EN MODE ACTION 05 - Octobre 2025

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Grand Besançon Métropole COLLECTE DES DÉCHETS

L’IA pour détecter les erreurs de tri Pionnière en matière de collecte des déchets avec l’instauration de la redevance incitative dès 2012, l’agglomération bisontine cherche désormais à affiner ses données pour inciter les usagers à optimiser leur geste de tri.

Huit camions-bennes sont déjà équipés de caméras dotées d’un système d’IA pour détecter les erreurs de tri (photos J-C Sexe - E. Chatelain - GBM).

N om de code : Projet SDE, comme Système de détection des erreurs de tri. Grand Besançon Métropole a décidé de faire appel à l’intelligence artificielle pour dé tecter, pour pouvoir ensuite les corriger, ce que la collectivité appelle des “erreurs de tri”. “Le taux d’erreurs dans les bacs jaunes a atteint un niveau record de 27,1 %, ce qui signifie que plus d’un déchet sur quatre n’a rien à faire dans la poubelle jaune” observe Matthias Mennecier, le directeur de la gestion des déchets à GBM. La plupart de ces “erreurs”, parfois volontaires, parfois pas, concernent des déchets déposés en sacs fermés que les agents du tri, pour des raisons évidentes de sécurité, n’ouvrent pas. Il peut aussi s’agir d’autres types de déchets comme les DASRI (matériel médical, seringues…), voire d’autres objets plus hétéroclites comme des batteries ou des bonbonnes de gaz. “Cinq départs de feu liés à des batteries ont été constatés l’an dernier” ajoute le responsable. Toutes ces erreurs de tri coûtent chaque année à la collectivité près de 2 millions d’euros, entre la facturation du syndicat de traitement et le manque à gagner lié à la non-facturation de dé chets qui auraient dû être déposés dans la poubelle

grise. Une facture hélas répartie sur l’ensemble des usagers. Ces erreurs de tri représentent près de 3 500 tonnes de déchets qui partent à l’incinération plutôt qu’au recyclage. Avec un soutien financier de Citéo à hauteur de 80 % de l’investissement, GBM a donc pris la décision d’équiper ses bennes de collecte de caméras qui détectent en temps réel le contenu des bacs jaunes. Tout objet qui n’a rien à faire dans ces bacs de recyclables est immédiatement détecté. L’objectif de ce dispositif géré par l’opérateur Sulo avec l’appui technologique de la start-up Lixo est double : d’abord sensibiliser les usagers aux bonnes pratiques du tri, ensuite générer des économies financières à la collectivité en évitant ces bacs dits pollués. “Comme tous nos bacs sont équipés de puces, on sait parfaite ment cartographier les adresses concernées par ces erreurs de tri. Nous venons de lancer une opération de sensibilisation aux usagers fréquemment concernés par ces erreurs de tri. L’idée n’est pas de sanctionner mais dans un premier temps de sensibiliser.” Ce système innovant présente deux niveaux d’IA : celle qui concerne l’analyse des photos des collectes, et une seconde, qui capitalise sur le comportement d’un usager en analysant toutes les collectes d’un bac jaune et qui calcule la probabilité que la prochaine col lecte soit non conforme. “C’est ce qui déclenchera nos actions de sensibilisation auprès des usagers” indique la direction gestion des déchets. Cette expérimentation d’un coût de 400 000 euros concerne pour l’instant 8 des 27 bennes qui assurent la collecte sur le territoire des 68 communes de GBM. Après quelques semaines de fonctionnement, la di rection gestion des déchets de GBM estime que “ce système nous permet d’avoir un niveau d’informations qu’on n’avait pas jusqu’à maintenant. Il nous donne une cartographie du comportement global des usagers. Cela permettra aux élus de s’emparer de ces informations pour optimiser la qualité du tri à l’échelle du territoire.” Un bilan de cette période expérimentale sera dressé en janvier 2026 qui aidera les élus du prochain mandat à leurs prises de décisions en matière de gestion des déchets. Q

Avec un soutien financier de Citéo à hauteur de 80 %.

L’info en

La redevance incitative a allégé les poubelles Depuis sa mise en place, la redevance incitative a permis à la collectivité bisontine de réduire de 42 % le poids des ordures ménagères résiduelles (bac gris). Un Grand Bisontin produit en moyenne 132 kg de déchets résiduels par an, c’est 110 kg de moins que la moyenne nationale (246 kg).

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