EN MODE ACTION 02 - Avril 2023

Avril 2023 | EN MODE ACTION.

Les mesures incitatives ne font pas l’unanimité Liberté d’installation Le Doubs regroupe aujourd’hui environ 2 000 praticiens. Un effectif, composé pour une bonne partie de 55 ans et plus et de quelques médecins retraités actifs. Ce qui amène l’éternelle question du renouvellement et des installations. C omme on pouvait s’en douter, la pyramide des âges des médecins du département s’est pro serts médicaux sont un fantasme. Seuls les déserts sont une réalité. Si les zones reculées sont sous tension, c’est justement parce qu’elles sont reculées. Est-ce qu’on accuse l’État, La Poste ou les banques d’y retirer leurs guichets publics ?”

comme l’organisation de “soirées des internes”, participent également à l’attractivité du territoire selon l’ARS Cette question de l’accès aux soins occupe durablement l'institution, qui mobilise les outils à sa disposition. “La réponse apportée ne peut être linéaire, mais sur-mesure. On fait du cas par cas. On s’adapte aux besoins et aux cir constances”, conclut Agnès Hochart. n

gressivement arrondie en son som met, comme ailleurs, sous l’effet des retombées du baby-boom. La moyenne d’âge locale en exercice était de 47,7 ans en 2022, d’après les derniers relevés du Conseil national de l’Ordre des médecins. Parallèle ment, la profession s’est davantage féminisée, avec désormais plus de 46 % de femmes parmi les prati ciens dans le Doubs. “Cela a conduit à d’inévitables changements. La nouvelle génération plus féminine, a tendance par exemple à ne pas s’inscrire immédiatement, préférant se consacrer d’abord à la materni té”, révèle le D r Jean-Michel Badet, vice-président au Conseil de l’Ordre des médecins du Doubs. Il y aurait aujourd’hui entre 50 à 60 % d’exercice salarié à la sortie des études, 30 autres pourcents sont occupés par des remplacements et le restant se dirige sur l’exercice libéral. “Les jeunes prennent davan tage le temps de la réflexion avant de prendre un poste effectif. Il y a 40 ans, c’était totalement différent. Quand on finissait nos études, on savait déjà où on exerçait”, note le Dr Badet. Mais s’il reconnaît que la dynamique d’installation n’est plus la même, il refuse de leur faire pour autant por ter la responsabilité des secteurs sous-dotés. “On a l’habitude de dire à l’Ordre des médecins que les dé

Derrière cette question se cachent bien sûr les mesures incitatives à l’installation (aide financière, mise à disposition de locaux, de loge ments…) et surtout, cette proposition de loi, qui veut obliger les jeunes médecins à s’installer pendant trois ans sur un territoire déficitaire. Une mesure plus coercitive, pour régler le problème des déserts médicaux,

Agnès Hochart est la nouvelle directrice départementale du Doubs de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté.

“Les déserts médicaux sont un fantasme. Seuls les déserts sont une réalité.”

L’info en

Au 1 er janvier 2021, le Doubs comptait :

l 526 médecins généralistes en exercice libéral ou mixte, soit 96 praticiens pour 100 000 habitants (contre 86,5 en France métropolitaine et 82,8 en Bourgogne Franche-Comté) l 42 % d'entre eux (soit 221 généralistes) ont 55 ans et plus l 447 médecins spécialistes en exercice libéral ou mixte, soit 82 praticiens pour 100 000 habitants (contre 86,8 en France métropolitaine et 74 en Bourgogne Franche-Comté) l 49 % d'entre eux (soit 219 spécialistes) ont 55 ans et plus.

qui passe mal chez les profession nels de santé. Tout comme l’ajout d’une quatrième année d’internat en médecine générale, contre trois jusqu’ici (aujourd’hui bel et bien été appliquée, malgré l’opposition). “On est très attentif à ces installa tions dans les zones déficitaires, pour que l’exercice puisse se faire correc tement.” Même chose sur le contrat d’engagement de service public (C.E.S.P.). Huit possibilités sont of-

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