EN MODE ACTION 05 - Octobre 2025
Automne 2025 | EN MODE ACTION.
LE PORTRAIT ➜
Gilley IL EST MAIRE DEPUIS 1985
Gilbert Marguet raccroche après quatre décennies Élu pour la première fois au conseil municipal de Gilley en 1983, Gilbert Marguet a été élu maire deux ans après. Depuis, sans discontinuer et toujours au premier tour, il a été reconduit à la tête de sa commune. À 78 ans, il s’apprête à passer la main.
Par Jean-François Hauser
R apidement, il a fait ses calculs. 78 + 6, ça donnait 84 ans… Déraisonnable se lon lui. Alors Gilbert Marguet a décidé de passer la main, même si, sans doute, il aurait été réélu pour la 7ème fois en mars prochain à la tête de sa commune de Gilley, comme il a été réélu à chaque fois dès le pre mier tour depuis 1989. À Gilley, on n’aime pas le dégagisme. “Si on a été réélu à chaque fois, c’est sans doute parce qu’on a bien fait notre boulot !” dit il dans un sourire, en évitant d’employer le “je” sans doute pour marquer que la charge de maire, c’est avant tout un travail d’équipe. En 1983, quand Henri Bertin l’ancien maire vient solliciter Gilbert Marguet, ce dernier qui était pro fesseur de mathématiques au collège de Morteau hésitait entre deux voies : poursuivre la filière en seignante pour devenir principal de collège, ou alors accepter la proposition du maire sortant. C’est donc cette deuxième option qu’il a choisie, sans savoir que 42 ans plus tard, il serait encore là, écharpe autour du cou. Après deux ans de mandat, Henri Bertin décide d’arrêter pour raison de santé et c’est donc vers son adjoint Gilbert Marguet qu’il se tourne pour reprendre le flambeau. “On était à une époque où il y avait pas mal de tensions au vil lage, avec des élections qui se jouaient souvent à quelques voix près. À la fin de mon premier mandat, des membres de l’opposition sont venus me voir pour me proposer de faire équipe ensemble. Ça a rame né de la sérénité” se souvient Gilbert Marguet dont la mémoire est intacte : quarante ans plus tard, il connaît encore sur le bout des doigts le résultat de tous les scrutins locaux de sa commune et du canton de Montbenoît auquel elle était rattachée. En quarante-deux ans de mandat, M. Marguet aura
tout connu des réformes territoriales et autres tentatives de décentralisation plus ou moins bien réussies. Il concède aussi qu’être maire en 2025 est beaucoup plus compliqué qu’au milieu des an nées quatre-vingt. “Les réformes successives n’ont jamais été bien favorables au monde rural, estime t-il. Et les administrés ont commencé à être plus exigeants, parfois moins tolérants. Les cloches des vaches, celles de l’église, maintenant ça en gêne certains…” Il sait aussi que la fonction de maire est sans doute celle “qui est encore la plus respectée, même si certains se sont bousculés et malmener depuis quelques années.” Le maire de Gilley dit avoir toujours entretenu de bonnes relations avec les services de l’État, pré fecture du Doubs et sous-préfecture de Pontarlier en tête, avec le Département aussi. “La Région, ça reste encore un peu éloigné pour nous les maires ruraux” ajoute l’édile qui estime aussi qu’en ces
“Si on a été réélu, c’est parce qu’on a bien fait notre boulot !”
périodes actuelles de disette financière, “les dos siers de subventions deviennent plus compliqués à monter.” Un de ses plus forts souvenirs d’élu local reste incontestablement la décision prise par la com mune, seule, de construire une salle polyvalente après des années de tergiversations entre les communes voisines. Le coût de 10 millions de francs de l’époque (en 1989) n’a pas effrayé Gilbert Marguet qui n’a pas hésité à emprunter la moitié
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