EN MODE ACTION 03 - Avril 2024

Avril 2024 | EN MODE ACTION.

ÉNERGIES RENOUVELABLES ➜

Environnement STÉPHANIE MODDE

“On continuera à développer l’éolien de façon raisonnable” La politique régionale mise sur la rénovation performante des bâtiments et le développement des énergies renouvelables (EnR) pour répondre aux enjeux du changement climatique. Entretien avec Stéphanie Modde, la vice-présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté en charge de la transition écologique.

“Chaque territoire a son

Propos recueillis par Sarah George

En Mode Action : La stratégie adoptée dès 2017 par la Région et renforcée dans le SRADDET* est ambitieuse. Est-on en mesure d’atteindre les objectifs fixés, qui prévoient notamment de quadrupler la production locale d’EnR d’ici 2050 ? Stéphanie Modde : Pour l’instant, nous sommes en dessous de ce que nous nous étions fixé. Mais on attend notamment le prochain décret sur l’agrivoltaïsme, qui pourrait conduire à un développement important

Accélérer cette transition énergétique est une nécessité absolue. Il y a un tel enjeu, qu’on n’a pas le choix. Cela passera par des efforts de sobriété et d’efficacité énergétique, avec la rénovation performante de l’habitat sur laquelle la Région concentre ses efforts. Mais aussi par l’augmentation parallèle de ces EnR. Les objectifs sont ambitieux mais atteignables à mon sens. L’accroissement de l’énergie solaire (en toiture, en ombrières, en autoconsommation collective…) montre, entre autres, que cela progresse.. SM : La Région soutient toutes sortes d’opérations, d’études de faisabilité et d’investissements dans une volonté de mix énergétique. On intervient par exemple sur de petites méthanisations avec les agriculteurs, dans les zones où il y a beaucoup d’élevage. On soutient aussi l’ingénierie pour le photovoltaïque en toiture aux côtés des collectivités, du milieu tertiaire et industriel. On continuera à développer l’éolien de façon raisonnable et là où c’est possible. La Région investit également aux côtés de EMA : Où priorisez-vous aujourd’hui l’action ?

plusieurs SEM locales, en vue de développer les EnR électriques. Des discussions prospectives sont aussi engagées sur le bois énergie, au regard du potentiel représenté par notre couverture forestière mais aussi du mauvais état de la ressource, qu’il ne s’agit pas de mettre davantage en péril. L’hydroélectricité, aux rendements altérés, reste questionnée. Quant au solaire thermique et la géothermie, ils constituent des points d’attention, très peu développés jusqu’à présent. EMA : L’accélération de ces EnR ne s’oppose-t-elle aux contraintes environnementales ? Quid de leur répartition hétérogène ? SM : Chaque territoire à son potentiel, ses atouts et ses contraintes. Certains auront plus d’éolien, d’autres de méthanisation… Plusieurs facteurs participent de ce développement. Et quand on parle de transition écologique, on travaille en transversalité. Ce qui explique qu’on priorise tel ou tel projet. Il faut regarder ce qui est le moins impactant. Des vétos s’opposent parfois. Mais il faut en même temps que les projets puissent se faire, c’est une question d’équilibre. Q

potentiel, ses atouts et ses contraintes.”

du photovoltaïque. Si l’alimentation doit bien sûr rester prépondérante, cela n’interdit pas non plus le développement des EnR.

Pour Stéphanie Modde, il faut conjuguer les efforts

de sobriété énergétique avec le déploie ment des EnR (photo

Vincent Arbelet).

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