EN MODE ACTION 01 - Mars 2022

Mars 2022 | EN MODE ACTION.

QUESTION DE SANTÉ ➜ Les locaux Maisons médicales LA SITUATION DU DOUBS

ne font pas tout… Des secteurs souffrent d’un manque de médecins dans le Doubs. L’attractivité est devenue un enjeu dans beaucoup communes qui cherchent à installer des jeunes professionnels de santé.

Par Thomas Comte

C omment garantir un accès aux soins dans des territoires qui manquent de médecins généralistes ? La plupart des élus locaux sont confrontés à cette question au cours de leur man- dat. Un sujet “très présent” selon Charles Piquard, président de l’association des maires ruraux du Doubs. “On met en place des actions, on organise des réunions avec des médecins pour essayer de les inciter à s’installer dans nos campagnes, mais c’est très compliqué” déplore-t-il. Parmi les premiers arguments que les collecti- vités avancent pour convaincre un médecin de s’installer, il y a la promesse de création d’une maison médicale, quand la structure n’existe pas déjà. Or, même en lui proposant des locaux fonctionnels, l’intéressé finit souvent par décliner la proposition. Pour l’Agence Régionale de San - té, ces déconvenues ne sont pas rares, et elles s’expliquent. “Les murs ne suffisent pas” insiste Nezha Leftah-Marie, déléguée départementale de l’ARS. Investir dans des locaux pour espérer rendre un territoire rural attractif sur le plan médical ne donne aucune garantie de résultat. En tout cas, ce n’est pas ce que recherchent en priorité les jeunes médecins. C’est ce message que fait pas - ser l’ARS aux collectivités lorsqu’elles ont un pro - jet de maison de santé qui a vocation à être at - tractive pour les professionnels et bien organisée sur le plan de la prise en charge des patients. “Une

maison de santé, ce n’est pas que des murs dans lesquels des professionnels de santé travaillent côte à côte. L’intérêt de ce genre de projet est qu’ils travaillent ensemble” ajoute Nezha Leftah-Marie. L’objectif est de créer une dynamique, un esprit d’équipe rassurant pour les praticiens, mais aussi pour les patients. “Un médecin qui arrive dans un cadre comme celui-ci ne se sent pas seul. C’est ce que recherchent aujourd’hui des professionnels de santé qui veulent s’installer.” L’ARS encourage cette approche coopérative quand elle est possible. Elle fonctionne puisque le Doubs est un département dynamique en termes de créations de maisons de santé. On en dé- nombre 24 sur l’ensemble du département là où l’objectif avait été fixé à 22. 9 projets sont en cours de construction qui bénéficient du soutien de l’ARS et de l’Assurance Maladie. Ces lieux ont vo - cation à être pluridisciplinaires regroupant méde - cins généralistes, infirmiers (et autres professions paramédicales), et pourquoi pas dentistes et spé- cialistes. Ensemble, ils sont investis dans le même projet de santé, attestant d’un exercice coordon - né. En la matière, le centre médical de La Prairie à Baume-les-Dames est un exemple de réussite. Toute la difficulté est de créer la dynamique de départ qui doit naître de l’engagement des profes - sionnels de santé soutenus par les collectivités et l’ARS C’est une des clés de l’attractivité. Cela prend du temps. Du temps que bien souvent, les méde- cins n’ont pas dans des territoires sous tension... n

Le centre La Prairie à Baume- les-Dames, un exemple de réussite.

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