Jounal C'est à Dire 145 - Juin 2009

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S P É C I A L T O U R D E F R A N C E

Son premier Tour de France en 2005 Francis Mourey, l’enfant du pays La Française des Jeux “made in Besançon” Accent bisontin à la F.D.J.

Francis Mourey n’est pas le seul coureur professionnel de la “Fran- çaise des Jeux” à s’entraîner et vivre à Besançon. Deux entraîneurs et un autre coureur ont élu domicile dans la capitale comtoise.

Retenu pour participer au Tour 2009, le Bisontin Francis Mourey raconte sa première Grande Boucle, en 2005. Quel sera son rôle, les étapes visées ? Réponse du coureur de la “Française des Jeux”.

L’ étape Colmar- Besançon, sûr que Francis Mourey n’a pas eu besoin de la reconnaître. “Elle passe à quatre kilomètres de mon lieu de naissance (N.D.L.R. : Cha- zot dans le Doubs) et arrive à Besançon, où je m’entraîne souvent” dit le cycliste franc- comtois, passé professionnel en 2004 à la “Française des Jeux”. À l’heure où nous écri- vons ces lignes, Francis Mou- rey n’est pas encore certain de disputer la deuxième Grande Boucle de sa carriè- re. S’il est retenu dans la “short-list” de neuf coureurs, c’est à Marc Madiot - le direc- teur sportif - de décider s’il sera ou non du voyage. Les noms seront dévoilés après le 28 juin, date des championnats de France sur route. Une attente toujours longue, difficile. Mais le Dou- biste domicilié à Saône n’est pas du genre à gamberger : “Si je fais le Tour, c’est tant mieux. J’espère vraiment le faire car il passe dans notre région. Si je ne suis pas rete- nu, tant pis. Je serai en vacances… ” schématise le sympathique papa d’une peti- te fille âgée de deux ans et demi. Sacré quatre fois champion de France de cyclo-cross (2005, 2007, 2008, 2009), troi- sième aux Mondiaux en Ita-

lie en 2006, Francis a gar- dé la tête froide comme si ce maçon de formation n’avait pas oublié d’où il venait. Autre chose qu’il n’a pas oubliée : la magie du Tour de France. En 2005, son équipe le lance dans le grand bain après un bon Tour d’Italie (104 ème en 2004). Le début d’une vraie carrière sur rou- te pour un cycliste plutôt habitué à rouler dans l’herbe et la boue avec son vélo de cyclo-cross. “Le Tour, j’en ai de très bons souvenirs. C’est super bien organisé avec beaucoup de public autour de nous mais d’un autre côté, c’est fatigant moralement. Je n’aime pas trop ce côté super- médiatique. C’est un tout : il y a la pression de la course, ça roule vite et il y a peu de répit. Pour les spectateurs qui aiment le vélo, ce n’est pas sur le Tour qu’il faut venir pour discuter avec nous. On reste abordables mais il faut déjà 36 badges pour accéder au village pro.” Francis, qui a l’habitude de s’entraîner à Besançon, a- t-il prévu un coup pour l’arrivée dans “sa” ville ? “Ça risque d’arriver au sprint” dit-il. En clair, une victoire d’étape à Besançon n’est pas imaginable. La précédente (Vittel-Colmar) est davan- tage dans ses cordes. Il l’a d’ailleurs reconnue avec ses

L e trèfle à quatre feuilles, sym- bole de l’équipe cycliste la “Fran- çaise des Jeux” se plaît visible- ment à merveille à Besançon. Outre le coureur professionnel Francis Mourey (lire par ailleurs), ils sont trois autres membres de cette formation à s’épanouir dans la capitale comtoise. Il y a Fré- déric Grappe - l’entraîneur -, Jacques Decrion - second entraîneur -, et Yauheni Huta- rovich, le sprinter de nationalité bié- lorusse. Ce petit monde est lié, Yau- heni Hutarovich étant le dernier arrivé dans le Doubs. Il est domicilié à Pugey depuis quelques mois, non loin de Saô- ne, là où habite Francis Mourey. “Si je suis venu à Besançon, c’est à la deman- de de l’équipe car il y a Fred (Grap- pe) et Jacques (Decrion) ” résume Hutarovich, appelé “Huta” par ses coéquipiers. Le sprinter de l’équipe composée de 21 coureurs est dans la même situation que son coéquipier

et ami Francis Mourey : il n’est pas certain d’être retenu pour la Grande Boucle 2009. La décision sera com- muniquée après le 28 juin, date des championnats de France. Si les coureurs de la F.D.J. sont à Besançon, c’est bien évidemment pour bénéficier du suivi rapproché de Fré- déric Grappe, l’entraîneur. Ensei- gnant-chercheur à la faculté de sports de Besançon et ancien coureur cyclis- te, le coach est installé à Besançon depuis l’âge de dix ans. “Les coureurs ont le choix du domicile, rappelle ce dernier. “Huta” a rapidement accep- té de s’installer à Besançon. Cela m’a permis de mieux connaître son mode de fonctionnement. C’est important. Les cyclistes étrangers sont d’ailleurs moins casaniers que les Français” explique Frédéric Grappe. Le samedi 18 juillet, la F.D.J. joue- ra à domicile. L’occasion de prouver qu’elle peut-être prophète en son pays.

Le cycliste franc-comtois Francis Mourey espère être en selle sur ce Tour 2009.

coéquipiers. Elle pourrait lui convenir à merveille sachant que ses qualités de rouleur- grimpeur ne sont plus à prou- ver. Quel sera son rôle s’il a le bonheur d’être retenu ? “Ce sera celui d’équipier pour les sprinters en début de semai- ne et pour Sandy Casar, notre leader , dans les étapes de montagne” répond le cyclis- te âgé de 29 ans qui voit bien Contador s’imposer même s’il ne faut pas oublier Arm- strong, “qui n’a pas fait le Giro à fond” selon Mourey.

Concernant le dopage, Fran- cis a été contrôlé à maintes reprises avec un résultat tou- jours négatif : “Il y a encore une semaine, on est venu me contrôler à 6 heures du mat’ chez moi. Quand quelqu’un est pris, il faudrait le radier ! La lutte avance. Nous sommes contrôlés 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Le cyclisme est le seul sport à vouloir se sortir du dopage.” Discret mais talentueux, Mourey espère prouver qu’il est multicartes. E.Ch.

Yauheni Hutarovich, Francis Mourey et Frédéric Grappe : la Française des Jeux s’épanouit à Besançon.

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