EN MODE ACTION 01 - Mars 2022

EN MODE ACTION. | Mars 2022

vous présentez pas, je ne viens plus vérifier les comptes d’Échay tellement la situation financière de la commune est délicate…” Je savais que je n’étais pas très bien vu dans la commune, je me suis quand même présenté. J’ai été élu maire en 1971 avec seulement 3 voix… dont la mienne, au troisième tour de scrutin…” Inutile de préciser que le jeune maire a rapidement dû faire ses preuves. “À la première réunion du conseil, on me disait que je finirais jamais mon bail… Normal : une de mes premières décisions a été d’augmenter les impôts locaux de 200 % pour redresser les finances de la commune. Je n’avais pas le choix…” À force de ténacité, Serge Gallet a maintenu le cap, et fait ses preuves. “Comme ça marchait bien, les mêmes m’ont ensuite demandé de continuer” sou- rit l’octogénaire. Et depuis, il recueille une large majorité de voix parmi ses conseillers municipaux, enchaînant ain - si sans sourciller les scrutins et en étant réélu sans dis- continuer en 1977, 1983, 1989, 1995, 2001, 2008, 2014 et une nouvelle fois en 2020 pour un neuvième, “et dernier mandat” précise celui qui a déjà en tête la personne qui pourra lui succéder en 2026. En 51 ans de mandats, il aura vu défiler tous les préfets, tous les députés et sénateurs locaux, d’Edgar Faure à Jean-François Longeot, de Jacques Weinman à Fannette Charvier, et toutes les réformes territoriales qu’il ne goûte pas vraiment. “La fusion des Régions est un échec. Comme les communautés de communes qui ont eu pour effet de couper les jambes aux maires, de casser leur élan” estime Serge Gallet selon lequel ces “réformes territoriales n’ont servi à rien et ont coûté des milliards.” Les sous, justement, ont été une de ses principales préoccupations de maire. Il en a dépensé, certes, pour construire par exemple deux stations d’épuration ou rénover le beau bâtiment de la mairie datant du XVI ème siècle, mais il en a surtout économisé en bon agriculteur qu’il est. Si bien que sa commune, à l’entendre, est au - jourd’hui une des plus saines du département sur le plan financier. Soucieux des deniers publics au point d’avoir renoncé très longtemps à la moindre indemnité de maire auquel il avait droit et de payer de sa poche les timbres pour la mairie. “Aujourd’hui, je prends 50 % de l’indemni - té” note le retraité. Pour sa commune, il a toujours des projets. Le prochain devrait consister à installer des pan - neaux photovoltaïques afin d’assurer à ses administrés une plus grande autonomie en matière d’électricité. Après 51 ans de mandat, la flamme semble intacte. Prête à s’allumer à la moindre étincelle. Car il ne faut pas le chauffer Serge Gallet. “Quand on me cherche, on me trouve. Je suis peut-être parfois un peu dur… Mais quand on est aux commandes d’une commune, il faut savoir se faire respecter” dit-il sans se départir de son sourire. Les 130 habitants de la petite commune du Lison peuvent dormir tranquilles : le capitaine tient encore fermement la barre. n

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