EN MODE ACTION 02 - Avril 2023

EN MODE ACTION. | Avril 2023

la liberté locale pour retrouver de l’efficacité et du sens” ➜ LE GRAND TÉMOIN En tant que président de l’Association des maires de France, le LR David Lisnard est aussi le représentant des 571 maires du Doubs auprès des instances nationales. Pour ce numéro 2 du magazine En Mode Action, il nous a accordé un long entretien.

“Il faut restaurer

Le président de l’AMF dit aussi vouloir construire “une nouvelle espérance.”

Propos recueillis par Jean-François Hauser

En Mode Action : Quels sont les trois principaux sujets de préoccupation des maires de France en ce début d'année 2023 ? David Lisnard : Le premier sujet est incontestablement budgétaire. L’inflation sur l’alimentation et les coûts de l’énergie, couplée à la baisse des dotations, placent les communes dans une forte contrainte financière. Le foncier, qui est de plus en plus rare et cher, est un autre enjeu majeur, alors que la réindustrialisation et le logement sont affichés comme des priorités. Le mécanisme du “Zéro artificialisation nette”, qui contraint l’ouverture des espaces à l’urbanisation, est à ce titre une source d’inquiétude pour les communes qui doivent se développer. Le troisième enjeu est celui du pouvoir d’agir des collectivités. Il faut sortir du culte du contrôle et de la bureaucratie, et restaurer la liberté locale pour retrouver de l’efficacité et du sens. EMA : Le dernier congrès des maires de France a-t-il été celui de la réconciliation avec le pouvoir central ?

DL : L’AMF n’a jamais été dans un rapport d’humeur. Nous représentons tous les maires au-delà des différences géographiques, démographiques ou politiques, ce qui rend l’AMF indépendante du pouvoir et permet un dialogue loyal et exigeant avec l’État. Je tiens d’ailleurs à saluer l’écoute de la Première ministre, qui devra ensuite se traduire dans les faits. EMA : La Première ministre a justement semblé faire un bout du chemin pour tenter de répondre aux inquiétudes des élus locaux sur certains dossiers comme le ZAN. Avez-vous encore des motifs d’inquiétude sur l’application de cette mesure ? Quelles évolutions préconisez-vous encore ? DL : L’AMF a pointé les insuffisances du “Zéro artificialisation nette”, qui fige et renchérit le foncier. Cela va à l’encontre des priorités en matière de logement ou d’industrialisation. L’AMF a aussi souligné que le ZAN était conçu au détriment des communes rurales qui ont peu “artificialisé” par le passé. Nous avons saisi le Conseil d’État

et présenté 20 propositions pour l’améliorer. Plusieurs initiatives parlementaires sont en cours pour ajuster le mécanisme. L’AMF a d’ailleurs mené un travail de fond avec le Sénat dans le cadre de la proposition de loi présentée, et poursuit ses travaux.

“Le ZAN va à l'encontre des priorités en matière de logement.”

EMA : Sur la question du coût des énergies, l’État en a-t-il fait assez pour protéger le budget des collectivités ? Quelles autres mesures préconiseriez-vous ? DL : L’AMF a alerté depuis plus d’un an l’Exécutif sur les effets des coûts de l’énergie pour les communes. L’enjeu est de pouvoir continuer d’assurer les services publics de proximité - collecte des déchets, écoles et cantines, éclairage public, équipements sportifs, transports, eau et assainissement

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