place, il est pris en charge par un premier vendeur puis un deuxième. Au terme d’une technique de vente très bien rôdée, le bon de comman- de est sur la table, n’attendant plus que la signature du client. Seulement, les prix affichés - duits n’atteint pas ce prix” com- mente un professionnel du meuble de la région. Le client ne paiera pourtant pas ce prix. C’est là qu’interviennent dans la discussion d’autres arguments imparables : “D’après votre numéro de cadeau, vous avez encore droit à une réduction de X centaines d’euros” , ou encore “on vous reprend votre ancien salon pour X euros.” Au final, le client a l’impression d’avoir béné- ficié d’une réduction vertigi- neuse. Il paiera son salon aux quand ils le sont - ont de quoi effrayer : jusqu’à 8 000 euros (plus de 50 000 F) pour ce salon canapé 2 et 3 places en cuir par exemple. “Même le plus cher de mes pro-
environs de 4 000 euros. Certes deux fois moins cher que le prix affiché mais au moins deux fois plus que sa vraie valeur mar- chande. Quant au salon repris, il finira sa vie certainement dans une déchetterie. “On ne peut pas interdire cette pratique car en France, les prix sont libres. Ils peuvent très bien vendre 100 un article qu’ils ont acheté 10. Ils jouent beaucoup sur les publics les plus vulnérables. Ces pra- tiques font du tort à tout le mon- meuble du Haut-Doubs. Cette pratique qu’on pourrait assimiler à de la vente forcée est également basée sur la loca- tion à bail précaire. C’est ce que les professionnels du meuble ont coutume d’appeler “la politique de la terre brûlée” qui s’appuie sur le principe suivant : des enseignes s’installent à un endroit, sur la base d’un bail précaire, en faisant du batta- ge téléphonique. Puis ils s’en vont au bout de quelques mois après avoir épuisé le terrain. de : aux consomma- teurs d’abord mais aussi à toute la pro- fession du meuble qui passe pour ne pas être honnête” déplore un professionnel du
Ils s’en vont après avoir épuisé le terrain.
Le magasin se situe en pleine zone commerciale à Pontarlier.
La direction régionale de la consommation, concurrence et répression des fraudes (D.R.C.C.R.F.) assure “être sur ces dossiers. Ce n’est pas le pre- mier cas porté à notre connais- sance dans le Doubs. On relève les éventuelles infractions et on les transmet à la justice. Je pen- se que ces pratiques seront sanc- tionnées. Mais le temps que la
té du commerce et des prix. L’éti- quetage, la qualité des cuirs, tout semble conforme lorsque l’on visite le magasin. C’est bien le paradoxe de ce genre de pra- tiques qui se situent aux limites de la légalité mais ce qui est sûr, dans la plus parfaite malhon- nêteté intellectuelle. O J.-F.H.
machine administrative et judi- ciaire se mette en route, ils auront certainement cessé leurs acti- vités dans le secteur et seront repartis ailleurs” commentent non sans une certaine impuis- sance les services de la répres- sion des fraudes. Le grand souci est de trouver la faille dans un système bien hui- lé et dans le contexte de la liber-
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