La Presse Bisontine 81 - Octobre 2007
DOSSIER
La Presse Bisontine n°81 - Octobre 2007
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URBANISME : la contestation gronde
Sans doute que le nouveau plan local d’urbanisme voté au début de l’été par la ville constituera un des principaux débats publics à l’approche des élections muni- cipales. Le P.L.U., ce document de plu- sieurs centaines de pages, a passé au peigne fin les quelque 20 000 parcelles que compte le territoire de la ville de Besançon. L’idée des élus était de tracer les grandes orientations en matière d’ur- banisme pour les quinze années à venir. D’ici 2020, il sera nécessaire de construire 800 logements nouveaux par an. Forcément, il a fallu faire des choix, notamment celui d’urbaniser certains quartiers qui jusque-là étaient réputés pour leur cadre verdoyant. La philosophie de ce programme qui consiste parfois à construire là où il y a encore de la place est loin de faire l’unanimité. Ici et là, des associations de riverains se mobilisent. Le P.L.U. sera peut-être le talon d’Achille du futur candidat à sa propre succession, Jean-Louis Fousseret, d’ici mars pro- chain, date des élections municipales.
PRÉSENTATION Éviter l’étalement urbain Besançon veut construire 800 nouveaux logements par an L’objectif du nouveau plan local d’urbanisme était de définir les priorités de la ville dans les quinze prochaines années. Pour les adeptes de la grande propriété individuelle noyée dans la verdure, ce P.L.U. est une pilule amère. Il faudra caser 800 logements dans un espace qui ne peut pas s’étendre.
C e que redouterait le plus le maire de Besançon, à en croi- re les riverains de certains quartiers, c’est une mobili- sation générale à l’approche des municipales dans quelques sec- teurs de la ville au sujet du plan local d’urbanisme voté en juillet dernier. La contestation gronde, ici et là, et le vote de ce document d’urbanisme n’a pas fini de susciter des vagues. Pour résumer la situation, on pourrait dire que les élus ne laissent presque plus aucune place au pavillonnaire sur Besançon. Osons l’affirmer, l’idéologie générale des élus bisontins est claire- ment à l’encontre de la maison indi- viduelle. Place à l’habitat mixte, aux petits collectifs, aux maisons jumelées. Une sorte de compromis entre les grandes propriétés et les barres d’im- meubles des années soixante, com- promis qui n’aura pas l’heur de plai- re aux quartiers que la ville souhaite désormais urbaniser. Les priorités qui ont conduit la ville à valider ce nouveau plan local d’urba- nisme sont les suivantes : équilibre
Une des idées du P.L.U. est d’élargir le centre-ville.
entre renouvellement urbain, déve- loppement urbain maîtrisé et la préservation des espaces affectés aux activités agricoles et forestières et à la protection des espaces naturels et des paysages. Le maître-mot qui a présidé à toutes les réflexions est le fameux “développe- ment durable”. Quelles sont les grandes lignes de ce P.L.U. ? Les élus bisontins veulent constituer d’abord un grand centre- ville. “La redynamisation de la Boucle et de Battant doit être poursuivie. L’or- ganisation du Grand Centre sera ren-
exemple, comportera près de 400 loge- ments en collectifs, une soixantaine de maisons de ville et des espaces libres importants. Pour le reste, à travers les centaines de pages du P.L.U., une priorité est clairement énoncée par la ville : faire face à l’étalement urbain. La ville jus- tifie sa position en se basant sur les projections en matière de population : Besançon gagnerait 13 000 habitants d’ici 2020 (alors que la ville en a per- du 2 800 entre 1999 et 2004). De sur- croît, argumente la ville, “les besoins supplémentaires en logements ne sont pas conditionnés seulement par la crois- sance de la population mais aussi par
de 10 est révélateur d’une tension for- te du marché qui ne parvient plus à répondre totalement à la demande. Or, le délai d’écoulement connu à l’échel- le de l’agglomération n’excède pas 5,2 mois en moyenne depuis fin 2003. Pour la ville, il y a donc urgence à trou- ver de nouvelles formes de logements : car l’équation est la suivante : avec une surface qui de par la topographie n’augmentera pas, il faudra faire plus de logements. Forcément et quoi qu’on en dise, tout cela se fera au détriment des espaces verts actuels.
l’évolution de la structure des ménages, de plus en plus petits donc de plus en plus nombreux.” À titre d’exemple, à la fin des années soixante-dix, 350 loge- ments suffisaient à loger 1 000 per- sonnes, aujourd’hui le chiffre est pas- sé à 450 et les prévisions pour 2020 font état d’une nécessité de 540 loge- ments environ pour 1 000 personnes. L’ampleur du besoin en logements est parfaitement résumée par les délais d’écoulement des stocks de logements neufs connus sur la place de Besan- çon. Le délai courant estimé pour une articulation optimale entre l’offre et la demande est évalué à environ 18 mois. Un délai qui tombe en dessous
forcée grâce à une meilleure liaison entre la Boucle, Bat- tant et le pôle de la gare Viotte et à la reconversion de la caserne Vauban, donnant naissance à un véritable axe urbain élargissant le centre-ville” plai- de la ville. La caser- ne Vauban, par
Le délai d’écoulement des logements neufs n’excède pas 5,2 mois.
J.-F.H.
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