EN MODE ACTION 02 - Avril 2023

EN MODE ACTION. | Avril 2023

Le petit bourg semble aussi être écartelé entre plusieurs secteurs administratifs que la dernière réforme des ins titutions a rendus encore moins lisibles : “ Nous faisons partie de la communauté de communes de Sancey-Belle herbe, du canton de Bavans, ex-canton de Pont-de-Roide, et nous sommes les deux seules communes du canton avec Vallonne à être rattachées à la IV ème circonscription du Doubs, celle de Sochaux ou d’Hérimoncourt avec la dé putée Géraldine Grangier. Et pour les questions agricoles, nous sommes avec le comice de Clerval ! Ce n’est pas tou jours évident à suivre…” reconnaît le jeune édile qui s’est rapidement fait à sa nouvelle fonction. En arrivant au village, on voit tourner les grandes éo liennes du Lomont installées sur les communes de Vyt les-Belvoir et de Vallonne. Mais ici, “on les voit, mais on ne touche aucun sou !” sourit Francis Choulet qui doit com poser dans sa commune avec un budget qui ne dépasse pas les 50 000 euros annuels. À titre de comparaison, la commune voisine de Vallonne touche 90 000 euros par an pour les pylônes des éoliennes et 180 000 euros de plus pour la production d’électricité. “Alors quand on voit un centime par terre, ici, on le ramasse !” ajoute le maire en riant. Avec cette enveloppe annuelle très réduite, difficile dès lors d’envisager des projets d’envergure. La commune doit encore finir de digérer l’emprunt contracté précé demment pour réaliser un pont sur la Barbèche, la petite rivière qui court sur le territoire communal, dans le but de protéger les écrevisses qui y vivent. “On mène des projets modestes, reconnaît Francis Choulet . Le dernier investisse ment a été le passage intégral aux leds pour l’éclairage du village. Une autre manière de faire des économies à terme.” La réfection du logement communal situé à l’étage de la mairie est également à l’ordre du jour, mais comme la ré novation de la fontaine récemment, c’est sans doute avec la sueur et leurs bras que les élus vont gérer eux-mêmes les travaux. Avec ses deux adjoints Éric Cachot et Christophe Abs et les quatre autres membres du conseil, Francis Choulet est aussi épaulé par une secrétaire qui passe 9 heures par semaine dans la petite mairie du village. Pour le reste, il faut se débrouiller. “Même si on n’est que 60 habitants, on a toujours un peu peur de faire une erreur, il y a tellement de formalités à gérer !” Pour ce sacerdoce, Francis Choulet reçoit 500 euros d’indemnités mensuelles. Il aurait pu prendre 980 eu ros comme l’y autorise la loi, mais “ à quoi bon prendre le double” dit-il. Ici, on n’a pas l’habitude de jeter l’argent public par les fenêtres, il se fait trop rare… Dans un coin de la salle du conseil, un photocopieur sous cellophane attend d’être récupéré par le fournisseur. M. le maire a renégocié le prix de l’abonnement. La chasse aux économies est devenue une activité du quotidien en ces temps de restrictions budgétaires. n

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