Journal C'est à Dire 98 - mars 2005
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D O S S I E R
Réglementation Les scieries dans le collimateur de l’administration
Parce qu’elles utilisent pour la plupart des produits de traitements toxiques, les scieries doivent s’équiper pour éviter tout risque de rejet dans la nature. À une ou deux exceptions près, toutes celles du Haut-Doubs se sont mises aux normes.
La scierie Faivre aux normes depuis 2 004 Implantée au hameau de Derrière-le-Mont sur le ruisseau de Cornabey, cette petite scierie fami- liale fonctionne depuis des lustres. “Mon père, René Faivre, l’avait racheté en 1967. Il l’a trans- mise à ces 5 fils” , explique Philippe l’un des associés. Après l’incendie survenu en 2000, l’installation a été refaite à neuf. L’aire de traitement des bois a été réalisée à partir de 2001 dans un hangar voisin du bâtiment principal. La cuve de rétention où sont plongés les bois est dans un bac hermétique lui-même posé sur une dalle étanche. “Suite à la visite de la D.R.I.R.E., on a complété le système en l’équipant de deux alarmes, une hau- te et une basse prévenant tout risque de débordement.” Après égouttage, le bois est mis à sécher sous abri. Le bac est vidé régulièrement. Le résidu est traité par une société spécialisée. La scierie Faivre transforme annuellement 10 000 m 3 de bois. Le volume traité ne dépasse pas 500 m 3 . “Hormis sur la région parisienne, pratiquement tous nos autres clients sont équipés d’un dispositif de traitement. C’est pourquoi on en fait très peu.”
S ouvent montrées du doigt quand il sagit dévoquer les sources de pollution aquatique, les scieries ont plutôt mauvaise réputation chez les disciples de Saint-Pierre. Le fait quelles soient souvent situées à proximité de cours deau les désigne comme des coupables faciles. Quand elles utilisent des produits chimiques de pré- servation du bois, elles sont sou-
autres , explique Éric Fleuren- tin, responsable du département du Doubs à la D.R.I.R.E. (Direc- tion Régionale de lIndustrie de la Recherche et de lEnviron- nement). Une action de surveillance est menée depuis un an. Après un état des lieux hydro-géologique, les scieries volontaires ont mis en place un réseau de piézo- mètres autour de leurs instal- lations de façon à effectuer des
formants et souvent automati- sés. Ils construisent également des hangars où sont stockés les bois traités sur une dalle étanche. Lassociation de développement des industries du bois (A.D.I.B.) se met également au service des scieries pour les aider à se mettre aux normes. Lopération commence à porter ses fruits. Les établissements refusant ou tardant à respecter la régle- mentation peuvent faire lobjet de sanctions pénales et admi- nistratives. Il peut sagir dune simple contravention. On peut consigner une somme équiva- lente aux montants des travaux à exécuter. La suspension dac- tivité est possible en dernier recours. On dresse chaque année une quinzaine de P.V. Selon nos sources, il reste enco- re une scierie sur le Haut-Doubs qui na toujours pas fait de tra- vaux. Elle serait sous le coup dune consignation. ! F.C.
mesures au niveau du sous-sol. On a présenté les pre- miers résultats au Conseil départe- mental dhygiène. Cest encourageant avec des pollutions
mises au régime de lautorisation pré- fectorale et doivent respecter des pres- criptions. Cette pro- cédure sapplique à toutes les installa- tions classées, au
Une coexistence commerciale difficile entre toutes ces entre- prises françaises.
nombre de 350 en Franche-Com- té. Deux administrations sont habilitées à effectuer des contrôles : la D.S.V. (Direction des Services Vétérinaires) pour les établissements abritant des bêtes et la D.R.I.R.E. pour les
relativement limitées. On a même plutôt tendance à voir une diminution des concentrations. Les produits sont globalement moins nuisibles et mieux utili- sés. Les scieurs séquipent de systèmes dégouttage plus per-
Laire de traitement de la scierie Faivre. Tout est posé sur dalle étanche.
Dessoubre Une rivière qui a perdu de sa splendeur
Considéré jadis comme un excellent cours d’eau, le Dessoubre a vu sa qualité régresser de façon significative depuis une vingtaine d’an- nées. Un déclin dû essentiellement à des activités humaines mal contrôlées. La situation est préoccupante mais pas encore drama- tique dans le sens où une réversibilité est toujours possible.
D un point de vue physique, cette rivière est encore en relativement bon état. Le pro- blème du Dessoubre, cest avant tout un problème de qualité deau qui se dégrade à cause des activités humaines. Il semble que les choses soient en passe de saméliorer avec des mises aux normes des exploitations agricoles, une remise à niveau progressive de lassainissement , explique Michel Prochazka du Conseil Supérieur de la Pêche (C.S.P.). deau dont lI.B.G.N. voisin de 18-19 avant 1990 est plus proche maintenant des 15-16. De multiples actions ont été entreprises à partir de 1990. Des fonds ont été débloqués pour les mises aux normes et la réno- vation des stations dépuration. Quinze ans plus tard, on saper- çoit que la qualité des eaux ne saméliore pas , déplore Gérard Mougin, le président de lasso- ciation Doubs-Dessoubre. Il existe sur ce cours deau une station où des pêches électriques Pollutions agricoles et domestiques fra- gilisent ce cours
sont régulièrement effectuées. Lanalyse de ces prélèvements montre quavec 250 kg de pois- sons à lhectare, on est au-des- sous de la norme locale située aux alentours de 350 à 400 kg à lhectare , poursuit le garde du C.S.P. Au niveau de lassai- nissement, si certaines stations dépuration du bassin versant sont performantes, dautres sont anciennes et peu efficaces, voi- re non fonctionnelles. Beaucoup souffrent de problèmes de rac- cordements au réseau. La construction dune nouvel- sieurs communes de la liste des points noirs, dont la localité maîchoise. Autre projet similaire espéré depuis longtemps, celui de Bel- leherbe. Linstallation existante fonctionne depuis 1975. Avec la croissance démographique et le développement des activités, elle ne correspond plus aux besoins. On refait une station couverte aux normes daujourdhui avec mise en séparatif du réseau. Les travaux se dérouleront à partir de 2006 pour une ouverture lan- le station à Maîche accompagnée dune restructuration du réseau effacera plu-
née suivante. Ce projet a pris un certain retard car on a com- mencé par investir dans lamé- nagement dune station deau potable. Cétait trop compliqué de courir 2 lièvres à la fois , estime Raymond Devaux, le maire de Belleherbe. Le dossier assainissement évo- lue positivement. Plus aucu- ne fromagerie ne déverse ses rejets dans la nature. Elles sont raccordées aux stations. Les agriculteurs du Dessoubre ont bénéficié du premier P.M.P.O.A. lancé en 1995. Les pêcheurs observent encore des pollutions agricoles mais elles sont moins fréquentes et intenses quau- paravant. Les choses semblent donc évoluer dans le bon sens. Les gens ont souvent du mal à comprendre quil faut réduire la pollution jusquau stade où la rivière commence à retrou- ver un certain équilibre. Cest loin dêtre le cas sur le Des- soubre. Par chance, comme sur la plupart des cours deau du secteur, il reste encore un capi- tal. Tout peut repartir à condi- tion de sen donner les moyens. ! F.C.
Il reste encore un capital.
Le Dessoubre, à limage du Doubs, est moins propre quavant.
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