EN MODE ACTION 02 - Avril 2023
Avril 2023 | EN MODE ACTION.
LE DOSSIER Suite ➜
Besançon - EN MILIEU URBAIN
Prendre un rendez-vous le jour même : un vrai défi ?
L' offre de soins de premier recours sur le quartier Saint-Claude est souvent pré sentée en exemple sur Besançon. Il faut dire que la maison de santé locale se trouve plutôt bien dotée, avec pas moins de 11 médecins généralistes. Créée dans les années soixante-dix par trois médecins, qui avaient déjà choisi à l’époque de s’associer à deux infirmières (pour répondre aux besoins), elle regroupe au jourd’hui une vingtaine de personnes. Le dimensionnement de cette équipe pluri-pro fessionnelle et son fonctionnement en exercice coordonné y ont permis l’émergence de diverses initiatives, comme des groupes de marche, des ateliers d’art-thérapie ou des cafés santé avec les patients. “Nous développons, dans notre projet de santé, tout un volet autour de l’éducation thérapeu tique. Il s’agit d’aller au-delà de la seule consulta tion et d’intégrer le patient dans la démarche” , ex plique le D r Patrick Vuattoux, médecin généraliste au sein de la MSP Saint-Claude et vice-président Très sollicitée, la maison de santé du quartier Saint-Claude à Besançon participe à une expérimentation pour couvrir la demande en consultations non programmées.
d’AVEC Santé (Avenir des équipes coordonnées en santé). Pour lui, c’est d’ailleurs tout l’intérêt des Maisons de santé, avec le partage de dossier et la prise en charge pluridisciplinaire. “ Il y a une no tion de suivi des personnes dans leur parcours de vie global.” À la convergence de plusieurs besoins (dont ceux des professionnels de santé eux-mêmes, en quête d’un meilleur équilibre avec leur vie privée), les MSP répondent également à la problématique des prises en charge de plus en plus complexes (diabète, obésité…) et des maladies chroniques se lon lui. “Elles peuvent aussi plus facilement adapter leur offre, en optimisant leur organisation de tra vail”, souligne le D r Vuattoux. C’est ce qui a, no tamment, été fait ici, face à la demande croissante de consultations non programmées. “Nous avons prévu dans un premier temps quatre créneaux de rendez-vous par médecin et par jour, pris le jour même. Cette disposition n’a malheureusement pas suffi à elle seule à couvrir la demande. Nous avons donc cherché à optimiser le temps médical.” La maison de Saint-Claude a été retenue, en pa rallèle, pour participer à l’expérimentation natio nale IPEP (Incitation à la prise en charge partagée), avec une dotation d’environ 100 000 euros par an. Ce qui lui a permis de recruter une infirmière en pratique avancée (IPA). L’objectif ? Permettre cette prise de rendez-vous le jour même, pour des consultations ne relevant pas d’un carac tère d’urgence, mais se montrant tout de même impérieuses (cystite, léger trauma, suture, érup tion cutanée…).L’infirmière IPA réalise elle-même la consultation et transmet les éléments de son examen au médecin généraliste référent, qui va lide et donne les instructions pour l’établissement des ordonnances. “Cette collaboration permet d’optimiser le temps médical, d’assurer une qualité de prise en charge plutôt que d’être vu à la va-vite entre deux patients et d’éviter les consultations in justifiées aux urgences de l’hôpital”, résume le D r Vuattoux. La présence de cette infirmière IPA permet aussi
Une infirmière en pratique avancée reçoit les patients.
Le D r Patrick Vuattoux voit de multiples avantages à l’exercice coordonné.
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