EN MODE ACTION 05 - Octobre 2025
EN MODE ACTION. | Automne 2025
➜ LE
GRAND TÉMOIN
Politique LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE RÉGION
“Je serai le premier ambassadeur de la Région”
Il a été élu le 5 septembre dernier à la tête de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Jérôme Durain succès à la Doubienne Marie-Guite Dufay. Comment cet élu de Saône et-Loire compte-t-il diriger la Région, avec quelles méthodes et quelle place pour les départements d’ex-Franche-Comté ce Bourguignon va-t-il accorder ? Interview
Propos recueillis par Jean-François Hauser
En Mode Action : Votre premier déplacement de président a été pour la Franche-Comté, et en particulier le Doubs. Au-delà d’un gage de vos bonnes intentions aux Francs-Comtois, comment comptez-vous rassurer les élus locaux quant à votre future implication sur ce territoire que vous connaissez encore peu ? Jérôme Durain : Je comprends que ce changement de présidence suscite des interrogations, voire des inquiétudes, tout particulièrement dans le Doubs. Je prendrai les moyens, au cours des prochaines semaines, de me déplacer, de rencontrer un maximum d’acteurs locaux : élus, économiques, universitaires, associatifs… afin de rentrer pleinement dans les dossiers du territoire. Je serai également présent régulièrement sur le site de Besançon, que je souhaite animer davantage en y créant des rendez vous pour débattre de grands dossiers régionaux. Bref, je ferai mon travail d’élu, et le territoire jugera sur pièce. Bien sûr, je suis Bourguignon, et je sais que la Franche-Comté regarde parfois mon arrivée avec méfiance… La fusion a dix ans, mais certaines traces sont encore vivaces, et je sais que j’aurai beaucoup à démontrer sur mon attachement à faire vivre la préoccupation de l’équilibre dans les actions de la Région. J’y suis prêt, et c’est un engagement que je prends. Et puis après tout, je me dis que puisqu’une Auvergnate naturalisée Franc-Comtoise a réussi à aimer aussi fort la Bourgogne, le Lorrain naturalisé Bourguignon que je suis saura tout autant donner des preuves d’amour à la Franche-Comté ! Qu’il soit bourguignon ou franc-comtois, un dossier sera aussi bien suivi par les services, je le garantis.
EMA : Quel message adressez-vous aux collectivités locales et aux élus locaux, du Doubs nota JD : Invitez-moi, car j’ai hâte de vous rencontrer ! Je connais bien les besoins des collectivités en tant qu’ancien sénateur, je connais les complexités administratives et la technicité de certains dossiers. Les éco-conditionnalités dans les dossiers sont importantes, il faut qu’on soit exigeant sur ce point car l’exigence saine est motrice. Mais il faut aussi savoir s’adapter aux gens qui sont en face de nous. Pour le maire d’une petite commune qui est en face d’un dossier de 100 pages à remplir, il faudra que la Région fasse des efforts de simplification. Il y a plein de petits “bougés” qui peuvent faciliter la vie des élus locaux.
Avant d’être élu président de Région, Jérôme Durain a été sénateur P-S de Saône et-Loire pendant plus de dix ans.
les communes. C’est pourquoi je souhaite qu’un travail soit mené pour rendre cela plus lisible, plus simple et plus accessible. EMA : La fusion des régions “fête” ses 10 ans. Quel est votre point de vue sur la réussite, ou non, de cette réforme territoriale ? Et quid des économies qui avaient été annoncées à l’époque pour “vendre” la fusion ? JD : Sur le plan du développement économique, pour négocier avec Bruxelles ou encore sur notre capacité à faire connaître notre Région et nos atouts, la fusion a globalement apporté du positif. Elle nous donne une masse critique pour peser plus et mieux. Cela a moins marché par exemple sur le plan de nos universités… En revanche, sur les économies le bilan est plus mitigé, il y a bien des économies d’échelle, mais on est très loin de ce qui était envisagé en 2015.
“Invitez-moi, car j’ai hâte de vous rencontrer !”
EMA : Sur quels aspects la contractualisation de la Région avec les territoires - communautés de communes, métropoles… - pourrait-elle être améliorée ? JD : La politique territoriale de la Région est globalement appréciée : près de 250 millions d’euros de contractualisation couvrent toute la Région. Ce sont souvent des soutiens déterminants pour boucler le financement des projets. Un point d’amélioration que j’identifie : la mise en œuvre des éco conditions. Nous avons eu raison de le faire et il faut en garder l’ambition. Mais j’entends la difficulté de mise en œuvre par
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