La Presse Pontissalienne 116 - Juin 2009

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 116 - Juin 2009

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SANTÉ 990 000 euros Les autorités sanitaires veulent amputer le budget de l’hôpital

PONTARLIER Prévention Opération mains propres à l’hôpital Le milieu hospitalier est particulièrement exposé à la transmission des germes, d’où l’utilité de sensibiliser régulièrement le personnel et les usagers.

Le conseil d’administration de l’hôpital présidé par Patrick Genre a refusé de voter le budget 2009 que veut lui imposer l’Agence Régionale d’Hospitalisation (A.R.H.) qui demandait des efforts de près d’1 million d’euros. Inacceptable.

avec le C.H.U. de Besançon pour la cancé- rologie…On ne peut pas accepter de devoir faire autant avec beaucoup moins de moyens.” Depuis ce refus inédit de voter le budget 2009, l’A.R.H. avait 30 jours pour réagir et faire une nouvelle proposition pour le futur“état prévisionnel des recettes et des dépenses”. Si l’agence régionale n’attribue pas demoyens supplémentaires au centre hospitalier de Pontarlier, “alors elle assumera la responsabilité de ses choix.” Cela signifie en clair qu’elle pourra impo- ser son point de vue à l’hôpital pontissa- lien. De son côté, Patrick Genre estime “qu’on ne peut pas toucher aux fonda- mentaux de l’hôpital.”

Des distributeurs sont installés dans tous les services “médicaux” et au plus près du patient pour susciter le réflexe de lavage des mains. Démonstration avec Benoît Claude, le responsable

P ontarlier doit revoir sa copie. Aux yeux de l’A.R.H. (le relais régional duministère de la Santé), le centre hospitalier pontissalien dépense trop. L’Agence lui demande donc de revoir son budget à la baisse de quelque 990 000 euros. Pour Patrick Genre, mai- re et de ce fait président du conseil d’administration de l’hôpital, la position de l’A.R.H. n’est pas tolérable. Résultat : les élus du conseil d’administration ont tout bonnement refusé de voter ledit bud- get mi-mai. Une première depuis que Patrick Genre préside aux destinées de l’hôpital. “On nous demande de trouver 990 000 euros d’économie. Il faudrait fai- re des coupes sombres sur trois des prio- rités de l’hôpital, à savoir les soins psy- chiatriques, la permanence des soins et les missions d’intérêt général. Ce n’est pas

envisageable. J’ai donc proposé au conseil d’administration de ne pas voter le bud- get” justifie son président qui a écrit à Patrice Blémont, le directeur de l’A.R.H., pour “qu’il revoie sa copie.” Interrogé par nos soins,M.Blémont a refusé de répondre à nos questions, se réfugiant derrière “le droit de réserve lié à la période électora- le.” Surprenant…Avant la fin dumois de juin, Patrick Genre attend de l’A.R.H. qu’elle revienne sur sa proposition. Les arguments que Pontarlier met en avant pour défendre son avenir sont impa- rables aux yeux deM.Genre : “Nous avons réalisé en quelques années près de 70 mil- lions d’euros, dans un pôle mère-enfant, le futur E.H.P.A.D.de Doubs,etc.Nous avons créé plus de 50 postes nouveaux au sein de l’hôpital. Nous avons créé un réseau avec les hôpitaux locauxdeMouthe,Morteau,etc.,

Dans ce combat, la gauche pontissalienne y voyait déjà un des premiers effets per- vers de la loi Bachelot“Hôpi- tal, Patients,Territoire,San- té”. À la différence près que les décrets d’application de cette loi ne sont toujours pas votés… J.-F.H.

“On ne peut pas toucher aux fonda- mentaux.”

de l’équipe d’hygiène.

L es journées mondiale et nationale sur l’hygiène des mains tombaient cette année lemême jour, soit le 5mai. L’occasion pour l’hôpital de Pon- tarlier de redorer son blason quelques mois après avoir été pointé dans la liste noire des hôpitaux par le magazine l’Express. Un classement jus- tifié pour ne pas avoir réalisé en 2007 d’enquête sur les infec- tions en site opératoire. “C’est important de montrer qu’il exis- te une équipe opérationnelle d’hygiène à Pontarlier depuis 1998” , confie Benoît Claude, le responsable de cette équipe où travaille également une infir- mière hygiéniste. En milieu hospitalier, 60 à 70% des germes sont transmis par les mains. Le lavage à l’eau et au savon n’est plus d’actualité. En remplacement, on recom- mande depuis 2001 l’utilisation de solutions hydro-alcooliques. “C’est plus efficace et rapide. Cela peut se faire n’importe où sans eau et cela améliore éga- lement l’état des mains des soi- gnants” , poursuit le pharma- cien-biologiste-hygiéniste.

Des distributeurs ont été ins- tallés dans toutes les chambres de l’hôpital en 2008. La seule manière d’inciter ou de déclen- cher ce réflexe, c’est de mettre la solution au plus près du patient. “Il faut imaginer le malade au centre d’une bulle. On doit effectuer ce geste d’hygiène chaque fois qu’on pénètre dans cet espace sensible.” Pour un patient hospitalisé en médecine, cela représente 8 à 10 frictions par jour. Le chiffre peut monter jusqu’à 100 dans les services plus exposés aux infections. Malgré son étourderie de 2007, l’hôpital pontissalien est plu- tôt un bon élève dans sa maî- trise des risques d’infections nosocomiales et des bactéries multi-résistantes comme les staphylocoques. Ces deux indi- cateurs sont les plus représen- tatifs de la transmission croi- sée des germes. “On est toujours sur ces taux inférieurs aux moyennes nationales. L’objectif consiste à rester à ce niveau. Ce qui nécessite de rester très vigi- lant sur cette hygiène des mains.”

L’hôpital de Pontarlier n’a toujours pas voté son budget 2009.

PONTARLIER Une dynamique de victoires Les footballeuses en verve L’équipe première du C.A.P. foot féminin est déjà assurée de monter en division honneur régional. Récompense d’une saison en tous points exemplaire.

S ans porter ombrage à leurs homo- logues masculins, les filles défen- dent plutôt bien les couleurs du C.A.P. Cette saison, elles n’ont pratiquement jamais quitté la tête de leur poule que ce soit lors de la phase automnale puis printanière. La pro- motion honneur régionale, niveau où elles évoluent, se déroule en deux temps. D’abord les qualifications en 2 poules de 8. Les 3meilleures équipes se retrou- vent ensuite lors de la seconde partie du championnat remportée par les Pon- tissaliennes. “On va monter en divi- sion honneur régional avec l’objectif de s’y maintenir” , explique Alexandre Butin. L’entraîneur affiche de sages ambi- tions, estimant que son club n’est pas assez structuré pour jouer les premiers rôles en division honneur, anti-chambre du niveau national. “On n’ose même pas y penser. De toute façon, on privi- légie d’abord le plaisir du jeu et l’ambiance du groupe.” Le résultat de

cette saison concrétise en tout cas une belle progression. La section foot féminin est encore tou- te jeune. Elle a été créée il y a 3 ans à l’initiative de Pierre-Étienne de Mil- lier, l’ancien entraîneur du C.A.P. Cet- te démarche s’inscrivait dans le cadre de la politique de développement du foot féminin lancée entre autres par la Fédération Française de Football. “On n’a pas éprouvé de grosses difficultés de recrutement. Aujourd’hui, on fonc- tionne avec un groupe de 25 joueuses

forcer leur équipe première en piochant dans ce réservoir. Les rencontres sont souvent annulées faute d’équipes au complet. “Depuis cet automne, on a mis en place une école de formation. Cette structure baptisée officiellement Centre d’Accueil Féminin s’adresse aux filles de 7 à 11 ans. C’est Valérie Todeschini qui assure les entraînements le mer- credi après-midi.” Les adultes se retrou- vent quant à elles deux fois par semai- ne sur les terrains proches de l’Espace Pourny. Parallèlement au champion- nat, les Pontissaliennes ont également disputé la coupe de Franche-Comté échouant seulement en ¼ de finale. La gent féminine bénéficie-t-elle d’un traitement de faveur au foot ? Il n’en est rien. Les règles sont les mêmes. Les mi-temps sont tout juste écourtées de 5 minutes chez les moins de 16 ans. La force du club pontissalien réside avant tout dans son sérieux et son homogé- néité. F.C.

expérimentées ou novices, venues de tout le Haut-Doubs.” Cet engouement avait permis de constituer en 2007 une équipe des moins de 16 ans. La mise en place d’un championnat qui leur soit entièrement dédié patine un peu. Les clubs préfèrent ren-

Le plaisir du jeu et

l’ambiance du groupe.

La section foot féminin du C.A.P. regroupe aujourd’hui 25 joueuses.

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